L'Algérie veut sa place au soleil, au sein du gotha international. Mustapha Guitouni a mis en exergue le côté attractif du nouveau texte de loi sur les hydrocarbures en ce qui concerne l'investissement ainsi que son adaptation au contexte international. La nouvelle loi sur les hydrocarbures sera prête début 2019. L'Algérie n'attendra pas cette date pour faire sa promotion. Sa participation à la Conférence mondiale sur le gaz qui s'est tenue à Washington lui a offert une opportunité qu'elle a tenu à exploiter. Aux manettes un duo de choc: le ministre de l'Energie et le patron de Sonatrach. Cette manifestation importante a permis à la délégation algérienne de rencontrer de grands opérateurs avec lesquels elle a échangé sur la promotion du partenariat ainsi que sur l'amendement de la loi sur les hydrocarbures qui devrait doper les investissements dans ce secteur a indiqué mercredi dernier Mustapha Guitouni, en marge de cet événement. L'actuelle loi sur les hydrocarbures est peu attractive. C'est de notoriété publique. L'Algérie qui tire l'essentiel de ses revenus en devises de ce secteur a décidé de la dépoussiérer pour élargir son champ d'action et le mettre en valeur. Surtout que la concurrence y est rude. L'Algérie veut sa place au soleil, au sein du gotha international. Il faut commencer par tordre le cou à cette sempiternelle bureaucratie qui concourt à décourager le plus audacieux des investisseurs. «La tendance a été inversée, ce ne sont plus les entreprises qui se bousculent pour l'investissement à l'international», a fait remarquer le ministre. Il faut donc aller les chercher! «Il faut se mettre au diapason et épouser cette dynamique», soulignera-t-il sachant que l'Algérie n'est pas le seul pays producteur d'hydrocarbures à avoir revu sa loi. La fameuse règle des 51-49% qui est au coeur de cette nouvelle stratégie n'est-elle pas un obstacle? La règle dite des 51-49% constituant le coeur de l'actuel code «ne pose pas de problème aux investisseurs étrangers», a assuré le successeur de Noureddine Bouterfa. Qu'est-ce qui posait problème alors? «Ce sont plutôt les lenteurs administratives qui ont été soulevées», a-t-il révélé soulignant que son secteur a pris note de l'ensemble des doléances formulées lors des portes ouvertes organisées par l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures. «Outre la fiscalité, il y a aussi une bureaucratie devenue obsolète», a-t-il asséné. Une vérité crue sur un phénomène qui gangrène pratiquement l'ensemble des institutions du pays. L'une des principales doléances des groupes pétroliers réside dans les délais entre le dépôt du permis de prospection et l'exploitation, qui s'éternisent. De nombreux secteurs qui y ont leur part de responsabilité, seront impliqués pour alléger ce type de démarche. La nouvelle loi en discussions s'annonce par ailleurs égalitaire. Elle devrait «aller dans le sens du partage de production qui induit par conséquent un partage de risques» a annoncé Mustapha Guitouni. «Ce qui est sûr c'est qu'on veillera aux intérêts de notre pays, tout en assurant le principe gagnant-gagnant», a-t-il précisé. La compagnie nationale des hydrocarbures sur laquelle repose le succès de cet objectif est appelée à se redéployer. A consentir de lourds investissements qu'elle ne pourra assumer seule. Le partenariat étranger est incontournable. C'est la tâche à laquelle s'attelle Sonatrach qui est partie à la chasse aux compagnies étrangères pour découvrir de nouveaux gisements et accroître sa production. Son P-DG, qui participe à Washington à la 27ème Conférence mondiale sur le gaz, a tenu, à cet effet, deux rencontres avec les dirigeants d'ExxonMobil premier groupe pétrolier mondial, qui a affiché son intérêt pour l'investissement en Algérie. Y a-t-il eu du concret? «Une équipe technique de la major américaine se trouvait actuellement à Alger pour examiner les opportunités de partenariat sur des projets bien précis», a annoncé Abdelmoumen Ould Kaddour qui a aussi relancé le groupe américain Anadarko sur le développement de nouveaux puits dans les champs de Hassi Berkine et Ourhoud. Le groupe américain, plus grand producteur de brut parmi les partenaires de Sonatrach, a promis de présenter une proposition finale sur cet investissement d'un milliard de dollars dans trois semaines au plus tard a affirmé le patron de la compagnie nationale des hydrocarbures. Chevron, qui a exprimé le souhait de son groupe de s'associer au projet de création d'une société de trading lancé par Sonatrach, le groupe nippon, Coo Itochu, spécialisé dans la construction de méthaniers, l'italien Enel, dans le cadre d'une cession de participations d'un projet auquel est associé le britannique Petroceltic ont tous de fortes chances de figurer sur son «tableau de chasse».