Pas moins de cinq (5) produits agricoles de terroir seront labellisés au cours de l'année 2019, a annoncé lundi à Alger le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi. "Outre la datte(Deglet Nour) de Tolga (Biskra) et la figue sèche de Beni Maouche (Béjaia), déjà labélisées, ainsi que l'olive de table de Sig (Mascara) qui est sur le point de l'être, il y aura au moins cinq autres produits qui vont avoir leur label en 2019 dont des variétés de l'huile d'olive de la Kabylie, l'orange de mascara, l'abricotier et le grenadier de Messaàd (Djelfa), ainsi que le fromage de Bouzahra et le miel d'Edough (Annaba)", a annoncé M. Bouazghi lors d'une journée nationale sur la valorisation des produits nationaux de terroir à travers la labélisation, tenue à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) . Les statistiques officielles présentées lors de cette journée révèlent 87 produits de terroir recensés et qui sont potentiellement labellisables. Sur ce chiffre global, le ministre a estimé qu'il y aurait au moins 20 produits qui pourraient avoir leur label au cours des prochaines années du fait qu'ils présentent les caractéristiques des indications géographiques" (c'est à dire que le produit est issu d'une zone géographique, d'un territoire, d'une région ou d'une localité bien déterminée, possédant une qualité, une caractéristique où une réputation liée à cette zone. Parmi ces produits, il a énuméré entre autres, les moutons d'Ouled Djellal (Djelfa) et la Kachabia tissée aux poils de chameau de la même région, en plus des clémentines et des oranges de la plaine de l'Habra de la ville d'Oran. Dans son allocution, le ministre a déploré le retard enregistré dans ce processus lancé depuis 2008 dans la cadre de la loi sur l'orientation agricole, considérant que deux produits seulement labellisés en 10 ans. Ceci dénote qu'il y a des freins qu'il faut surmonter. Dans ce cadre, il a insisté sur l'accompagnement des agriculteurs, en recommandant aux directions des services agricoles (DSA) de wilaya de les accompagner dans les procédures administratives afin qu'ils puissent déposer leurs dossiers auprès du Comité national de Labellisation. "Les DSA ont toutes les prérogatives d'encadrer les opérations de labellisation et d'accompagner les agriculteurs sur le plan administratif. C'est votre responsabilité exclusive", a-t-il lancé à l'adresse des directeurs des DSA, en leur recommandant d'élaborer un agenda pour les produits qui sont susceptibles d'être labélisés. Soulignant l'importance économique de la labellisations en termes de création d'emploi et de ressources pour le monde rural, le ministre a estimé que les pouvoirs publics parviennent à labelliser une soixantaine de produits, cela signifie la promotion et le développement des produits sur une soixantaine d'espaces et de territoires différents. Au-delà de la dimension économique de la valorisation et la promotion du produit, le ministre a évoqué la dimension culturelle et historique à tirer dans la labellisation de produit. "A travers la valorisation des produits de terroir, les régions perpétuent une pratique et une tradition, un mode culturel de leur ancêtre et lui donnent une valeur ajoutée ",a-t-il insisté. Pour sa part, le directeur central au sein du ministère de l'Agriculture, Hamid Hamdani, a affirmé que l'Algérie avait déjà jeté les jalons de la valorisation des produits de terroir à travers la labellisation de Deglet Nour de la figue sèche de Béni maouche et par l'existence de comité national de labellisation en plus d'un arsenal juridique existant depuis 2008. Il a ajouté qu'un organisme de certification serait mis en place courant novembre afin de mettre en place les procédures de contrôle des produits labellisés et de garantir leurs pérennité et la durabilité.