Les exportations de l'Algérie en liège et dérivés sont estimées à 4 551.603 dollars en 2017, un chiffre jugé «très faible» au vu des énormes potentialités disponibles dans ce domaine, selon le président directeur général du Groupe génie rural, GGR, à Blida, Mahfoud Boucekka, qui a fait part d'un programme mis en place par le ministère de l'Agriculture pour le relèvement de ce seuil et, partant, soutenir la relance de l'économie nationale. «En dépit de son classement à la 3ème place mondiale en matière de production de liège, l'Algérie n'en exportait que 4 millions de dollars» en 2017, a-t-il indiqué, jugeant «très faible» ce chiffre, comparativement aux «énormes capacités détenues par notre pays dans ce domaine», avant de révéler un plan d'action mis en place par le ministère de tutelle, par le biais du Groupe GGR, en vue de relancer cette filière et sa participation au soutien de la hausse des exportations hors hydrocarbures. En 2017, l'Algérie a exporté 4.551.603 dollars de liège, dont 230.508 dollars enregistrés à l'actif du Groupe GGR et le reste assuré par des opérateurs privés, a indiqué la source, précisant qu'une grande partie des exportations dans ce domaine est représentée par des bouchons et isolants en liège. Le liège est une ressource naturelle rare de par le monde. En effet, il est produit par sept pays seulement, à leur tête le Portugal, puis l'Espagne, suivi en 3ème position par l'Algérie, avec une surface de 414.000 ha de subéraie, soit un taux de 18% de la production mondiale, puis le Maroc, la France, la Tunisie et l'Italie. La production nationale de liège a été estimée à 4 397 tonnes entre 2010 et 2017, selon le directeur technique du Groupe, Kerrouche Yahia, qui a signalé que la part de son entreprise dans cette collecte est de 90.000 q/an, tout en jugeant ce chiffre «très loin» par rapport à l' énorme potentiel de la subéraie nationale. Ce responsable a relevé que cette richesse nationale «n'est pas exploitée comme il se doit», notant la démarche engagée par son Groupe, en vue d'une exploitation «idoine» de cette ressource naturelle qui était «rare et noble» et ce, à travers le soutien des entreprises levant du Groupe, au même titre que des opérateurs privés du domaine, ceci d'autant plus, a-t-il assuré, que la demande sur le liège et ses dérivés est «en constante hausse à l'échelle mondiale». L'objectif, à terme, étant, selon Yahia Kerrouche, de «réaliser un plus important chiffre d'affaires, conformément aux instructions du gouvernement préconisant une hausse des exportations hors hydrocarbures». L'on fait par ailleurs part d'un ambitieux plan d'action pour protéger et valoriser cette ressource naturelle, avec l'implication de toutes les parties concernées a, par ailleurs, déclaré Mahfoud Boucekka. Selon ce responsable, ledit plan préconise, en premier lieu, la modernisation des pépinières de liège par l'application de nouvelles techniques, tout en assurant une formation appropriée aux acteurs de la filière, avec l'implication de tous les organismes concernés. Il s'agira en outre de l'extension de la subéraie nationale, du développement d'une industrie de transformation dans le domaine avec la diversification des produits dérivés du liège. Cette stratégie de développement de la filière liège, s'étalant sur plusieurs années, prévoit également des actions de repeuplement et de reboisement, parallèlement à la formation d'une main-d'oeuvre qualifiée apte à la bonne prise en charge de la collecte du produit, de sa préservation et de son stockage suivant les critères en vigueur, outre l'acquisition, au profit du secteur, d'équipements et outils de production modernes. La même stratégie englobe, en outre, l'engagement de conventions de formation spécialisée au profit des acteurs de la filière, avec l'Ecole nationale des forêts de Batna, et les Centres de formation d'agents techniques spécialisés en forêt (Cfva) de Jijel et Beni Slimane (Médéa), avec l'implication permanente des populations riveraines dans ces programmes.