Dans un entretien accordé à l'APS, le P-DG du Groupe public des textiles et cuirs (Getex), Salah Malek, a fait savoir que ce groupe, réalise la majorité de son chiffre d'affaires avec la clientèle étatique grâce aux commandes publiques alors qu'il est pratiquement absent du marché grand public. "Le gros de la clientèle se compose des institutions et des entreprises étatiques, tandis que les ventes vers le grand public ne représentent que 2 ou 3% du chiffre d'affaires global", affirme le même responsable. Issu de la transformation juridique de l'ex. SGP Industries manufacturières en 2015, ce groupe se compose de cinq (5) filiales et d'une sous-filiale de distribution, qui contrôle 40 unités opérant dans trois (3) branches industrielles: textiles de base, confection et habillement et cuirs et chaussures. Il s'agit des filiales Texalg pour la fabrication des tissus de base (11 unités), C&H fashion qui fait tout type de confection (13 unités), Textile divers Algérie (TDA) spécialisée dans la couverture et des non tissés (6 unités), Algérienne du cuir et dérivés (ACED) fabriquant le cuir à partir de peaux bovines, ovines et caprines (6 unités), et Leather industry confectionnant et transformant ce cuir en chaussures, accessoires ou vestes (4 unités). "Nous fabriquons et commercialisons aux grandes institutions et entreprises publiques des uniformes, des combinaisons, des tenues de travail et d'autres produits. Nous ne devons pas perdre ce marché et pour cela, nous restons à l'écoute de ces clients", relève M. Malek. La clientèle institutionnelle se compose essentiellement des services de la Justice, de la Protection civile, de la police et de la Direction générale des forêts, alors que du côté des entreprises publiques économiques, les commandes proviennent surtout de Sonatrach, d'Air Algérie et des sociétés relevant, entre autres, des filières de la cimenterie et de la mécanique. Dans le cadre de son programme de développement, un montant de crédits de 21 milliards de DA a été obtenu par le groupe dont 19 milliards de DA ont été consommés, alors que les deux (2) milliards de DA restants seront affectés au fur et à mesure des besoins exprimés. Questionné sur les projets visant la clientèle grand public, le P-dg de ce groupe avance que l'objectif pour 2018 est de réaliser une croissance à 10% du chiffre d'affaires global sur ce segment à travers l'entreprise de distribution Jackets Club constituée de 22 magasins, tandis qu'une vingtaine d'autres devront entrer en activité dans le courant de l'année 2018, en misant sur la clientèle féminine et enfants. Pour ce faire, le Groupe envisage de recourir à des modélistes indépendants à travers des conventions, dans le but de concevoir pour le compte de ce groupe public des modèles de vêtements répondant aux goûts de la clientèle, et ce, outre les modélistes que Getex compte parmi ses propres effectifs. Quant à la situation financière du groupe, son P-dg fait savoir qu'une grande partie des unités de production du groupe dégage un résultat positif ou proche de l'équilibre, le reste affiche une croissance d'une année à l'autre, alors que l'objectif pour l'exercice 2018 est l'atteinte de l'équilibre.
Encourager la culture locale L'activité de fabrication du textile de base représente plus de 50% des investissements productifs du Groupe, "ce qui a pour effet un retour sur investissement plus long", note le même responsable. A ce propos, il explique que la matière première pour l'industrie textile est importée, dont essentiellement la fibre coton, et ce, contrairement à celle du cuir dont ne sont importés que certains produits chimiques de traitement. Dans ce sens, le groupe souhaite que le ministère de l'Agriculture encourage l'investissement dans la culture du coton en Algérie, ainsi que pour le ministère de l'Energie pour la production locale de la fibre synthétique obtenue en général à partir des hydrocarbures. "Si nous arriverons à intégrer tout ce qui est en amont, nous n'importerons que les produits chimiques de traitement dont le montant ne représente pas grand-chose. Actuellement, la fabrication du tissu dépend des importations des matières premières à hauteur de 60%", fait-il savoir.
Bientôt une usine algéro-turque de filature entrera en production Dans le cadre d'un partenariat algéro-turc, une usine de filature de coton va entrer en production en début mars à Relizane avec une capacité de production de 9.000 tonnes/an, annonce-t-il. Cette usine fait partie d'un projet de complexe composé de 8 usines de production intégrées appartenant à la joint-venture Tayal formée de deux entreprises de Getex (Texalg et C&H), du holding Madar (ex. Snta) et de l'entreprise turque Intertay. Outre cette usine de filature, le complexe sera composé d'usines de tissage, de traitement, de confection, de bonneterie, et d'ennoblissement de tissus, soit le finissage, le blanchiment et la teinture. Le projet est réalisé en deux étapes: la première, qui se terminera d'ici à fin 2018, porte sur la réalisation de huit (8) usines totalement intégrées, d'un centre d'affaires et d'une école de formation en métiers de tissage et de confection avec une capacité d'accueil de 500 stagiaires par session. Un pôle immobilier résidentiel pour le personnel (567 logements) y figure aussi. Le complexe, implanté sur une superficie de 250 hectares, aura à satisfaire les besoins du marché national en vêtements de femmes, hommes et enfants avec une production d'environ 30 millions de mètres linéaires de tissus, de 12 millions de pantalons jean/an et de 6 millions de chemises avec 40% réservés au marché national et les 60% restants à l'exportation. Pour M. Malek, "une fois ce complexe entré en production, des synergies seront dégagées entre celui-ci et les entreprises de textile et de confection du Groupe Getex avec pour centre d'intérêt une meilleure satisfaction des besoins du marché local. Nous avons également d'autres partenariats en cours de discussions mais ce partenariat engagé avec les Turcs reste le plus important du groupe".