Dans une conjoncture pas souvent favorable, marquée notamment par une rude concurrence des produits étrangers et, surtout du secteur informel que les autorités publiques n'arrivent toujours pas à endiguer, l'industrie algérienne piétine toujours. C'est une réalité confirmée une nouvelle fois, mais cette fois-ci par le ministre de la PME et de l'Artisanat, qui a indiqué que l'année 2007 a apporté son lot d'entreprises qui ont mis la clé sous le paillasson. Selon M. Benbada, ce sont 3 176 entreprises qui ont fait les frais d'une telle situation durant l'année dernière en raison de l'absence d'un programme d'action ou pour se réorganiser, telles les entreprises de construction et de travaux publics. Et pourtant le programme Meda I, a concerné 445 entreprises, dont une grande partie (49%) du secteur industriel. A rappeler, dans ce cadre, que le président du Conseil consultatif au niveau du département des PME, M. Bensassi, avait vivement critiqué ces programmes de mise à niveau. Toutefois, l'invité du forum de l'ENTV a rassuré qu'une grande partie de ces "fermetures" constitue, en fait, des suspensions volontaires d'activité à titre temporaire, puisque leurs propriétaires, en se présentant au CNRC (Registre du commerce), n'ont pas sollicité, dans biens des cas, des radiations définitives, mais des suspensions provisoires. Néanmoins, le ministre n'a pas nié que la fermeture de ces entreprises s'est traduite par des pertes de postes d'emploi, sans donner de détails sur le nombre des employés mis à la porte, mais il a tenu à rassurer que ces pertes ont été amorties par les postes directs et indirects engendrés par les entreprises nouvellement créées. Il affirmera également que l'année 2007 a enregistré la relance de 2 481 entreprises qui ont dû suspendre leurs activités auparavant. Concernant le soutien de l'Etat pour la PME, il a précisé que, dorénavant, seules les entreprises exerçant des activités productives dans divers secteurs en bénéficieront. Et pour ce qui est de la réorganisation des marchés publics, le ministre a soulevé la question de réviser le cahier des charges avec la possibilité de trouver de nouveaux mécanismes concernant le lot unique destiné à une seule entreprise afin de permettre aux PME d'obtenir quelques parts de marchés publics. Revenant à cette question de concurrence, le ministre a indiqué, qu'actuellement, il y a un dossier en étude au niveau du gouvernement afin de récupérer une partie du marché national par les entreprises algériennes et ramener un certain nombre de clients à ces entreprises. Et ceci dans le cadre de la question des crédits discuté au niveau d'un conseil interministériel avec l'engagement des banques à faciliter les crédits à ces entreprises. Concernant le problème de financement des PME, le ministre a souligné que la banque a le droit d'éviter le risque mais elle doit jouer un rôle de croissance au côté de l'aspect de commercialisation. Concernant les efforts visant à accompagner financièrement les PME, il a rappelé les deux mécanismes mis en place depuis quatre ans pour assurer le financement des PME. Il s'agit notamment de la Caisse de garantie des crédits aux PME qui a assuré en 2007 l'accompagnement de 261 entreprises pour un montant de 6,9 milliards de DA, ce qui a permis la création de 14 704 emplois et la Caisse de garantie des crédits à l'investissement qui a réceptionné, durant le même exercice, 204 dossiers, dont une trentaine ont été approuvée et une centaine qui sont à l'étude. Le ministre a évoqué par ailleurs les propositions qu'il a soumises récemment au gouvernement visant à diversifier les sources de financement de ces entreprises, notamment la création de fonds d'investissement et l'encouragement de la création d'entreprises à capitaux de risques. Il a également rappelé l'allocation par certaines banques publiques de crédits à l'investissement, à l'instar de la Banque nationale d'Algérie (BNA) qui a consacré en 2008 une enveloppe de près de 70 milliards de DA sous forme de crédits au profit des PME. Par ailleurs, le ministre a annoncé que quelque 24 000 nouvelles petites et moyennes entreprises ont été créées durant l'année écoulée à travers le territoire national. Ces nouvelles entités économiques portent le total des PME en activité à 293 946 unités. Cette dynamique a profité au secteur de l'artisanat puisque l'année 2007 a vu également la création de 10 125 activités artisanales. Pour ce qui est de l'impact de ces nouvelles unités et activités sur le marché de l'emploi, M. Benbada a indiqué que plus de 87 000 postes de travail ont été créés dans le seul secteur de la petite et moyenne entreprises et plus de 20 000 autres grâce aux activités artisanales nouvellement créées. Soit un total de plus 107 000 emplois. Ce qui n'est pas négligeable aux yeux du ministre, d'autant plus que "la quasi-totalité de ces emplois constitue des postes de travail permanents". Toujours dans le cadre de l'emploi, le ministre a évoqué la nouvelle stratégie de l'emploi, qui sera débattue prochainement par le gouvernement, notamment dans sa proposition relative à réviser les crédits offerts par l'Agence de la promotion de l'emploi. Concernant le programme Meda II de mise à niveau des entreprises pour une valeur de 40 millions d'euros, le ministre a indiqué qu'il touchera quelque 500 PME et souhaité qu'il soit un succès "comme le premier programme l'a été", avant d'ajouter que, dans le Meda II, des entreprises du secteur des services seront incluses.