Les entreprises publiques ou privées ne doivent en aucun cas mettre fin aux fonctions d'un travailleur recruté dans le cadre du dispositif CTA de l'Anem. A défaut, «elles seront classées dans une liste noire et ne pourront plus jamais bénéficier des privilèges qu'offre l'Etat», met en garde Mohamed Tahar Chalal. Le directeur général de l'Agence nationale de l'emploi (Anem), a expliqué que des instructions, sur ordre du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, ont été données afin qu'il n'y ait plus de licenciement de jeunes recrutés à travers différents dispositifs. «Toute entreprise qui mettra fin au travail d'un employé CTA, sera black-listée», a averti, hier, M. Chalal, invité du forum du quotidien El Moudjahid. Le premier responsable de l'Anem qui répondait à une question concernant les jeunes renvoyés par leurs employeurs après l'épuisement de leur Contrat de travail aidé (CTA), n'a pas caché son mécontentement, considérant qu'«il ne s'agit, rien de plus que d'un licenciement abusif». Mohamed Tahar Chalal, a dans ce sens, rappelé que les pouvoirs publics ne comptent pas rester spectateurs devant ces dépassements. «Le ministre du Travail a donné instruction à l'Inspection du travail et à notre agence pour que soient signalés les auteurs des dépassements», a-t-il dit, précisant que des agents de l'inspection seront déployés sur le terrain pour constater les infractions en question, pour qu'ensuite, des mesures soient prises à l'encontre de sociétés qui bénéficient des privilèges de l'Etat et procèdent à des licenciements abusifs. «Elles ne bénéficieront plus jamais de ces privilèges», trancha le DG de l'Anem. Il faut dire que cette situation est très souvent vécue dans le silence par des jeunes qui ne connaissent ni leurs droits, ni le côté juridique des clauses du contrat. C'est pourquoi, Mohamed Tahar Chalal invite les concernés ou tout autre employé recruté via une agence Anem sur le territoire national, victimes d'un dépassement à se rapprocher du bureau le plus proche où à contacter le centre d'appel de l'agence. Le DG de l'Anem, reprenant des propos de Mourad Zemali, ministre du Travail, dira : «Il est anormal que des sociétés puissent bénéficier de beaucoup de privilèges de l'Etat durant trois ans, se permettent de licencier un employé». Les travailleurs en CTA doivent automatiquement passer en CDI, a déclaré dernièrement le ministre, affichant la volonté des autorités de lutter contre le travail précaire. La contribution de l'Etat pour chaque primo-demandeur d'emploi recruté est, faut-il le préciser, de 15 000 DA/mois pour les diplômés de l'université, de 10 000 DA pour les techniciens supérieurs (TS) et de 8 000 DA pour les sortants de l'enseignement secondaire et de la formation professionnelle. Plus d'un million de jeunes en attente d'un emploi L'invité du forum est, par ailleurs, revenu sur le bilan réalisé par l'Anem durant l'année 2017. Jusqu'au 31 décembre dernier, 1 142 669 demandeurs d'emploi étaient encore inscrits sur la base de données de l'agence, dont 68 980 inscrits pour la première fois. «77 % des demandeurs d'emploi ont moins de 35 ans», a précisé Mohamed-Tahar Chalal. La part des diplômés de l'enseignement supérieur est de 31%, tandis que les demandeurs issus de la formation professionnelle représentent 22%. Sur ce, le DG de l'Anem insistera sur l'importance d'avoir un diplôme, appelant les jeunes chômeurs sans niveau supérieur «à s'inscrire aux centres de formation pour avoir une qualification avant de demander un emploi», car, a-t-il encore soutenu «le diplôme représente 50% à 70% de chances d'être recruté». En outre, 398 749 placements économiques dans le monde du travail ont été effectués par l'Anem en 2017, dont 79% dans le secteur privé et seulement 21% dans le secteur public. Pour la nouvelle année, l'Anem projette d'effectuer 400 000 placements économiques. Aussi, l'Agence compte entre autre, développer une application mobile d'inscription en ligne et instaurer un accompagnement personnalisé des demandeurs d'emploi.