En parcourant les derniers chiffres relatifs au secteur de l'emploi dans notre pays, on s'aperçoit qu'il y a bien une amélioration, mais cela reste, tout de même, insuffisant. Ainsi on note, par exemple, que le secteur privé emploie 6,95 millions de travailleurs, soit 63% de l'emploi total en Algérie, selon les derniers chiffres de l'Office national des statistiques (ONS). Quant au secteur public, il absorbe près de 4,09 millions de travailleurs, soit 37% de la population occupée qui est de 11,048 millions de travailleurs, indique l'enquête réalisée en avril dernier par cet office sur la situation du marché du travail. Les 11,048 millions de travailleurs se composent de 9,073 millions d'hommes (82,1%) et de 1,975 million de femmes (17,9%). L'ONS indique aussi que près de sept (7) occupés sur dix (10) sont salariés (69,6%). Cette part est plus importante auprès des femmes puisqu'elle atteint 75,3%. Ceci montre bien que le secteur privé en Algérie, est un maillon déterminant dans la diversification de l'économie. D'autre part, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, a affirmé il y a quelques mois que plus de 2 millions de primo-demandeurs d'emploi ont bénéficié du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP) depuis 2008 et jusqu'à avril dernier. Le ministre a indiqué que "le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP) a permis, depuis 2008 et jusqu'au mois d'avril dernier, le placement de plus de 2,4 millions de primo-demandeurs au niveau national y compris les bénéficiaires de contrats de travail aidés (CTA)". "Sur un total de 2,1 millions insérés dans le cadre des contrats d'insertion professionnelle, 1.466.000 demandeurs ont été recrutés dans le secteur économique public, tandis que 634.000 ont été insérés dans le secteur administratif", a-t-il précisé. A ce propos, le ministre a révélé que "jusqu'à septembre 2017, la majorité des placements ont été faits dans l'administration, engendrant une "saturation", ce qui a amené le Gouvernement à rechercher une approche économique à même de contribuer à l'absorbation du chômage". Evoquant l'ouverture récente de postes d'emploi dans le secteur administratif au niveau des wilayas frontalières, M. Zemali a fait savoir qu'il s'agit de "mesures exceptionnelles" au regard des spécificités de ces régions qui ne disposent pas d'opportunités d'emploi et qui nécessitent un renforcement de la ressource humaine, notamment dans les secteurs de la santé, l'éducation et les collectivités locales. Là, il est important d'évoquer d'autres chiffres comparatifs à savoir, que plus de 450.000 placements dans le monde du travail ont été effectués par l'Agence nationale de l'Emploi (ANEM) durant l'année 2017, dont plus de 88% dans le secteur économique. C'est ce qu'a annoncé au début de cette année, le Directeur général de cet organisme, Mohamed Tahar Chalal. "Plus de 450.000 placements et insertions de demandeurs d'emploi ont été effectués par l'ANEM du 1er janvier au 31 décembre 2017, dont 398.749 réalisés dans le secteur économique, soit 88%", a indiqué M. Chalal au Forum du quotidien El Moudjahid. Le même responsable a précisé que sur les 398.749 placements effectués dans le secteur économique, 350.867 ont été réalisés dans le cadre du placement classique, 32.664 dans le cadre du Contrat de travail aidé (CTA) et 15.182 autres réalisés par des organismes privés agréés de placements (OPAP), au nombre de 25. M. Chalal a ajouté que seulement 36 placements directs ont été effectués par des entreprises sans passer par le réseau de l'ANEM, expliquant que ce type de placement direct est une "mesure exceptionnelle" permettant aux entreprises en quête de profils précis d'y recourir, tout en informant, toutefois, l'ANEM. D'autre part, il a souligné que sur l'ensemble des placements réalisés dans le secteur économique, 79% ont été effectués dans le secteur privé alors que 21% l'ont été dans le secteur public. Aujourd'hui, on passe à une autre étape. On pense au partenariat et au jumelage. C'est ainsi qu'on remarque bien le lancement officiel, pas plus tard que jeudi dernier, du projet de jumelage entre l'Agence algérienne ANEM et la française Pôle emploi. Ce projet qui sera réalisé dans le cadre du programme d'appui à la mise en œuvre de l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne (P3A), vise à "favoriser de nouvelles étapes dans la modernisation du service public de l'emploi, à savoir, le développement des services à distance en direction des usagers du service public de l'emploi et consolider la capacité de l'ANEM", comme l'a expliqué le ministère dans un communiqué. Selon la même source, 17 activités seront organisées durant les 24 mois de jumelage pour permettre à l'ANEM de renforcer son offre de services, y compris les services à distance mis en place pour les usagers du service public de l'emploi. Ces activités devraient également permettre la consolidation de l'organisation et des outils dont dispose l'ANEM, afin "d'assurer une meilleure capacité d'évolution de ses services, et instaurer la démarche de l'ingénierie de formation comme méthode permettant le développement des compétences du personnel de l'ANEM", a-t-on ajouté. De plus, il faut aussi relever que l'Etat poursuit ses efforts pour construire une économie diversifiée basée sur les micro-entreprises. Animant un point de presse à l'occasion de sa visite d'inspection et de travail dans la wilaya de Relizane, le ministre a souligné que l'Algérie dispose d'une richesse importante celle des jeunes initiateurs de micro-entreprises dans le cadre du dispositif de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (ANSEJ) contribuant à la relance de l'économie nationale. Mourad Zemali a indiqué que son département ministériel est déterminé à accompagner les jeunes et à accorder davantage de facilités aux porteurs de projets pour développer leurs entreprises. Au passage, le ministre a exhorté les jeunes diplômés d'universités et des établissements de formation à accéder au monde de l'entreprenariat et à créer des entreprises contribuant à l'économie nationale et générant des postes d'emploi directs et indirects. Il faut donc reconnaître que c'est vraiment de bon augure pour l'emploi dans notre pays.