Des clubs de Ligue 1 de football font face cette saison à des cas d'indiscipline provoqués par des joueurs censés donner l'exemple de par leur statut de professionnel, plongeant des équipes dans des crises internes qui les déstabilisent. Le manque d'autorité chez certaines formations de l'élite a ouvert la brèche à des joueurs pour se rebeller, dans la plupart des cas pour contester leur statut de remplaçant. Le dernier épisode qui a fait couler beaucoup d'encre est celui du défenseur de l'ES Sétif Anes Saâd. Incorporé en cours de jeu en seconde période (57e) mardi soir à Sétif lors de la demi-finale (retour) de la Ligue des champions face aux Egyptiens d'Al-Ahly (2-1), le joueur a affiché son mécontentement à l'issue de la partie, alors que son équipe venait d'être éliminée. Saâd (22 ans), qui n'est pas à son premier écart de conduite, a été finalement exclu de l'équipe sur décision du président Hassen Hamar. "Il ne remettra plus les pieds dans l'équipe. Son contrat court jusqu'en 2022. Dans le cas où il ne trouvera pas preneur au mercato d'hiver, il sera contraint de continuer la saison sans club", a menacé le patron de l'Entente. Le co-leader du championnat, la JS Kabylie, a enregistré deux cas d'indiscipline depuis le début de l'exercice. Le milieu de terrain Salim Boukhanchouche, convoqué en équipe nationale sous la conduite de l'ancien coach Rabah Madjer, a été écarté dans un premier temps au début de la saison, avant d'être réintégré. Le président des "Canaris", Chérif Mellal, a songé dans un premier temps à libérer le joueur, avant que ce dernier ne fasse preuve de bonne foi qui lui a valu d'être gracié pour refaire récemment son retour en équipe première. Le second cas est celui du milieu offensif Mehdi Benaldjia, dont le contrat a été résilié pas plus tard que lundi. Relégué sur le banc depuis l'arrivée durant l'intersaison du technicien français Franck Dumas, Benaldjia, sans faire de bruit, a exprimé à sa façon sa frustration à sa direction. Cette dernière l'a invité à résilier son bail, chose que le joueur, dont le contrat expirait au mois de décembre, a acceptée. "Je n'ai pas de problème avec Mehdi. C'est quelqu'un de bien et humainement, c'est un bon mec. Il était dans une situation difficile et il fallait qu'il trouve un avenir qui n'est pas ici (à la JSK, ndlr) et cela par rapport à beaucoup de choses. Ce n'est pas sportif uniquement. Il y a le projet du club, le nouveau règlement et aussi des attitudes à avoir", a expliqué Dumas mardi lors d'un point de presse. Ou encore le défenseur du CR Belouizdad Ryad Kenniche, qui a pris son sac et quitté ses coéquipiers, alors en mise au vert à la veille du derby face au NA Husseïn-dey, après avoir appris qu'il ne serait pas aligné comme titulaire. Quelques jours plus tard, l'entraîneur Lotfi Amrouche l'a empêché de s'entraîner avec le groupe avant son passage devant le Conseil de discipline. Le joueur a dû alors s'excuser pour rejoindre ses coéquipiers, mais sans passer devant ledit conseil. Enfin, l'entraîneur du promu AS Aïn M'lila, Lakhdar Adjali, a décidé de résilier le contrat du milieu de terrain Mokhtar Lemhane, venu durant l'intersaison du CRB, pour indiscipline. Un énième cas qui devrait pousser les clubs de Ligue 1 à faire preuve de fermeté et de rigueur dans la gestion de leurs joueurs.