Les mariages collectifs organisés par des associations caritatives locales pour la consécration de l'union conjugale constituent à Ouargla des moyens permettant aux jeunes d'accéder à la vie de couple et de s'épargner les lourdes dépenses induites pour de pareils projets sociaux. La ville d'Ouargla renoue à chaque rentrée sociale avec ces fêtes nuptiales collectives permettant aux jeunes célibataires de sceller leur union à moindres coûts, une voie que semble emprunter nombre de jeunes pour fonder un foyer à l'instar de leurs congénères. Ils sont nombreux ces jeunes à avoir tardivement porté leur bague de mariage en raison de couts faramineux du mariage et de "l'insurmontable" contrainte de la dot qui a même poussé certains à renoncer carrément à ce projet social, a déploré le président de l'association "Ayadi El-Kheir" (bienfaiteurs) du quartier El-Gara Nord, une grande concentration urbaine de la ville d'Ouargla. Ahmed Réda Bazine a indiqué, dans ce contexte, que l'association entreprend d'intenses préparatifs pour l'organisation, au début du mois de novembre prochain, d'un mariage collectif au profit de 27 couples. Ces actions caritatives louables, dit-il, ne peuvent être le fruit d'une seule association, mais impliquent tout un chacun, dont des institutions, la mosquée où les imams, les Chouyoukh et notables de la région qui s'associent, armés d'une sagesse indéniable, pour inciter et encourager les jeunes Ouarglis en âge de mariage à emboiter le pas à urs ainés et à aintenir ces us ancestrales de consécration des liens du mariage et de rejet du célibat. Pour M. Bazine, ces mariages collectifs ne concernent pas uniquement les familles et jeunes défavorisés, mais profitent également à toute la société, y compris les catégories nanties, en considération des dimensions socioreligieuse et culturelle que véhiculent de pareilles actions, dont le refus de la vie célibataire, la lutte contre les fléaux sociaux et la stabilité psycho-sociale des mariés. "Des jeunes d'El-Gara ayant atteint l'âge nubile n'ont pas cru pouvoir fonder un foyer et mener une vie de couple, mais leur rêve se concrétise pour peu qu'ils en manifestent le souhait", a soutenu le président de l'association. Il a expliqué qu'entre-autres conditions requises et à remplir par le futur marié, la nécessité d'avoir une occupation stable à même de lui permettre d'assumer ses responsabilités de père de famille, en sus du soutien de l'association et du consentement des familles des futurs mariés. Un membre d'une autre association "Wassit El-Kheir" du quartier de Bamendil (périphérie ouest d'Ouargla) signale que pas moins de 35 couples s'envoleront en justes noces en mars prochain, soulignant que cette tradition sociale ne cesse de susciter d'une année à une autre, l'intérêt de nombreux jeunes de la région, eu égard à sa réussite et à l'importante entraide et solidarité que véhiculent ces initiatives sociales. Selon Fethi Hebbal, l'association a à son actif depuis 2007 (date de sa création), l'organisation de mariages collectifs au profit de sept (7) couples la première année, pour passer à 10 puis 20 couples les années suivantes, avant d'atteindre un total de 35 couples durant les trois dernières années. La réussite des unions dans la cohésion sociale et la consécration des valeurs d'entraide et de solidarité est le fruit des efforts de jeunes jouissant d'une grande maturité et du sens des responsabilités qui se sont mis au service de la société, a-t-il estimé. Selon M.Hebbal, ces fêtes font l'objet d'intenses préparatifs sur de longs mois, donnant lieu à la préparation des couples, sous l'encadrement d'enseignants et Morchid (guides), de Chouyoukh et d'un psychologue, inculquant les futurs époux le devoir d'œuvrer à cimenter la cohésion sociale, en plus de la distribution de divers cadeaux, des appareils électroménagers notamment, aux mariés.
Diverses activités au menu des mariages collectifs Le cérémonial des mariages collectifs qui se déroule dans la pure tradition en présence de Chouyoukh, notables et de nombreux invités, donne lieu au scellement, au premier jour de la fête, de l'acte de mariage, suivi par la lecture de versets du Saint Coran. Des chants religieux et des Madih, des prêches d'explication de la dimension religieuse et sociale du lien sacré du mariage, font partie du programme qui s'étale sur trois jours, et qui est couronné par le partage du Couscous, mets indétrônable dans ces heureuses occasions, par les invités qui assistent ensuite à des spectacles de Fantasia et de chants et danses folkloriques. Quelque 500 couples ont, depuis le début de cette année, accédé à la vie conjugale dans le cadre des mariages collectifs à travers les différentes régions de la wilaya d'Ouargla, à l'initiative d'associations caritatives locales, dont des associations de quartiers et d'autres à caractère religieux et social. Le plus grand mariage collectif a été organisé en mars dernier et a permis à plus de 260 couples de fonder un foyer, à l'initiative des associations sociales et caritatives.