La coopération entre la monarchie marocaine et l'Etat hébreu, notamment ses services de renseignements, ne cesse de se révéler au grand jour ; la majorité des Marocains croient et savent à cette symbiose entre le Makhzen et le Mossad, notamment lorsqu'il s'agit de cibler l'Algérie. La Cour criminelle de Ghardaïa, a prononcé il y a quelques jours en appel, la peine capitale à l'encontre d'un ressortissant libérien, d'origine libanaise, pour " espionnage au profit d'Israël ". Six autres accusés, de différentes nationalités subsahariennes, ont écopé d'une peine de 10 ans de réclusion, assortie d'une amende d'un million de dinars. Les griefs imputés aux sept condamnés concernent l'espionnage au profit d'une puissance étrangère (Israël) et constitution d'une bande criminelle dans le cadre d'un projet visant à porter gravement atteinte à l'Algérie. Il ne s'agit pas de la première fois que le Mossad, les services secrets israéliens, est accusé par notre pays d'actes d'espionnage. En mars 2016, des rapports de presse ont abondamment commenté l'arrestation, en Allemagne, de deux individus armés, munis d'identités diplomatiques israéliennes, à proximité d'un chantier où deux frégates militaires algériennes étaient en construction, en vertu d'un accord germano-algérien. Le verdict prononcé par la Cour de Ghardaïa a tout simplement choqué au plus haut degré le Makhzen et ses agents secrets qui ont pris totalement la défense du Mossad. Dans ce souverain de la justice algérienne sur des actes avérés, palpables et aussi des preuves admises dans le dossier dont notamment la saisie d'un lot de matériel et de moyens de communication très sophistiqués par les espions, le Makhzen et la presse marocaine n'ont trouvé de mieux que de dire en " compassion " avec leur allié israélien que : l'Algérie persiste dans sa déraison contre les migrants subsahariens ", et d'ajouter : que feraient des espions d'Israël à Ghardaïa qui est loin d'être une zone stratégique ? Pourquoi un espion se promènerait-il avec un registre sur lequel est mentionné le nom " d'Israël " ?... autant de questions qui remettent en cause les biens fondés de l'accusation d'espionnage, conclut le Makhzen dans son "plaidoyer " en faveur de l'Etat hébreu. Pour l'ensemble des observateurs qui suivent attentivement les " bonnes relations " entre Rabat et Tel-Aviv, cet " intérêt " pour l'Algérie serait justifié par son statut de puissance militaire régionale, deuxième armée africaine derrière l'Egypte, mais également par l'intransigeance d'Alger quant à l'établissement de relations quelconques avec l'Etat sioniste. Au cours du siècle dernier, l'Algérie a engagé par deux fois ses troupes contre Israël ; en 1967, lors de la Guerre des Six jours, et en 1973, où l'armée algérienne a largement participé aux combats, de façon souvent décisive. Engagement militaire sur lequel le Mossad tient toujours rancune à l'ANP ; une position politique et diplomatique toujours constante à l'heure où des appels à la normalisation avec l'Etat hébreu se multiplient, principalement dans des pays du Golfe opposés à l'Iran, à la Russie et à la Chine., mieux encore, il y a l'autre intransigeance de l'Algérie à faire valoir le principe d'autodétermination du peuple du Sahara occidental.