Le Conseil national du syndicat algérien des paramédicaux (SAP), réuni le jeudi dernier en assemblée générale extraordinaire, appelle tous les paramédicaux à reprendre le chemin de la revendication, encore une fois, et qui ne sera pas la dernière jusqu'à la satisfaction totale de leurs préoccupations professionnelles. Selon un communiqué parvenu, hier à notre rédaction, le Conseil national du SAP a adopté le mot d'ordre de grève pour les dimanche 16, lundi 17 et mardi 18 mars 2008, et appelle tous les paramédicaux à se mobiliser encore une fois. Dans ce communiqué, le SAP, qui a pris la décision d'intégrer la coordination des syndicats autonomes de la Fonction publique, rend un hommage à tous les paramédicaux pour leur suivi massif lors de la grève des 17 et 28 février, même si l'élan de cette grève a été «stoppé» par une décision de justice. Toutefois, la détermination des paramédicaux à arracher leurs acquits demeure intacte. Car, selon le communiqué, «la détresse des paramédicaux n'a pas trouvé d'échos de la part de la tutelle qui au lieu d'appeler au dialogue, a fait appel à la justice ; aujourd'hui encore ils imposent un statut provisoire pourtant rejeté lors de la dernière grève». Apparemment, l'annonce par le chef du gouvernement, il y a quelques jours, de l'augmentation des salaires décidés et qui sera effective au mois de mars ou, au plus tard, au début du mois d'avril, et ce sans attendre la finalisation des statuts des travailleurs, a laissé le SAP indifférent. Ce dernier, semble, en tout cas, bien déterminé à gagner la bataille sur son terrain de revendications, et ce «quel que soit le prix à payer». «Au mal de vivre quotidien et à la charge de travail au niveau des hôpitaux», s'ajoute le silence de la tutelle ; nous disons «Barakat, nous ne pouvons plus supporter éternellement cette situation», lit-on dans le communiqué. Cependant, le bras de fer ainsi engagé entre les syndicats de la Fonction publique et le gouvernement n'est pas motivé par la seule demande salariale. Les grèves observées depuis quelques jours, voire quelques mois, renforcent la lutte des syndicats autonomes pour la reconnaissance de leur statut de partenaires sociaux, au même titre que l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Et l'appel au dialogue lancé récemment par le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, aux 12 syndicats autonomes a été la preuve confirmant encore une fois que les syndicats autonomes gagnent leur légitimité à travers la forte mobilisation des fonctionnaires lors des grèves.