Le prix du pétrole coté à New York et à Londres a terminé mardi à un plus haut depuis deux ans et demi, sous l'effet de l'explosion d'un oléoduc en Libye. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février, référence américaine du brut, a pris 1,50 dollar pour clôturer à 59,97 dollars sur le New York Mercantile Exchange, après avoir franchi 60 dollars en séance pour la première fois depuis le 25 juin 2015. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a clôturé à 67,02 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,77 dollars par rapport à la clôture de vendredi et à un record depuis deux ans et demi, après avoir atteint un pic à 67,10 dollars en séance, une première depuis le 18 mai 2015. Ces nouveaux records sont "la combinaison de plusieurs facteurs même si l'information du jour reste l'explosion en Libye", a indiqué Phil Flynn de Price Futures Group. Une explosion s'est produite mardi sur un important oléoduc qui achemine le brut du Sud libyen vers un terminal du nord-est du pays, provoquant une baisse de la production de plus de 70.000 barils par jour, a annoncé la compagnie nationale de pétrole (NOC). La Libye produit autour d'un million de barils par jour (b/j), mais la production est régulièrement perturbée par des actes de sabotage, ou par des mouvements de protestation pour réclamer des rémunérations ou encore pour des motivations politiques. Cette explosion "augmente les craintes sur l'offre mondiale de pétrole sachant que l'oléoduc de Forties est toujours à l'arrêt en Europe", a expliqué M. Flynn.
Froid aux Etats-Unis Ineos, l'opérateur de l'oléoduc Forties en mer du Nord, qui achemine d'habitude plus de 400.000 barils de pétrole chaque jour mais qui est fermé depuis le début du mois, a publié un communiqué lundi, affirmant que "des tests" avaient lieu actuellement. "Ils testent l'acheminement de petites quantités de pétrole et ils affirment que l'oléoduc reviendra à la normale au début janvier. Les investisseurs sont dans l'attente que l'offre soit rétablie" a affirmé Andy Lipow de Lipow Oil Associates. "L'excès d'offre que nous connaissions il y a quelques mois n'est plus là et les investisseurs réalisent que le marché est plus resserré qu'avant", a analysé M. Flynn. En outre, "le froid qui s'abat aux Etats-Unis et en Europe augmente fortement la demande de chauffage" et accélère la "demande exceptionnellement élevée" dans le monde, a ajouté le spécialiste. Les volumes échangés mardi ont été en nette diminution par rapport aux volumes habituels, en raison des fêtes de fin d'année. Ils représentent "entre la moitié et le tiers des volumes habituels", a indiqué M. Lipow.
Légère hausse en Asie Les cours du pétrole étaient orientés mardi en légère hausse en Asie après la coupure de Noël, et ce grâce au maintien du nombre de puits en activité aux Etats-Unis. Vers 06H30 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en février, gagnait 7 cents à 58,54 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, également pour livraison en février, progressait de 2 cents à 65,27 dollars. La société Baker Hughes a indiqué vendredi que le nombre de puits de pétrole actifs aux Etats-Unis, un indicateur publié chaque semaine, était resté stable à 747 la semaine dernière, soulageant les craintes de voir le marché plombé par une plus grande surabondance. "Il est trop tôt pour dire si le nombre de puits aux Etats-Unis va continuer à baisser car c'est l'hiver et on ne peut ignorer qu'un certain nombre de facteurs saisonniers pourraient perturber les activités de pompage", a expliqué Will Yun, analyste chez Hyundai Futures, cité par Bloomberg News.