Certaines dispositions de la loi de finances 2018 et les mesures de sauvegarde mises en branle par le gouvernement pourraient libérer un marché de 15 à 20 milliards de dollars que les entreprises locales devraient capter. C'est, du moins, ce qu'a estimé, jeudi, l'ancien ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, lors d'une journée d'information sur "la loi de finances 2018 et son impact sur l'entreprise", organisée à l'hôtel El-Aurassi par la Chambre algérienne de commerce et d'industrie. L'ancien ministre des Finances, qui s'est rapidement converti en analyste, a relevé "beaucoup de dispositions" contenues dans la loi de finances 2018, "en faveur de l'entreprise". M. Benkhalfa a évoqué "trois instruments qui libèrent le marché à l'entreprise locale". L'ancien ministre cite, notamment, l'élargissement du champ d'application de la taxe intérieure de consommation (au taux de 30%), pour 10 familles de produits finis, "qui gênaient l'entreprise locale". Il s'agit, notamment, des fruits secs sans coque et autres fruits secs, des épices, des sucreries, des confiseries, des préparations à base d'extraits et d'essence (liquides et autres), des modems et des décodeurs numériques, d'appareils avertisseurs d'incendies, d'appareils électriques avertisseurs et de micro-ordinateurs. La désignation des produits et leurs positions tarifaires sont précisées dans l'article 32 de la loi de finances 2018. "C'est une TVA bis" qui renchérit les produits importés et qui devrait soutenir la compétitivité des prix du produit fabriqué en Algérie. Pour la qualité, c'est un autre débat. Dans la même logique de compétitivité des prix, M. Benkhalfa souligne aussi, le taux majoré des droits de douane introduit dans la loi de finances 2018.En effet le relèvement des droits de douane pour 32 familles de produits finis. Il s'agit, entre autres, de consommables informatiques, de micro-ordinateurs portables et de tablettes, de lecteurs de carte mémoire, de parties pour modems et de téléphones et autres, de cartes de décryptage, d'appareils connecteurs, de câbles électriques, de carrosseries pour tracteurs et camions, de remorques frigorifiques, de préparations d'arachides, de confitures, d'articles de robinetterie, de transformateurs électriques, de compléments alimentaires, de sodas et d'eaux minérales, de piles et de batteries, de téléphones cellulaires et de boissons. La désignation des produits et leurs positions tarifaires sont énoncées dans l'article 115 de la loi de finances 2018. À ces dispositions de la loi de finances 2018 s'ajoute la suspension provisoire à l'importation portant sur 45 familles de produits finis décidée par le gouvernement. Pour l'ancien ministre des Finances, ces différentes dispositions et mesures concourent à la reconquête du marché local par les entreprises locales. D'autant que, la loi de finances n'a pas remis en cause les avantages fiscaux accordés aux entreprises dans le cadre des dispositifs de promotion d'investissement. "Les mesures incitatives sont maintenues", a-t-il assuré. Le directeur de la législation et de la réglementation fiscale à la direction générale des impôts, Kamel Touati, a présenté les principales mesures à caractère fiscal contenues dans la loi de finances 2018. Il a évoqué, notamment, le réaménagement des dispositions relatives à la dématérialisation des attestations de franchise de la taxe sur la valeur ajoutée, la nécessité des entreprises relevant de la direction des grandes entreprises (DGE) à souscrire leurs obligations déclaratives et de paiement par voie électronique. M. Touati, lors des débats, a annoncé la relance, prochainement, de la Commission des finances locales. M. R.