Les Bourses européennes se sont repliées mardi, les investisseurs se montrant frileux avant la publication des chiffres de l'inflation américaine pour janvier, particulièrement attendus dans un contexte de hausse des taux. Après le rebond généralisé de lundi, les opérateurs ont été prudents en attendant de connaître mercredi la hausse des prix américaine. Un chiffre plus élevé que prévu pourrait réalimenter les anticipations d'accélération du resserrement monétaire par la Fed, entraînant ainsi la tension du marché obligataire. "On ne pense pas qu'il y a un risque imminent de dérive inflationniste", nuance Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuille de Mirabaud France. Selon lui, le marché a néanmoins été marqué par un bouleversement "au regard de l'évolution des titres et des publications". "Le titre de Kering aurait progressé il y a quinze jours, avec une publication de cette qualité", note par exemple M. Rozier. Le géant du luxe a affiché mardi une nouvelle année record, et pourtant ces bons résultats n'ont pas suffi à faire grimper un titre déjà cher.
L'Eurostoxx 50 a reculé de 0,81% L'indice CAC 40 de la Bourse de Paris a fléchi de 0,60% à 5.109,24 points. Kering a chuté de 3,95% à 365 euros. Michelin a aussi terminé dans le rouge (-2,08% à 122,70 euros). Publicis a grimpé de 3,77% à 59,48 euros. bisoft s'est envolé de 6,15% à 67,34 euros. A l'inverse, Tarkett a plongé de 8,14% à 28,20 euros. Airbus s'est apprécié de 0,76% à 83,15 euros. Coface a grimpé de 8,88% à 9,20 euros. Bourbon a terminé en berne (-2,94% à 6,94 euros) après avoir creusé ses pertes en 2017. Enfin, la cotation de SoLocal restera suspendue, à la demande du groupe, jusqu'à l'ouverture de la Bourse jeudi. Le groupe a annoncé mardi la suppression de 1.000 postes, sur près de 4.500, pendant la période 2018-2019, dont 800 dès cette année. A la Bourse de Londres, l'indice FTSE-100 des principales valeurs a perdu 9,05 points, soit -0,13%, à 7.168,01 points. Dopés par les cours des métaux, Anglo American (+1,70% à 1.670,40 pence), Glencore (2,48% à 375,80 pence) et Rio Tinto (1,53% à 3.955,00 pence) ont progressé. Même tendance pour BHP Billiton (+1,77% à 1.531,60), malgré une charge exceptionnelle de 1,8 milliard de dollars liée à la réforme fiscale américaine. Le géant du tourisme TUI a grimpé (+1,22% à 1.614,00 pence). Son concurrent Thomas Cook, coté en dehors du FTSE-100, a cédé 0,58% à 120,50 pence. Le gérant d'actifs Standard Life Aberdeen a pris 1,53% à 398,80 pence. Pénalisés par l'appréciation de la livre face au dollar, le cigarettier Imperial Brands (-2,29% à 2.600,50 pence) et le spécialiste des services éducatifs Pearson (-1,83% à 653,00 pence) ont reculé. A Francfort, l'indice Dax a cédé 0,70%, à 12.196,50 points. Le constructeur automobile Daimler a cédé 0,49% à 70,62 euros. Le géant de la chimie BASF a abandonné 0,55% pour clôturer à 85,62 euros. Commerzbank (+0,48% à 12,22 euros) a discrètement progressé. A Milan, l'indice FTSE Mib a cédé 1,35% à 22.034 points. Seuls Ferrari (+0,06% à 99,32 euros) et Yoox-Net-A-Porter (+0,05% à 37,71 euros) sont restés de justesse dans le vert. Les banques ont souffert: -4,31% à 27,1 euros pour Banca Generali, -4,11% à 7 euros pour Banca Mediolanum, -3,39% à 17,232 euros pour UniCredit et -3,24% à 2,9095 euros pour Banco BPM. Leonardo (-2,66% à 8,41 euros) et Telecom Italia (-2,65% à 0,684 euro) ont aussi reculé. A Amsterdam, l'indice AEX a cédé 0,67% à 520,57 points. Le groupe de médias et télécoms européen Altice a perdu 3,18% à 7,55 euros et l'éditeur RELX Group a chuté de 2,49% à 16,24 euros. Le sidérurgiste Arcelor Mittal a pris 2,30% à 27,41 euros et Randstad, spécialiste du travail temporaire, a gagné 1,93% à 55,96 euros. L'indice SMI des valeurs vedettes de la Bourse suisse s'est replié de 0,79% à 8.752,64 points. UBS a chuté de 1,06% à 17,30 francs suisses. Son concurrent Credit Suisse est resté stable à 16,49 francs suisses (+0,03%). Le géant de l'alimentation Nestlé (-0,99% à 76,18 francs suisses) et le laboratoire pharmaceutique Novartis (-1,04% à 78,06 francs suisses) se sont repliés. Le groupe de luxe Richemont (-1,30% à 83,72 francs suisses) et le groupe d'ingénierie helvético-suédois ABB (-1,30% à 22,70 francs suisses) ont trébuché. La Bourse de Madrid a chuté de 1,23% à 9.650,70 points. Le numéro un espagnol de la construction ACS a subi la plus forte chute, -3,34% à 27,78 euros, suivi par le fabricant d'éoliennes Siemens Gamesa, en recul de 2,78% à 11,91 euros. Le secteur bancaire