Le P-DG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, a eu à Washington une série d'entretiens avec des dirigeants de groupes énergétiques internationaux avec lesquels il a évoqué les opportunités de partenariat dans la production, le transport et la commercialisation des Hydrocarbures. Le patron du groupe pétrolier public qui participe à Washington à la 27ème conférence mondiale sur le gaz, a multiplié les rencontres avec des responsables de compagnies américaines et internationales, dans une démarche visant à promouvoir les investissements de Sonatrach, le cœur battant de l'économie algérienne. Les discussions avaient aussi pour objectif d'échanger avec les partenaires sur la nouvelle approche de Sonatrach concernant le développement de ses activités, a déclaré le P-DG en marge de cette conférence. C'est à ce titre que M. Ould Kaddour a tenu deux rencontres avec les dirigeants d'ExxonMobil, premier groupe pétrolier mondial, intéressé par l'investissement dans le domaine minier algérien. M. Ould Kaddour s'est entretenu d'abord avec Darren Woods, P-DG de la major américaine, puis avec David Maclean et Brad Corson respectivement vice-présidents en charge de l'Afrique et des joint-ventures en amont. Sur ces discussions, le P-DG de Sonatrach a fait savoir qu'une équipe technique de la major américaine se trouvait actuellement à Alger pour examiner " les opportunités de partenariat sur des projets bien précis ". Il est question, entre autres, d'étudier la possibilité d'exploiter les nouvelles découvertes d'hydrocarbures réalisées par Sonatrach. Il s'agit de petites découvertes, qui exploitées séparément ne sont pas rentables. Sonatrach est en quête d'un système qui lui permet de relier ces gisements pour les développer ensemble, a expliqué le P-DG qui insiste sur le fait que les projets discutés avec la major américaine sont encore en phase de prospection et que jusqu'ici aucune décision n'a été prise à ce sujet. Ce qui est certain, c'est que l'implantation "d'ExxonMobil en Algérie constituera une carte de visite pour le pays " et aura un effet bénéfique sur l'attractivité du domaine minier algérien, souligne le patron de Sonatrach
Projets de développement d'un milliard de dollars d'Anadarko M. Ould Kaddour a saisi l'occasion de son séjour à Washington, pour relancer les discussions déjà lancées avec le groupe américain Anadarko sur le développement de nouveaux puits dans les champs de Hassi Berkine et Ourhoud. Anadarko, plus grand producteur de brut parmi les partenaires de Sonatrach, produit déjà dans les deux champs. Selon le P-DG, le groupe américain, a promis de présenter une proposition finale sur cet investissement d'un milliard de dollars dans trois semaines au plus tard. Dans le cadre de ses entretiens, le patron de Sonatrach a eu aussi une discussion avec le président de Chevron, en charge de l'approvisionnement et de la commercialisation, Colin Parfitt, qui a exprimé le souhait de son groupe de s'associer au projet de création d'une société de trading lancé par Sonatrach. Chevron veut également continuer de s'approvisionner auprès de Sonatrach en GPL et en d'autres produits pétroliers. M. Ould Kaddour a également rencontré les responsables du groupe nippon, Coo Itochu, spécialisé dans la construction de méthaniers. Au cours de ces discussions Coo Itochu a proposé d'échanger de vieux navires de la flotte Sonatrach contre de nouveaux méthaniers en comptabilisant le différentiel de prix. Ico Itochu a déjà contribué au montage financier relatif à l'acquisition par Sonatrach de deux méthaniers pour le transport du GNL, a-t-il rappelé. Avec l'italien Enel, Ould Kaddour a eu des discussions sur une cession de participations dans le cadre d'un projet auquel est associé le britannique Petroceltic. Le P-DG a fait savoir que le groupe britannique s'opposait à la reprise de ces actifs par Sonatrach en faisant valoir un accord passé avec Enel qui lui permettrait de racheter les parts du groupe italien en cas de cession d'actions. Les tractations sur cette session ont été menées avec Alberto Hernandez Garcia-Gallardo, responsable mondial de la division gaz du groupe. Sonatrach et Enel devraient se rencontrer à nouveau pour poursuivre les discussions sur cette opération.
