Le pétrole était mitigé hier matin en Asie, dans un marché peu actif, mais le brut américain bénéficiait d'une amélioration de la situation sur l'oléoduc de Seaway. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars gagnait 6 cents à 96,72 dollars, alors que le baril de Brent de la mer du Nord, échéance avril, reculait de 14 cents à 117,38 dollars. Les cours aux Etats-Unis ont augmenté en raison d'"informations sur une hausse des volumes passant par l'oléoduc Seaway", ont indiqué les analystes de IG Markets Singapore. L'oléoduc Seaway transporte le brut stocké à Cushing, principal terminal pétrolier des Etats-Unis (dans l'Oklahoma, sud) vers les raffineries de la côte du Golfe du Mexique. Depuis janvier, l'oléoduc connaît des difficultés de distribution, ce qui conduit à un goulet d'étranglement à Cushing, où est stocké le brut texan qui sert de référence au WTI. L'abondance de brut à cet endroit pèse sur les cours du WTI. Mais l'opérateur du Seaway prévoit désormais d'acheminer 250'000 barils par jour, de la fin février à la fin mai, selon des informations de presse, ce qui devrait donner un peu de marge à la hausse pour les prix du WTI. En Europe en revanche, le Brent reste déprimé en raison de la morosité économique. La veille, les prix du pétrole ont terminé en hausse dans un marché sans grand élan au lendemain d'un jour férié aux Etats-Unis, soutenus par une bonne tenue du marché des actions aux Etats-Unis et par une légère baisse du dollar qui rendait le brut plus attractif. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars a gagné 80 cents par rapport à la clôture de vendredi, à 96,66 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a fini à 117,52 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 14 cents par rapport à la clôture de la veille. "Le marché était particulièrement léthargique aujourd'hui après un long week-end" aux Etats-Unis, a noté Matt Smith, de Schneider Electric. Les marchés financiers américains étaient restés fermés lundi en raison d'un jour férié. "Un indicateur allemand a apporté un peu de soutien" de même qu'un "renchérissement de l'euro par rapport au dollar" et la bonne performance du marché des actions qui évoluait à de nouveaux plus hauts depuis octobre 2007, ce qui a stimulé la confiance des investisseurs en fin de séance, a-t-il précisé. L'indice de confiance ZEW des milieux financiers allemands s'est hissé en février à son meilleur niveau depuis avril 2010, un nouveau signe attestant que l'économie allemande est repartie sur de bons rails après une fin d'année difficile. Cependant, "on (a vu) très peu d'action du côté acheteur comme du côté vendeur", a noté de son côté Rich Ilczyszyn, de iiTrader. Selon Andy Lipow de Lipow Oil Associates, l'expiration imminente du contrat de livraison en mars, qui ne sera plus échangé mercredi soir, a poussé de nombreux investisseurs à s'engager sur l'échéance d'avril, dont les volumes de cotation sont déjà deux fois plus importants, accentuant le calme du marché. Et le soutien apporté ces derniers jours par la hausse des prix de l'essence qui ont "progressé sans interruption sur les 33 derniers jours", regonflant l'optimisme des courtiers sur la demande en brut, a perdu de sa vigueur, a-t-il ajouté. En effet, "les courtiers anticipent un mouvement de prises de bénéfices sur le marché de l'essence, ce qui affecte les prix du brut", a estimé M. Lipow. D'autre part, le marché restait suspendu aux incertitudes politiques dans la zone euro, après avoir été refroidi vendredi par une baisse surprise de la production industrielle américaine en janvier, qui avait alimenté en fin de semaine dernière un net mouvement de prises de bénéfices. "Les incertitudes sur l'issue des élections législatives en Italie" les 24 et 25 février, qui devrait déterminer le sort des réformes économiques en cours dans le pays, "incitent les investisseurs à la prudence et cela pèse sur les prix", ont observé les analystes de Commerzbank.