a terminé dans le rouge, Banco Santander perdant 1,88% à 5,48 euros, BBVA 1,39% à 7,00 euros et CaixaBank 2,33% à 3,98 euros. Inditex (Zara) a reculé de 1,96% à 26,00 euros et Telefonica de 1,45% à 7,49 euros. Parmi les rares valeurs en hausse figure ArcelorMittal, +2,14 % à 27,39 euros. A Lisbonne, l'indice PSI 20 a perdu 0,15% à 5.365,45 points. La banque BCP s'est repliée de 0,51% à 0,29 euro. Dans le secteur énergétique, Galp a chuté de 1,13% (14,43 euros) et EDP de 0,66% (2,72 euros). La filiale de cette dernière EDP Renovaveis a progressé de 2,08% à 7,11 euros. Jeronimo Martins (+1,26% à 17,27 euros) et Navigator (+0,68% à 4,12 euros) ont avancé aussi. L'indice Bel 20 de la Bourse de Bruxelles a perdu 0,84%. Le groupe minier Umicore (+0,90% à 47,20 euros) a été une des trois seules valeurs à progresser. La plus forte chute (-5,46% à 57,95 euros) a été subie par le groupe de télécoms Telenet, qui a annoncé qu'il ne verserait pas de dividende.
Wall Street optimiste Wall Street a terminé en hausse mardi après avoir évolué une partie de la séance dans le rouge, les investisseurs affichant leur optimisme à la veille d'un rapport sur l'inflation aux Etats-Unis. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a pris 0,16% ou 39,18 points à 24.640,45 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a avancé de 0,45% ou 31,55 points à 7.013,51 points. L'indice élargi S&P 500 a progressé de 0,26%, ou 6,94 points, à 2.662,94 points. "Il y a eu peu d'événements majeurs lors de la séance mais un élément notable est celui du recul du taux de rendement sur la dette américaine à 10 ans qui a encouragé le marché", a observé Tom Cahill de Ventura Wealth Management. Après avoir connu une poussée de fièvre ces derniers jours, celui-ci baissait à 2,829% contre 2,859% la veille et celui à 30 ans reculait à 3,115% contre 3,144% lundi soir. L'évolution de ces taux est sensible aux prévisions de hausse de l'inflation; ils s'étaient notamment enflammés après la publication il y a quelques jours d'un rapport évoquant une forte progression des salaires aux Etats-Unis. Mais à la veille de la publication de l'indice des prix à la consommation pour janvier (CPI), les investisseurs semblaient sereins. "Le rapport sur les salaires a été selon moi artificiellement élevé en raison des conditions météos défavorables. Les chiffres de demain devraient être moins élevés", a détaillé M. Cahill. "Ces données seront surveillées au microscope car la question de fond sera de savoir si l'inflation gagne réellement en traction", a noté quant à elle Quincy Krosby de Prudential. A l'inverse, une hausse de l'inflation pourrait encourager la banque centrale américaine (Fed) à accélérer ses hausses de taux d'intérêt et à mettre fin plus rapidement que prévu à l'environnement très favorable de taux bas dans lequel évoluent les entreprises et les ménages américains depuis 2009. Les analystes s'attendent à une progression de 0,2% d'un mois sur l'autre, hors prix de l'énergie et de l'alimentation.
Under Armour bondit Très discret lors de la lourde chute des indices la semaine dernière, le nouveau président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, a par ailleurs effectué mardi sa prestation de serment à Washington. Républicain modéré, juriste de formation et ex-banquier d'affaires membre du directoire de la Fed depuis cinq ans, M. Powell a réaffirmé son intention de poursuivre la politique menée par l'ancienne présidente de l'institution Janet Yellen. Sur le front des valeurs, le fabricant d'articles de sport Under Armour a bondi (+17,36% à 16,70 dollars) après l'annonce d'un chiffre d'affaire au-dessus des estimations pour le quatrième trimestre. PepsiCo a fini en petite hausse (+0,19% à 112,14 dollars), après avoir fait part d'un chiffre d'affaires et de bénéfices au-dessus des attentes lors de la publication de ses résultats trimestriels. Le spécialiste de la livraison de produits alimentaires à domicile Blue Apron a terminé à l'équilibre à 3,35 dollars après avoir bondi en séance. Le groupe a annoncé des pertes moins grandes qu'anticipé au quatrième trimestre, grâce notamment à des améliorations opérationnelles dans son centre d'exécution du New Jersey. General Motors a reculé (-1,43% à 41,40 dollars). Le fabricant automobile va fermer une usine en Corée du Sud d'ici à la fin du mois de mai, justifiant ce choix par une sous-utilisation de ses capacités lors des trois dernières années. Une charge de 850 millions de dollars en résultera, a affirmé le groupe.