Entretient Ould Kaddour, Bob Dudley D'autre part, M. Ould Kaddour, s'est entretenu avec le dirigeant de la major britannique, Bob Dudley, avec lequel il a passé en revue l'état des investissements conjoints et les nouvelles possibilités de partenariat. "Nous avons passé en revue l'ensemble des projets et évoqué la possibilité de développer de nouveaux partenariats ", a déclaré le patron de Sonatrach à l'APS à l'issue de ces discussions, tenues en marge de la conférence mondiale sur le gaz à Washington. Les deux dirigeants se sont donné rendez-vous le 30 octobre prochain à Alger pour approfondir les discussions sur ces dossiers. M. Ould Kaddour a fait savoir que Bob Dudley lui a fait part de l'intérêt de BP de continuer à développer In Salah Gas, une joint-venture entre Sonatrach, BP et le norvégien Statoil. British Petroleum, a émis le souhait de proroger les contrats de la joint-venture d'In Amenas. Ce site gazier situé dans le bassin d'illizi est également exploité par Sonatrach, BP et Statoil. Bob Dudley a exprimé au cours de cet entretien sa satisfaction du niveau partenariat entre Sonatrach et la major britannique. Auparavant, Ould Kaddour s'est entretenu avec le patron d'ExxonMobil, Darren Woods, et ses deux vice-présidents, David Maclean et Brad Corson. Le dirigeant du groupe pétrolier public a multiplié les rencontres avec des responsables des compagnies américaines et internationales, dans une démarche visant à promouvoir les investissements de Sonatrach, le cœur battant de l'économie algérienne. M. Ould kaddour a eu, à ce titre, des discussions avec les dirigeants de l'américain Chevron, l'italien Enel et le nippon, Coo Itochu.
Nouvelle loi des hydrocarbures Pour sa part, le ministre de l'Energie, M. Mustapha Guitouni a déclaré à Washington que la prochaine loi sur les hydrocarbures, rendra l'investissement dans le domaine minier algérien plus attractif et adapté au contexte international tout en "préservant les intérêts économiques du pays". S'exprimant en marge de sa participation à la conférence mondiale sur le gaz, le ministre a indiqué que cette manifestation importante a permis à la délégation algérienne de rencontrer de grands opérateurs avec lesquels elle a échangé sur la promotion du partenariat ainsi que sur l'amendement de la loi sur les hydrocarbures qui devrait doper les investissements dans ce secteur. "Nous avons transmis l'intérêt porté par l'Algérie aux investissements étrangers" en vue "de reconstituer les réserves et introduire de nouvelles technologies de production ", a déclaré le ministre. M. Guitouni a noté que cette révision a été motivée par le besoin de s'adapter au nouveau contexte international après la chute drastique des prix de brut qui a poussé de nombreux pays producteurs à revoir leurs codes des hydrocarbures pour continuer à attirer les investissements. Actuellement ce sont les pays producteurs qui sont en quête d'investissements étrangers. " La tendance a été inversée " ce n'est plus les entreprises qui se bousculent pour l'investissement à l'international, a-t-il expliqué. " Il faut se mettre au diapason ", et épouser cette dynamique, dira en substance le ministre, rappelant l'exemple de plusieurs pays producteurs qui ont dû revoir leurs lois pour accompagner cette évolution. Globalement les doléances des compagnies étrangères étaient centrées sur l'aspect fiscal de la loi, la règle dite des 51/49% constituant le cœur de l'actuel code "ne pose pas de problème aux investisseurs étrangers", a tenu à préciser M. Guitouni. C'est plutôt les lenteurs administratives qui ont été soulevées, a-t- il relevé , en indiquant que son secteur a pris note de l'ensemble des doléances formulées lors des portes ouvertes organisées par l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures. Outre " la fiscalité il y aussi une bureaucratie devenue obsolète ", a poursuivi le ministre qui a fait savoir que l'une des principales doléances des groupes pétroliers porte sur les délais relativement longs entre le dépôt du permis de prospection et l'exploitation. La réduction de ces délais engage aussi plusieurs secteurs, a-t-il, toutefois, soutenu. Globalement, la nouvelle loi en discussions, devrait "aller dans le sens de partage de production qui induit par conséquent un partage de risques" " La nouvelle loi pourrait intervenir dans ce sens ", a-t-il dit. Pour autant, le ministre a tenu à expliquer que ce texte est toujours à l'étude et qu'aucune décision n'a été prise à ce sujet. " On ne peut pas garder une fiscalité statique qui a montré ses limites. Ce qui est sûr c'est qu'on veillera aux intérêts de notre pays, tout en assurant le principe gagnant-gagnant ", a déclaré M. Guitouni. Dans le même contexte, le ministre a indiqué qu'il a été convenu d'approfondir avec la Sonatrach les discussions tenues à Washington avec des groupes internationaux sur les opportunités d'investissement en Algérie. Il a soutenu que le groupe pétrolier public doit consentir de lourds investissements auquel il ne pourra pas faire face seul, d'où le recours au partenariat étranger. Le ministre qui a restitué les messages de la conférence sur le gaz qui se poursuit à Washington a insisté sur le facteur de l'innovation, largement évoqué durant cet évènement. C'est grâce à la technologie que plusieurs pays ont réussi à optimiser leur production et à renforcer la protection de l'environnement tout au long de la chaîne gazière, a-t-il résumé. De même il a estimé qu'il était primordial de diversifier le bouquet énergétique du pays car il y va " de l'avenir des générations futures ", a affirmé le ministre.