Secteur sensible en Algérie, le tourisme saharien doit être relancé pour permettre, entre autres de ne plus compter uniquement sur les hydrocarbures. D'ailleurs, les pouvoirs publics ne cessent de sensibiliser et surtout d'aider pour diversifier notre économie nationale. Pour ce faire, l'Etat a lancé la très grande opération "promouvoir la destination Algérie". Seulement, il faut le préciser d'emblée : cette opération manque d'un outil d'importance capitale : la communication et l'information. Et, les responsables, quel que soit leur niveau de responsabilité se doivent de revoir leur stratégie pour mettre ce vecteur stratégique au service de la promotion du secteur du tourisme dans notre pays.
Des efforts des pouvoirs publics D'autre part, il faut aussi reconnaître tous les efforts effectués par les pouvoirs publics pour promouvoir le tourisme saharien. A titre d'exemple, on citera, entre autres, pas plus tard qu'il y a deux jours, les responsables du tourisme dans la wilaya d'Adrar qui misent sur la valorisation de nouvelles destinations que renferme la région dans le but de promouvoir le tourisme saharien. L'objectif étant bien évidement de mettre en exergue d'autres zones touristiques enclavées, susceptibles d'offrir un produit touristique séduisant, à la faveur des potentialités existantes, dont des sites en quête de promotion et de médiatisation. Le président de l'Assemblée populaire communale (APC) d'Ouled-Aïssa, Abdelkader Abdelâali, a souligné, pour sa part, que "la région dispose d'un potentiel touristique prometteur, à même de constituer une alternative économique, à l'instar des sites archéologiques à travers les ksour, le système des foggaras, les palmeraies, les dunes de sable et les khizanate (bibliothèques) et leur fonds manuscrit. M. Abdelâali a appelé, à ce titre, à entreprendre les démarches pratiques nécessaires pour mettre en valeur ces potentialités, à travers la création d'une banque de données en coordination avec les secteurs de la culture et de l'enseignement supérieur, pour élaborer un fichier des sites touristiques, qui donnera lieu à la publication d'une revue ou d'un bulletin périodique sur la situation et les perspectives touristiques dans la région. Il a, en outre, mis l'accent sur l'ancrage de la culture touristique dans la société, notamment chez les jeunes générations, à travers la programmation de circuits pédagogiques vers les sites touristiques et archéologiques. D'ailleurs, on note bien la hausse des demandes de visas pour le Sahara. Et les pouvoirs publics ont de suite répondu à ces sollicitations puisqu'ils ont décidé d'écourter la durée d'étude des dossiers des visas.
L'APN s'est également impliquée Il est utile de rappeler qu'au mois de mai dernier, une journée parlementaire sur son secteur a été organisée à l'APN. Le ministre du secteur a déclaré ce jour-là, entre autres, que le tourisme saharien permettra à l'Algérie de se distinguer sur le marché mondial ". "Le thermal, le balnéaire, le tourisme de montagne sont aussi des produits à développer. Le schéma d'orientation pour l'aménagement touristique de chaque wilaya se poursuit, mettant en avant des mécanismes importants tels que l'investissement, les pôles d'excellence et la qualité", a-t-il ajouté, affirmant qu'il était possible à l'Algérie de retrouver sa place sur la cartographie touristique internationale grâce à une concertation de tous les acteurs. " Le Sahara, justement, est un atout à exploiter dans ce sens ", selon l'expert dans le tourisme, Othman Sahnoun. A condition de corriger les "défaillances", d'après lui. "Le problème qui se pose est qu'on qualifie le tourisme de prioritaire seulement quand il y a chute des prix du pétrole. Les touristes étrangers ne représentent qu'entre 300 à 500 dollars/an en termes de bénéfices tandis que les touristes algériens à l'étranger dépensent 500 millions d'euros. C'est le coût de 10 complexes touristiques d'une capacité de 400 lits !", souligne-t-il. Le saharien génère, certes, des revenus mais restent, d'après lui, minimes. "Le touriste algérien ne passe pas plus de 15 jours au Sahara tandis que le touriste étranger n'est attiré que par la richesse naturelle et culturelle du Sahara. Le ministre n'a pas omis alors d'indiquer qu'il faut passer d'un tourisme défaillant à un tourisme actif, conforme dans une approche de concertation. Des corrections, poursuit-il, sont à introduire pour améliorer l'image sécuritaire du pays, régler les problèmes des visas, de la bureaucratie, de l'hygiène… "Préserver et entretenir les sites touristiques, former les guides et les cuisiniers de circuit, mettre en place des modes d'hébergement adaptés, travailler sur la gastronomie, les activités d'animation et l'artisanat qui restent pauvres", a-t-il recommandé. Pour le ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi "Le rôle de mon département, est de préserver le patrimoine tandis que celui du tourisme, est sa mise en exploitation. Il s'agit de savoir comment exploiter nos potentialités et former sur l'industrie touristique et comment faire connaître la destination Algérie sur le marché international", estime-t-il. C'est ce que le secteur, d'après Benmessaoud, s'emploie à faire afin que le tourisme joue son rôle dans l'économie diversifiée et hors hydrocarbures. "Le tourisme est déterminant dans le développement durable, de même que l'artisanat. Dans ce secteur d'ailleurs, une feuille de route est tracée pour l'exploitation des TIC et des services numériques, et pour la modernisation de la commercialisation", assure-t-il. Pour sa part, le président de la commission de la culture, de la communication et du tourisme, Lakhdar Nadri, a assuré que le parlement soutiendra le développement de secteur avec la mise en place de cadres législatif et réglementaire adéquats. Parmi les recommandations soumises au Premier ministère, il y a lieu d'encourager le tourisme local alternatif intelligent, accorder un soutien particulier au tourisme saharien, actualiser, exploiter et numériser la liste des sites touristiques et culturels, activer le conseil national du tourisme et actualiser la loi relative au tourisme et à l'artisanat.
Du problème de l'information et la communication Le secteur de l'information et de la communication se doit aussi de s'impliquer, puisqu'une carence est remarquable en matière de " véhiculer " l'information sur le développement du tourisme en général et saharien en particulier. Faut-il pour cela rappeler que dans son intervention, lors de la journée parlementaire, le ministre de la Communication, a évoqué l'importance de ce secteur dans la stratégie du président de la République. Selon Djamel Kaouane, " c'est un vecteur du développement durable, économique et créateur de richesses. "Notre pays, grâce à son potentiel géographique, historique, civilisationnel et humain, peut constituer un pôle touristique exceptionnel, et sans précédent. La complémentarité entre le tourisme et la communication doit aboutir à une stratégie active, sur la base des technologiques de l'information et de la communication et les ressources humaines. Et ce, en vue de les exploiter dans la conception de programmes et de contenus à travers les réseaux de communication et de l'information classiques et numériques", souligne-t-il, ajoutant qu'il s'agira de promouvoir la destination Algérie avec l'utilisation de tous les moyens disponibles et le professionnalisme qu'il faut pour aménager une place à notre pays sur le marché mondiale particulièrement rude. " Il juge nécessaire de prendre en charge les programmes en faveur du développement touristique, surtout que le pays dispose des moyens de transmission satellitaire et électronique. "Développer des programmes dédiés au tourisme, qui reste fertile en matière d'investissements", a-t-il conclu. En résumé, on est tous concernés par le développement de ce secteur stratégique pour diversifier notre économie nationale et ainsi ne plus dépendre des fluctuations des hydrocarbures.