Problématique. Depuis 1999, la commune est devenue une priorité politique affichée par le programme présidentiel faisant dire au ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, le plein soutien des pouvoirs publics à la cellule de base de l'Etat : la commune dans le but d'accompagner cette dernière à relever les défis lui faisant face, est présentée comme une nouvelle voie, longtemps sous un statut centralisé, comme un nouveau chemin de la démocratie et du développement local. Dans un contexte global de revalorisation du développement local et redéfinition du rôle des collectivités locales, la crise économique et financière que connaît le pays suite à la chute drastique de ses revenus tirés du pétrole depuis mi-mai 2014, la pression démographique et les nouvelles exigences des citoyens, ont poussé le ministère de l'Intérieur à faire pression honorable sur les élus locaux à adhérer à une nouvelle formule de gouvernance locale et d'organisation de l'action publique. Cette démarche tend à structurer les différentes formes d'organisation du pouvoir local et d'émergence d'actions qui répondent aux stratégies économiques et sociales. Le principe de la libre administration locale, c'est l'égal de la création de nouvelles opportunités de développement en dehors du financement de l'Etat, c'est aussi une façon de rééquilibrer les dynamiques territoriales valorisant la propulsion du développement économique et social, structurel de chaque région. En la présente phase difficile que traverse le pays, cette politique revêt une importance capitale car elle constitue un levier pour un développement local harmonieux pouvant s'inscrire aisément dans le cadre du processus d'aménagement du territoire et faciliter l'intégration entre les différentes couches de la société. Dans le cadre de la rationalité économique et sociale des communes, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui multiplie les sorties à la rencontre des autorités locales pour une véritable politique de " développement local ", faire reculer la bureaucratie, rapprocher plus l'administration des citoyens, garantir un véritable service public au service des citoyens et de l'économie locale et par ricochet de l'économie nationale et enfin promouvoir une décentralisation effective au service du développement. L'accent est également mis sur la lutte contre la corruption, le favoritisme et l'injustice. C'est aussi l'encouragement du dialogue de proximité avec les citoyens et la promotion du mouvement associatif devant permettre à chacun des membres de la société de prendre part à la gestion des affaires de la collectivité. Dans cette direction, les directives, appels de M. Bedoui qui au-delà des élus locaux, s'adressent à tous les acteurs locaux à se " vouer " ensemble sous le suivi et les orientations des walis, au développement, la performance des collectivités locales, la réflexion autour de la société et aux actions concrètes qui peuvent mener au bien-être, au management et à la mondialisation du rôle et de la mission de la commune. Mais n'a-t-on pas constaté que le rôle de beaucoup d'élus contrastait souvent avec la passivité du plus grand nombre apportant des banalités et des choses secondaires au débat politique. En effet, alors que tout le collectif national est placé devant un choix décisif, la vie locale se ressemble, mais elle est profondément divisée en deux parties illégales : inégales par le nombre de ses habitants, le niveau de vie, les moyens confondus, les atouts de développement. Cette situation est un obstacle : elle signifie qu'il faut être capable de gouverner le monde local, elle ridiculise les prétentions et renie tout espoir de progrès. Pourquoi est-on arrivé à cette situation ? Parce que beaucoup d'élus règlent leur conduite sur les seuls intérêts particuliers et partisans, au lieu de se dicter une nouvelle conduite de gouvernance locale. Parce qu'on ne respecte pas le code communal, le code de wilaya, les textes et les lois de la République. Parce que aussi et souvent la tutelle administrative ne fait pas régulièrement sa mission de contrôle, de surveillance et de suivi de cet arsenal juridique ; Un semblant de laisser-aller préjudiciable au bon fonctionnement des communes. Pour preuve, les dernières élections locales ont mis sur la place publique un parti pris caractérisé par une très mauvaise répartition des responsabilités au sein des exécutifs communaux, des commissions et autres structures des assemblées. Est-il logique qu'on retrouve au sein de certains exécutifs communaux des membres d'une même localité, des présidents de commission analphabètes, des chauffeurs de taxi, etc. Ici, c'est toute la finalité de donner une mauvaise image à la démocratie qui est amorcée puisque d'aucuns des élus se complaisent dans ce phénomène et n'acceptent pas de changer leurs propres façon de représenter les citoyens, d'être à leur service et de faire, alors que certains n'hésitent pas à bouleverser celles des administrés sans leur demander leurs avis afin de cultiver le goût et l'exercice de la domination. C'en est assez des remèdes de "bonne femme " au fonctionnement et à la gouvernance des collectivités locales dont l'image " calculée " fait honte ! C'en est assez des divisions, de la fitna dans les assemblées élues. C'en est assez de la perpétuation pure et simple des idéologies partisanes sur les citoyens. C'en est assez du secret de la gestion locale, de l'absence d'informations et de débats publics, de cette politique de l'éteignoir qui sert l'omnipotence du " Prince " et empêche les citoyens de comprendre leur temps et de travailler à leur avenir. Les nouveaux élus sous le vocable du populisme parlent de choix : il n'y même pas de choix ; il faut poser les questions au niveau et dans les termes où elles se posent à la collectivité locale. Au niveau où elles se posent, c'est-à-dire, de quelle manière et progressivement, au niveau de la commune ? Dans les termes où elles se posent, c'est-à-dire, comme une transformation fondamentale de la vie locale. Pour le ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui, le moment est venu pour les communes de planifier et mettre en œuvre les activités de développement local de manière participative et durable, renforcement du capital social, renforcement des capacités dans le but d'améliorer la gestion des affaires communales (confiance, planification, communication, transparence, recevabilité, dialogue…, etc.). Le moment est venu d'imposer aux collectivités locales de prendre part effectivement à une politique de développement économique et social, capable de guérir l'intolérable fracture des assemblées élues et de leur composante politique et de redonner un sens à la vie locale. A ce sujet, les directives du ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui aux élus locaux sont claires, invitant ces derniers à travailler à une véritable politique de développement, à être prêts à accepter les remises en cause qu'exigera cette politique, et à se décider à engager sur ce sujet un débat public sans détours, la recherche des moyens efficaces pour sensibiliser les citoyens.