L'Agence nationale de l'emploi (ANEM) prévoit, durant l'année en cours, de placer 400 000 nouveaux demandeurs dans le secteur économique et 100 000 autres dans le cadre des dispositifs d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP) et contrat de travail aidé (CTA). C'est ce qu'a déclaré, hier, Mohamed Tahar Chaalal, directeur général de l'ANEM, invité du forum d'El Moudjahid. En plus de ces placements, il ajoute une série de nouveautés qui vont permettre de connecter les deux branches de l'emploi, à savoir l'offre et la demande. Parmi ces nouveautés 2018, il annonce le lancement prochain d'une application mobile qui permettra à l'employeur ainsi qu'au demandeur d'accéder à la plateforme de l'Anem plus facilement et à tout moment. Les nouveaux demandeurs d'emploi pourront ainsi s'inscrire en ligne et gratuitement. Dans son plan d'action, l'ANEM prévoit également de mettre en place un système d'accompagnement personnalisé des demandeurs et l'introduction de nouveaux moyens de communication avec tous les usagers de sa plateforme. Lors de cette rencontre, M. Chaalal a exposé le bilan de l'année qui s'avère, selon ses appréciations, très satisfaisant. En effet, durant cette période, 450 000 demandeurs ont été placés dans le monde du travail. Sur ce chiffre, 398 749 des placements ont été faits dans le secteur économique, dont 350 867 sont des placements classiques et 32 664 dans le cadre du CTA. Durant toute l'année, seulement 36 demandeurs ont été recrutés de manière directe sans passer par l'ANEM. Sans surprise, il explique que près de 80% des recrutements ont été faits par le secteur privé, contre 21% pour le secteur public. Refuse-t-on des offres d'emploi à l'Anem ? La réponse de son premier responsable est affirmative et chiffrée. «Durant l'année passée, nous avons comptabilisé 213 837 refus de postes d'emploi dont 35% dans le secteur de l'industrie, 34% dans les services et 29% dans le BTPH. Les raisons sont souvent liées à la pénibilité, la rémunération et même le refus de travailler dans le secteur privé. La majorité des demandeurs n'ayant pas accepté des postes d'emploi sont des hommes et 60% d'entre eux ont un niveau d'études moyen et primaire», explique M. Chaalal, qui a appelé les jeunes ayant quitté les bancs de l'école à s'orienter vers la formation professionnelle qui leur offre de belles opportunités de travail. Le bilan très riche exposé par le directeur de l'ANEM fait également état de 1 142 669 demandeurs d'emploi enregistrés jusqu'au 31 décembre dernier. La majorité de ces demandeurs (79%) sont des primo-demandeurs et 77% ont moins de 35 ans. Concernant le niveau d'instruction, 31% des demandeurs sont des universitaires et 22% ont suivi une formation professionnelle. Autre constatation : 34% des demandeurs ont plus d'un profil, ce qui représente une opportunité et facilite le recrutement. Pour l'offre d'emploi, qui a totalisé 452 844 postes, le secteur privé reste prédominant avec un taux dépassant les 77%. Les secteurs recruteurs sont, sans surprise, les services, l'industrie, le BTPH, puis l'agriculture avec seulement 3%. Signalons que, selon les statistiques de l'ONS, le taux de chômage, évalué à 10,5 en septembre 2016, a connu une hausse de près de 2% (12,3%), puis a rechuté en septembre dernier à 11,7%.