Dans un communiqué rendu public hier, le syndicat algérien des paramédicaux (SAP), a annoncé une grève de trois jours les 25, 26 et 27 janvier courant, suivie d'une grève illimitée à partir de dimanche 31 janvier. Le recours à ce débrayage a été décidé au lendemain d'une réunion du conseil national du SAP, tenue jeudi dernier. Selon un communiqué du syndicat, rendu public hier, le conseil national du SAP s'est réuni jeudi dernier en session extraordinaire pour décider de la reconduite du mouvement de grève, qui avait été reporté une première fois, lors de la dernière session du conseil national, suite à l'invitation du ministère de la Santé, pour l'ouverture de négociations. « En effet, le syndicat algérien des paramédicaux regrette une fois de plus le non-respect des engagements de la tutelle, pris lors de la réunion du 18 novembre 2009 au niveau du siège du ministère de la Santé et de la réforme hospitalière » lit-on dans ce communiqué. Les syndicalistes indiquent par ailleurs que « cette fuite en avant de la tutelle envers les paramédicaux dénote de son incapacité à affronter la réalité vérace du terrain. Elle ne fait qu'alimenter davantage le pourrissement du secteur… » Cependant, ajoutent les rédacteurs du communiqué, « le SAP, ne lésinera sur aucun moyen pour dénoncer et combattre certains groupuscules qui veulent ériger la formation paramédicale en fond de commerce personnel au détriment de la qualité de la formation et de la prise en charge du malade». Le conseil national a tenu à informer la corporation paramédicale sur certaines informations «colportées par un milieu hostile» quant à une éventuelle classification de la corporation à la catégorie 11, sans l'adoption du statut LMD. «Cette idée est utopique et incompatible avec les textes régissant la grille salariale tel que le précise l'ordonnance 03/06 du 05 juillet 2006, portant statut particulier de la fonction publique» précisent les syndicalistes. Pour conclure, les responsables syndicaux affirment que devant cet enjeu et l'impasse imposée par la tutelle, le conseil national du SAP, se voit « dans le droit et l'obligation » de reprendre le chemin de la protestation, en décidant de cette grève de trois jours, suivie d'une grève illimitée. «Le SAP, appelle la corporation à se mobiliser autour de son syndicat pour la défense de ses intérêts en dehors de tout tutorat » conclut le communiqué. Le 18 novembre dernier, le syndicat algérien des paramédicaux avait décidé de reporter une grève d'une journée, à l'issue d'une réunion extraordinaire entre ses représentants et ceux du ministère de la Santé. Dans le communiqué ayant sanctionné cette réunion, le SAP a indiqué que ce report a été «décidé en raison de la disponibilité affichée par la tutelle dans le but de répondre favorablement à sa plate-forme de revendications ». Outre la réintégration immédiate des syndicalistes suspendus, les revendications concernent la liberté de l'exercice de l'activité syndicale, l'engagement du ministère de la Santé à concrétiser la revendication liée à l'application du système LMD au profit des paramédicaux et ce, sur la base de la mouture proposée par le SAP; il en est de même pour l'avant-projet du statut particulier. La décision de recourir à une journée de grève, pour rappel, a été décidée à l'issue de la session extraordinaire du conseil national du 29 octobre dernier. Le syndicat des paramédicaux avait opté pour une grève cyclique dans le cas où la tutelle ne s'engageait pas à concrétiser les revendications du corps des paramédicaux. Cette réunion était la seconde du genre après celle tenue le 24 mai dernier avec un représentant de la tutelle- et lors de laquelle certaines zones d'ombre avaient été éclaircies- notamment celles liées au statut particulier.