Lors d'une réunion avec les acteurs concernés, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelwahid Temmar a instruit avant-hier, les entrepreneurs et les entreprises accusant un retard dans la réalisation de plus de 38.000 unités de type location-vente (AADL), dans une vingtaine de wilayas, à pallier la situation dans les plus brefs délais sous peine de résiliation de leurs contrats. Selon les chiffres présentés par le ministre lors de cette réunion avec les représentants des entreprises retardataires, le nombre des logements AADL accusant un retard de réalisation à travers 20 wilayas s'élève à 38.450 unités dont 24.851 logements en cours de réalisation par des entreprises étrangères et 13.600 unités confiées à des entreprises algériennes. Le message adressé aux entreprises retardataires dans la réalisation des logements AADL est "clair et ferme", a soutenu M. Temmar, ajoutant que la réunion d'aujourd'hui a permis de faire un bilan détaillé des motifs de retard et des solutions pour y remédier. “Cette rencontre est une dernière chance pour réagir sinon ça sera la résiliation des contrats”, a affirmé le ministre à l'adresse des entreprises retardataires, indiquant que le code des marchés publics est clair à sujet "En l'état actuel des choses, des entreprises de réalisation s'acheminent vers la résiliation de contrat", a averti le ministre ajoutant que "dorénavant, le suivi des projets se fera par une intensification de sorties sur le terrain dans les différentes wilayas et la mobilisation d'équipes de contrôle. "J'appelle les responsables en charge du suivi du programme AADL à effectuer des contrôles quotidiens et à élaborer des rapports hebdomadaires pour éviter la résiliation de contrats et les problèmes pouvant en découler", a préconisé M. Temmar. Après le paiement des créances, sur instruction du président de la République et vu la disponibilité des moyens de réalisation et des matériaux de construction, il n'y a plus aucun prétexte pour le retard dans la réalisation, a estimé le ministre. Admettant que la responsabilité incombe parfois à l'administration, le ministre a donné aux entrepreneurs l'opportunité de présenter des rapports détaillés sur des motifs éventuels de retard, affirmant que l'objectif de la rencontre d'aujourd'hui est également le rappel de la stratégie du ministère en termes de priorité au lancement des projets de logements. Evoquant la situation dans certaines wilayas concernées par le retard à l'instar de Biskra et Ain Defla, M. Temmar a déploré le statut quo dans les chantiers en dépit des instructions données aux entrepreneurs lors de visites d'inspection et les promesses d'accélérer la cadence des travaux pour rattraper le retard.
Les critères d'attribution des projets en 2018 Par ailleurs, le ministre a affirmé les projets de réalisation de logements en 2018 seront attribués selon les capacités réelles des entreprises et le respect des délais et de la qualité. Affirmant que la priorité sera donnée aux entreprises qui respectent les critères de délai et de qualité, M. Temmar a soutenu que les entreprises qui ne respectent pas leurs engagements en termes de délais de réalisation et de qualité ne se verront plus attribuer de projets de logements à l'avenir. Mettant l'accent sur la nécessité de créer des groupes de construction, à l'image de Cosider 2, le ministre a appelé à encourager les petites entreprises de réalisation à intégrer ces groupes. Les nouveaux programmes de logements prévus en 2018, dans le cadre de la loi de Finances, feront l'objet d'un suivi rigoureux, a promis M. Temmar, qui a rappelé le lancement, en dépit des contraintes financières, des travaux de 270 000 unités à travers le territoire national, dont 80 000 pour l'habitat rural, 70 000 de type public aidé (LPA) et 120 000 dédiées à la formule de type location-vente. Concernant les équipements publics, le ministre a mis l'accent sur la prise en charge importante en 2018 notamment après la levée du gel sur tous les projets du secteur de l'éducation, annonçant une réunion avec les directeurs des équipements publics afin d'améliorer la situation en prévision de la rentrée scolaire 2018-2019. Soulignant la nécessité de changer l'approche de l'urbanisme, il a affirmé que les projets doivent être livrés avec les aménagements et structures publiques dans le cadre de plans intégrés.