"En dépit de son classement à la 3e place mondiale en matière de production de liège, l'Algérie n'a exporté que 4 millions de dollars" en 2017, a indiqué le Président-directeur général du Groupe GGR (groupe génie rural) à Blida, Mahfoud Boucekka en mars dernier en jugeant "très faible" ce chiffre, comparativement aux "énormes capacités détenues par notre pays dans ce domaine", avant de révéler un plan d'action mis en place par le ministère de tutelle, par le biais de son Groupe GGR, en vue de relancer cette filière et sa participation au soutien de la hausse des exportations hors hydrocarbures. Et pas plus tard que lundi dernier, le directeur général des Forêts, Ali Mahmoudi qui s'exprimait en marge du coup d'envoi de la campagne de récolte de liège dans la forêt de Beni Zid, dans la daïra de Collo, a indiqué que la production de liège pour cette année connaîtra une hausse significative en comparaison à l'année 2017, qui n'a pas excédé 50.000 q, à cause des feux de forêts qu'a connus l'Algérie durant la précédente saison estivale. Ainsi une production prévisionnelle de 100.000 quintaux (q) de liège est attendue à l'échelle nationale, lors de la présente campagne de récolte de liège, a révélé à Skikda le directeur général des Forêts, Ali Mahmoudi. Selon le même responsable, l'Algérie est considérée aujourd'hui comme le troisième producteur mondial de liège après le Portugal et l'Espagne, tandis que la wilaya d'El Tarf occupe la première place à l'échelle nationale. Il a tenu, par ailleurs, à révéler que les exportations de ce produit vers les marchés européens et asiatiques ont rapporté à l'Algérie près de 4 millions d'euros au cours de l'année 2017. Dans ce contexte, il a annoncé la signature d'une convention de partenariat entre le ministère du Tourisme et de l'Artisanat portant sur la création de parcs et d'espaces de loisirs en milieu forestier, générateurs de richesses et d'emploi, affirmant qu'environ 120 parcs d'attraction seront prochainement créés, dont 4 dans la wilaya de Skikda. Afin de préserver le patrimoine forestier, qui a vu les superficies de chêne-liège passer de 450.000 ha au cours des années précédentes à 250 000 ha cette année, la campagne de récolte a été confiée au groupement d'ingénierie rurale du ministère de l'Agriculture, a-t-il ajouté. En 2017, l'Algérie a exporté 4.551.603 dollars de liège, dont 230.508 dollars enregistrés à l'actif du Groupe GGR et le reste assuré par des opérateurs privés, a indiqué le Président-directeur général du Groupe GGR (groupe génie rural) à Blida, Mahfoud Boucekka précisant qu'une grande partie des exportations dans ce domaine est représentée par des bouchons et isolants en liège. Le liège est une ressource naturelle rare de par le monde. En effet, il est produit par sept (7) pays seulement, à leur tête le Portugal, puis l'Espagne, suivi en 3eme position par l'Algérie (avec une surface de 414 .000 ha de subéraie, soit un taux de 18% de la production mondiale), puis le Maroc, la France, la Tunisie et l'Italie. La production nationale de liège a été estimée à 4.397 tonnes entre 2010 et 2017, selon le directeur technique du groupe , Kerrouche Yahia, qui a signalé que la part de son entreprise dans cette collecte est de 90.000 q/an, tout en jugeant ce chiffre "très loin" par rapport à l' énorme potentiel de la subéraie nationale. Ce responsable a relevé que cette richesse nationale "n'est pas exploitée comme il se doit", notant que la démarche engagée par son groupe, en vue d'une exploitation "idoine" de cette ressource naturelle était "rare et noble " et ce, à travers le soutien des entreprises relevant du Groupe, au même titre que des opérateurs privés du domaine, ceci d'autant plus, a-t-il assuré, que la demande sur le liège et ses dérivés est "en constante hausse à l'échelle mondiale ". Du boisement depuis l'an 2000 Les campagnes de boisement engagées depuis l'an 2000 jusqu'à la fin 2017 ont touché plus de 800.000 hectares à travers tout le territoire national dont 57% ont été effectués dans des zones forestières (sylvicoles Présentant un bilan sur les opérations de boisement et les indices de l'économie forestière en Algérie, il y a 4 mois, la sous-directrice du boisement et des pépinières à la Direction générale des forêts (DGF), Sabrina Rachdi a indiqué que les arbres fruitiers représentaient 36% de la superficie globale touchée par le boisement. Quant à la sous-directrice des biens et services des écosystèmes forestiers à la DGF, Khadra Achour, elle a précisé que la production du liège en 2017 avait dépassé 62.400 tonnes tandis que celle du bois avait atteint plus de 95.900 m3. "La superficie des terres louées et réellement exploitées a atteint 4.835 hectares réservées dans son ensemble à l'apiculture et à la production du miel" a-t-elle-révélé, ajoutant que la superficie des terres forestières réservés à la location a dépassé 10.600 hectares. "Les projets d'exploitation des ressources forestières à l'instar du liège et du bois contribuent à la réalisation d'importants revenus financiers", a encore précisé la responsable. Indiquant que ces projets génèrent des profits pour le Trésor public, la même sous-directrice a affirmé que les montants de location des terres forestières "sont fixés par la Direction générale du Domaine national", faisant état de plus de 3.100 bénéficiaires des projets l'exploitation forestière en 2017. En tous les cas, la DGF veille en coordination avec les différentes entreprises à poursuivre les opérations de boisement à travers tout le territoire national dont celle engagée en coopération avec Sonatrach depuis février 2017 dans le cadre d'un programme de boisement de 400.000 arbres jusqu'au mois de mars 2018. Du plan de relèvement des exportations de liège Il est très important de noter qu'un plan d'action ambitieux dont la mise en œuvre a été entamée début 2018, a été initié par le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, pour protéger et valoriser cette ressource naturelle , avec l'implication de toutes les parties concernées. Ce plan préconise, en premier lieu, la modernisation des pépinières de liège par l'application de nouvelles techniques, tout en assurant une formation appropriée aux acteurs de la filière, avec l'implication de tous les organismes concernés. Parallèlement, il s'agira de l'extension de la subéraie nationale, le développement d'une industrie de transformation dans le domaine avec la diversification des produits dérivés du liège. Cette stratégie de développement de la filière liège, s'étalant sur plusieurs années, prévoit également des actions de repeuplement et de reboisement, parallèlement à la formation d'une main-d'œuvre qualifiée apte à la bonne prise en charge de la collecte du produit, de sa préservation et de son stockage suivant les critères en vigueur , outre l'acquisition, au profit du secteur, d'équipements et outils de production modernes. La même stratégie englobe, en outre, l'engagement de conventions de formation spécialisée au profit des acteurs de la filière, avec l'Ecole nationale des forêts de Batna, et les Centres de formation d'agents techniques spécialisés en forêt (CFVA) de Jijel et Beni Slimane (Médéa), avec l'implication permanente des populations riveraines dans ces programmes . Reste juste à multiplier la campagne de sensibilisation pour ne pas dire de communication et d'informations pour assurer la promotion du secteur.