Ferphos, qui vient d'annoncer le lancement prochain à Guelma des travaux de son complexe de production des engrais phosphatés, accorde également un intérêt à la fonte. Le groupe mettra en œuvre au courant de l'année 2008 un programme de rénovation et de réhabilitation de la fonderie de l'Ouenza, située dans la wilaya de Tébessa. L'objectif de cette opération est d'améliorer et d'augmenter sa production, a indiqué, samedi à Annaba, le président-directeur général (PDG) du groupe, M.Lakhdar Mebarki. D'un investissement de deux millions d'euros, ce programme va concerner le renouvellement des équipements, dont la vétusté est à l'origine de la faible production au double plan qualitatif et quantitatif de l'entreprise, a-t-il précisé lors de la 4e rencontre des cadres du groupe. Cette fonderie a fait l'objet de deux tentatives infructueuses d'ouverture de capital. Deux tentatives qui n'ont pas abouti à cause de l'état de détérioration de ses installations de production. Sa privatisation peut être envisagée après la mise à niveau de ses équipements de production, a indiqué le PDG du groupe Ferphos. L'activité de l'unité de fonderie de l'Ouenza a été délaissée par l'entreprise Sider. Ce qui est un tort, car il la fonte est un produit à haute valeur ajoutée qui peut diminuer la facture d'importation de certaines pièces de rechange.C'est pour cela que Ferphos a décidé d'y investir 2 millions d'euros. Pour le moment, il s'agira de réhabiliter la fonderie de l'Ouenza, de maintenir son activité et de garder ses travailleurs qui ont acquis une expérience extrêmement importante, de l'avis même du PDG de Ferphos. Les projets de Ferphos sont multiples et divers. Le groupe est non seulement à la conquête du marché national mais aussi du marché mondial. Ce redéploiement de Ferphos, en particulier, et de l'industrie sidérurgique en général renseigne à la fois sur la viabilité de ce créneau à travers le monde et sur les potentialités algériennes dans le domaine. Deux entreprises emiraties s'engagent déjà à investir 5 milliards de dollars pour la création d'un complexe d'aluminium en Algérie. Le leader de l'acier, Lakshmi Mittal, avait quant à lui annoncé en décembre à Alger que son groupe voulait investir en Algérie. Le numéro un mondial de la sidérurgie est déjà implanté en Algérie, à Annaba, via Mittal Steel Algérie.Il est clair qu'il y a une bonne place pour le produit algérien sur le marché international, même si la concurrence est de plus en plus rude. Le principal défi que devra relever Ferphos réside dans les défaillances du système de transport. Le réseau ferroviaire desservant les régions de prédilection de Ferphos ne parvient pas à couvrir les besoins du groupe. Selon la presse locale, Ferphos ne réussit à transporter que 1.2 million de tonnes de phosphate par an par voie ferrée, et a, par conséquent, dû créer sa propre société de transport ferroviaire pour acheminer les 800 000 tonnes restantes. Le port d'Annaba, à partir duquel Ferphos réalise la majeure partie de ses exportations, a aussi besoin d'être modernisé. S'il lui est difficile de gérer les 2 millions de tonnes présentement exportées, les 4 millions de tonnes prévues dans à peine deux ans le seront encore moins.