Le groupe américain Delphi investit en Algérie par sa filiale d'équipementier automobile "Delphi Product et Service Solutions" (DPSS). Le responsable de communication Europe et Moyen-Orient, M. Marie-Pierre Ygrie, estime que " le marché algérien représente le plus grand marché en Afrique du nord ", ce qui a poussé l'entreprise à investir dans ce marché en plein essor. Entre 5 et 10 millions d'euros, ce chiffre d'affaires des équipementiers est réalisé en Algérie, au moment où il est estimé à environ 40 milliards d'euros pour toute l'Europe. Cela encourage l'investissement dans ce domaine. Le montant du projet d'investissement est estimé à quelque 800 000 euros, ce qui a poussé le groupe à chercher un partenaire algérien pour sa réalisation. Le directeur commercial chargé du Maghreb, M. Frédéric Ménestrot, a annoncé que " l'investissement de son entreprise concernera l'installation en Algérie d'une ligne CKD (plate-forme d'exportation pour montage de véhicules à l'étranger)". L'usine d'assemblage, qui devrait être inaugurée au début de l'année prochaine, permettra la création de pas moins de 20 nouveaux postes d'emploi, un chiffre probablement appelé à être revu à la hausse. Selon le même responsable, "l'usine sera opérationnelle début 2007, il ne reste que quelques retouches à terminer, les procédures administratives vont bon train, le projet est pratiquement fin prêt ". Rappelons que la société américaine Delphi a décidé de lancer une campagne de lutte contre la vente sur le marché algérien de ses produits provenant de la contrefaçon de pays comme la Chine ou la Turquie. Elle compte, entre autres, saisir les services des douanes algériennes et entreprendre des poursuites judiciaires. Cette initiative intervient après que l'entreprise ait constaté l'existance sur le marché algérien, plus précisément à l'est du pays, d'amortisseurs contrefaits en provenance de Chine et de Turquie et présentant des similarités physiques avec ses propres produits, notamment sur le plan de la forme et de l'emballage, mais sous le nom commercial de Belphi. M. Gaël Escribe, directeur des ventes pour la région Europe, Moyen-Orient et Afrique a précisé que "le marché n'est pas encore inondé des produits contrefaits, et pour éviter d'en arriver à cette situation, l'entreprise doit s'organiser rapidement et mettre en place un plan d'action". Le plan d'action de l'entreprise ne concerne pas seulement l'Algérie ou les pays de la région, ce sera une action au niveau mondial que l'entreprise américaine compte actionner pour lutter contre la contrefaçon de ces produits. Des produits contrefaits de marque Delphi sont commercialisés sur le marché algérien, cela a poussé l'entreprise à alerter les services des douanes auxquels il est présenté le certificat d'enregistrement de Delphi en Algérie, qui est inscrite au niveau de l'INAPI depuis 2001 et bénéficie d'une protection de dix ans sur le marché algérien. La lutte contre la contrefaçon bute quand même sur certains obstacles puisque le traitement d'une affaire en justice peut prendre entre six mois et un an, ce qui laisse largement le temps à la marchandise contrefaite d'être écoulée sur le marché, d'autant que certains vendeurs et distributeurs n'hésitent pas à commercialiser aussi bien des produits d'origine que ceux de la contrefaçon. L'intérêt que porte le groupe Delphi au marché algérien s'explique aussi par la part que représente ce marché, entre 5 et 6 millions d'euros, et sa proximité de l'Europe.