Le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Hassan Mermouri avait affirmé, le mois dernier, que les recettes de l'activité touristique, estimée à 330 millions de dollars, soit un taux de 1,4% du PIB, étaient "faibles" au vu "des énormes potentialités" de l'Algérie et en comparaison avec les pays voisins. Ce qui indirectement veut dire qu'il faut désormais multiplier les efforts pour relancer ce secteur d'importance capitale dans la diversification de l'économie nationale et surtout pour éviter la dépendance des hydrocarbures. Sa relance permettra donc d'abord, de participer à la réalisation du développement économique hors hydrocarbures et ensuite et surtout de garantir des postes d'emploi permanents.
Quand les chiffres parlent Il est utile de souligner que le budget alloué à ce secteur au titre du projet de la loi de finances (PLF) 2018 s'élève à 5,3 milliards de dinars. Le secteur compte 1.242 établissements hôteliers d'une capacité de 108.611 lits au niveau national, sans oublier la réalisation sur le court terme de près de 30.000 nouveaux lits en vue d'atteindre 300.000 lits au cours de la prochaine décennie. D'ailleurs, l'Etat a validé 1.844 projets pour la réalisation de 243.000 nouveaux lits entre 2017-2019. Quant au nombre des postes d'emploi assurés par le secteur, il a atteint 800.000 postes. Du côté de l'artisanat, intimement lié au secteur, il est important de savoir que le nombre d'artisans actuellement, est de 340 000 et que le nombre d'emplois créés a atteint 890 000. D'autre part, 30 666 artisans ont bénéficié d'une formation technique et pratique dans différentes branches de l'industrie artisanale et en matière de création et de gestion de micro-entreprises artisanales, outre la formation par l'apprentissage. Le chantier est aussi grand que tentaculaire et des mesures sont déjà lancées par l'Etat afin de tenter de rattraper le retard à commencer par ce levier indispensable à toute relance à savoir la communication. C'est ainsi, qu'il y a lieu d'activer le marketing touristique sans oublier les médias en multipliant les campagnes de sensibilisation afin de changer les mentalités et consacrer une culture touristique au sein de la société sans oublier également de garantir les infrastructures pour assurer un équilibre entre l'offre et la demande et faire surtout baisser les prix. Il ne faut pas omettre aussi l'introduction de la numérisation et de soutenir l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication, à travers la mise en place d'un réseau de communication intégré au niveau de tous les hôtels publics et privés. Il y a lieu d'activer dans la pratique le programme national basé sur une réforme intégrale du système d'encadrement et de réglementation des métiers touristiques. Il est urgent de mettre en place un dispositif d'accompagnement aux entreprises versées dans le domaine touristique, pour davantage d'appui et de facilitations au profit de ces entités. Il y a aussi la " révision " ou la quantification de toutes les agences de voyage et de tourisme pour les impliquer dans la redynamisation du secteur à travers leur professionnalisme pour attirer les touristes. Et il y a aussi la consolidation de la formation dans les différents spécialités et métiers afin d'améliorer les prestations. De plus et concernant l'artisanat, sa promotion nécessite sa prise en charge pour améliorer la qualité du produit artisanal, soutenir la création et encourager les initiatives, en préservant l'authenticité et le patrimoine national.
Le programme du secteur Aujourd'hui le programme du secteur s'appuie essentiellement sur la récupération des terres situées dans les zones d'expansion touristiques (ZET) à haute valeur touristique et leur aménagement en vue de désenclaver certaines régions, ouvrir de nouveaux circuits touristiques et réaliser des plans d'aménagement touristique, avec bien entendu, l'élaboration d'études pour la localisation des sites du foncier touristique estimés à 225 sites. Le plan sectoriel de développement touristique a arrêté un train de mesures avec la participation des parties concernées, à travers l'adoption d'une méthodologie claire, efficace et réaliste pour la réalisation des projets, en évitant les problèmes qui freinent la dynamique d'investissement au niveau des ZET sans oublier la simplification de plusieurs procédures au profit des investisseurs. Les responsables du secteur se sont bien rendus compte de la nécessité de la révision des lois régissant l'activité touristique. Ce qui explique ce projet d'orientation de l'aménagement touristique suivant les exigences de la conjoncture et conformément aux normes internationales en la matière. Le ministre a rappelé l'importance du Fonds national de promotion de l'artisanat et des métiers, précisant que ce fonds "en déficit de ressources financières", nécessite un soutien pour concrétiser la stratégie du secteur et réaliser les objectifs escomptés". C'est ainsi que le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Hacène Mermouri, a annoncé il y a une dizaine de jours, la mise en place prochainement d'un atelier regroupant des experts et des spécialistes, qui sera chargé de la révision et de l'actualisation de l'ensemble des textes de loi régissant le secteur en vue de développer, promouvoir et moderniser toutes les entreprises et institutions spécialisées dans ce domaine. Dans ce contexte, le ministre a mis en avant l'importance d'"actualiser et de revoir le texte législatif régissant le secteur de l'artisanat et des métiers depuis 21 ans, à savoir l'ordonnance 96-01 datée de 1996", avant de souligner l'importance de la célébration de cette journée qui -a-t-il dit- est "une occasion pour reconnaître les créations et les contributions des artisans dans la réalisation du développement local et national". Le ministre a adressé par la même occasion "ses sincères remerciements" au président de la République, Abdelaziz Bouteflika pour l'intérêt qu'il accorde au secteur de l'artisanat et des métiers, d'autant que ce secteur est le reflet de la civilisation, de l'histoire et de la culture de la Nation. M. Marmouri a également appelé les artisans à " contribuer à la diversification de l'économie nationale, au développement et à la relance des métiers de l'artisanat. En matière de promotion et de commercialisation, le ministre a mis l'accent sur " l'importance de participer aux foires nationales et internationales" qui sont, a-t-il dit, " l'outil stratégique par excellence en matière de commercialisation et de rapprochement entre artisans et consommateurs". Il a souligné la nécessité d'"exploiter les saisons estivales, le tourisme saharien et thermal, en vue d'exposer à la vente les différents produits de l'artisanat". Il a, par ailleurs, salué " le partenariat entre son secteur et les différents autres secteurs", appelant le mouvement associatif et les chambres d'artisanat et des métiers à " s'éloigner de l'assistanat en proposant des programmes adaptés à la conjoncture actuelle et ce, par la relance des activités du secteur et en œuvrant à diversifier leurs revenus et à consolider le rôle des représentants des artisans".