Les cours du pétrole ont rebondi, avant-hier à New York, les opérateurs tablant sur une demande solide aux Etats-Unis avant un rapport hebdomadaire sur les réserves du pays, malgré des craintes pour l'économie mondiale. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars a avancé de 76 cents, à 97,19 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a fini à 105,78 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 26 cents par rapport à la clôture de la veille. Après avoir perdu plus de 1 dollar le baril la veille, en raison d'inquiétudes sur la croissance économique mondiale, les prix de l'or noir ont repris du terrain aux Etats-Unis, dans le sillage de marchés financiers d'humeur acheteuse. Comme l'a montré le rebond de Wall Street, les investisseurs tablent sur une certaine solidification de l'économie dans le futur, ce qui devrait permettre d'assurer une demande forte de brut aux Etats-Unis, a relevé Carl Larry, de Oil Outlooks and Opinion. Or la question de la demande est au coeur de l'évolution des prix du brut dans le pays cette année, a-t-il estimé. Les prix ont en outre profité de la reconnexion du WTI au marché mondial après la remise en route le 22 janvier de la partie sud de l'oléoduc Keystone acheminant le pétrole en réserve à Cushing dans l'Oklahoma (centre-sud) vers les raffineries du golfe du Mexique, a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Les réserves d'or noir du terminal de Cushing, qui servent de référence aux prix du WTI, avaient gonflé à des niveaux record l'an dernier. Cet oléoduc doit permettre à terme, d'ici un an, de transporter jusqu'à 700 000 barils de brut par jour, soit environ trois fois plus qu'auparavant, même si le flux de départ est encore de 300 000 barils par jour, a précisé M. Lipow. Le marché étudiera de près les chiffres du département de l'Energie américain (DoE) sur les stocks de brut dans le pays qui doivent être publiés mercredi. Nous anticipons une baisse des stocks à Cushing, a avancé M. Lipow, selon qui ce recul serait interprété comme une nouvelle confirmation que le marché du pétrole et les infrastructures nécessaires fonctionnent bien aux Etats-Unis. Par ailleurs, alors que de nouvelles vagues de froid sont prévues aux Etats-Unis dans les prochains jours, les opérateurs s'attendent à une accentuation de la demande en produits distillés, comme le fioul de chauffage, a ajouté M. Larry. Le Brent est resté de son côté pénalisé par des inquiétudes sur l'économie mondiale, après la sortie de mauvais indicateurs manufacturiers aux Etats-Unis et en Chine, jugés inquiétants pour la demande d'or noir chez les deux premiers consommateurs de brut de la planète. En Asie, les cours du pétrole étaient en phase de stabilisation dans les échanges matinaux après avoir reculé à New York sous l'effet des mauvais indicateurs manufacturiers aux Etats-Unis et en Chine, deux premiers consommateurs de brut de la planète. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars gagnait 21 cents, à 96,64 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord à même échéance perdait 6 cents, à 105,98 dollars.