Réduire les déséquilibres mondiaux tout en préservant la croissance mondiale ? Déséquilibres mondiaux ou déséquilibres des pays industrialisés, c'est-à-dire consommateurs de pétrole ? Les Etats-Unis viennent de demander (d'ordonner ?) à l'Arabie saoudite d'augmenter sa part de production de pétrole pour bien sûr diminuer le prix du baril. Le pétrole pourtant est une ressource non renouvelable qu'il faudrait préserver, d'autant qu'il est fait souvent mention de l'approche de l'échéance de son pic de production, c'est-à-dire qu'au-delà c'est fatalement l'amorce de l'extinction des gisements et d'une plus grande augmentation des prix pour extraire ce qui en restera encore. Il est également souvent rapporté que les augmentations de la demande pour satisfaire un besoin accru de consommation impliqueront des guerres pour s'approprier des champs pétroliers ou pour se garantir la sécurité des approvisionnements d'une ressource qui devient de plus en plus rare.Alors, serait-il de l'intérêt des pays producteurs que leurs dirigeants acceptent d'augmenter la production et ainsi d'épuiser rapidement une énergie dont il ne faudrait pas priver leurs générations futures, alors que cela ne fera pas augmenter leurs ressources financières. Il est souvent répété par les pays industrialisés, les pays riches, que la faiblesse de la croissance de leurs économies aura fatalement des implications désastreuses sur les économies des pays en développement. De toute façon, pour le moment la croissance des économies des pays riches n'a pas transféré la prospérité vers les pays qui en ont cruellement besoin. Il n'y a que les maux qui ont un caractère transfrontalier, jamais la prospérité. Il n'y a que l'insécurité qui a un caractère transfrontalier, jamais les conditions de la sécurité, ni celles de la relance de l'économie. Les pays producteurs de pétrole, en majorité des pays dits en développement, c'est-à-dire non développés et en quête peut être vaine du développement, se voient invités à renoncer à une part de leur pouvoir d'achat, plus particulièrement au moment où les produits qui sont considérés par leurs populations de première nécessité, tels les céréales, le mais, le sucre, le lait connaissent une flambée des prix sur le marché international. Alors, diminuer les capacités des pays producteurs de pétrole à se présenter sur le marché international en tant qu'acheteurs des produits agroalimentaires serait augmenter le risque de les exposer à des explosions sociales.