Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, est arrivé vendredi en fin d'après-midi à Addis-Abeba pour représenter le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, aux travaux du 11e sommet extraordinaire de l'Union africaine (UA), prévu samedi et dimanche dans la capitale éthiopienne. M. Ouyahia a été accueilli à son arrivée à l'aéroport international d'Addis-Abeba par le ministre d'Etat éthiopien chargé de l'Europe, d'Asie et des Nations unies, Markus Tekle. M. Ouyahia est accompagné par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. Les travaux du 11e sommet extraordinaire de l'Union Africaine (UA), consacré pour la première fois à la réforme institutionnelle de l'Organisation, ont débuté hier samedi à Addis Abeba, en présence des chefs d'Etat et de gouvernement dont le premier ministre Ahmed Ouyahia. Durant ce sommet, les représentants des pays membres de l'UA, auront à examiner et à débattre du projet de décisions, sur la réforme institutionnelle de l'Organisation panafricaine, finalisé lors de la 20e session extraordinaire de Conseil de l'UA, réuni les 14 et 15 de ce mois dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba.
Le traité constitutif de l'UA doit "être préservé de toute révision" M. Ouyahia, a réaffirmé samedi à Addis-Abeba (Ethiopie) la nécessité de préserver le traité constitutif de l'Union africaine (UA) de "toute révision", soulignant qu'il "incarne les principes et les valeurs qui nous unissent". "Le traité constitutif de l'UA doit être préservé de toute révision, car il incarne les principes et les valeurs qui nous unissent", a déclaré M. Ouyahia à l'ouverture des travaux du 11e sommet extraordinaire de l'UA, consacré pour la première fois à la réforme institutionnelle de l'Organisation panafricaine. Il a ajouté que l'UA devait demeurer "sous le contrôle souverain" de ses Etats membres, estimant que c'est de cette "manière qu'elle représentera les peuples africains". Il a par ailleurs appelé à la révision du barème des contributions des Etats membres pour une "répartition équitable", rappelant dans ce sens que "l'Algérie a toujours donné l'exemple par sa disponibilité et sa régularité en matière de paiement". Durant deux jours, les chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres de l'UA, dont l'Algérie, auront à examiner le "projet de décisions" sur la réforme institutionnelle de l'UA, finalisé lors de la 20e session extraordinaire du conseil exécutif réuni mercredi et jeudi derniers à Addis-Abeba. Asseoir un système de gestion basé sur la performance, la compétence et la rationalisation des dépenses des différents organes de l'UA, constituent les principales propositions retenues du processus de réforme de cette Organisation panafricaine, appelée à renforcer son unité et à fonctionner de façon optimale.
"Pensée et promue par les Africains et pour les Africains" M. Ouyahia a souligné à l'ouverture des de ce sommet que "l'Algérie sera aujourd'hui et demain un défenseur et un acteur convaincu d'une organisation continentale pensée et promue par les Africains et pour les Africains", ajoutant que c'est "une organisation où se retrouve et où fusionnent souverainement nos volontés nationales au profit de notre unité et de notre solidarité". Il a également mis en exergue l'importance qu'accorde l'Algérie à l'Afrique en déclarant qu'elle "considère son appartenance africaine comme un élément central de son identité et demeure fidèle aux solidarités qu'elle a partagées avec les autres peuples et pays du continent pour les causes de la liberté et du développement". Ce sommet étant axé sur la question de la réforme institutionnelle de l'UA, M. Ouyahia a, tout en soulignant l'adhésion de l'Algérie à ce processus et en faisant part de sa satisfaction des nombreux consensus dégagés autour de certaines questions, appelé à poursuivre la finalisation des aspects toujours en discussion. A ce titre, M. Ouyahia a réaffirmé un certain nombre de principes que l'Algérie considère comme "essentiels" pour le succès de la réforme de l'organisation continentale. Il s'agit en premier lieu, a indiqué M. Ouyahia, des "principes et valeurs contenus" dans l'Acte constitutif de l'UA et qui continuent d'unir ses Etats. Il a, dans ce cadre, ajouté que "l'Union africaine doit, naturellement, demeurer sous le contrôle souverain des Etats membres et ses mécanismes ont la charge de mettre en œuvre les décisions et les politiques arrêtées par les instances délibérantes". Le Premier ministre a également insisté sur la nécessité de maintenir la procédure d'élection des membres de la Commission de l'Union africaine, selon les critères de parité de et de représentation équitable. S'agissant des questions d'intégration régionale, M. Ouyahia a appelé à la préservation de la place des sous-régions et des communautés économiques régionales, en relevant que la création de la zone de libre échange continentale et le renforcement du rôle de la Commission de l'Union ne doivent pas remettre en cause ces réalités. Dans le même sillage, M. Ouyahia a abordé la question liée à la future agence de développement de l'UA en relevant que celle-ci "devra préserver et mettre en œuvre les décisions déjà adoptées par l'Union en matière de développement, qu'il s'agisse de programmes prioritaires ou qu'il s'agisse de l'Agenda 2063, tout en préservant les acquis légués par le NEPAD et en consolidant ses projections de développement". S'agissant du Mécanisme africain d'Evaluation par les Pairs (MAEP), le Premier ministre a appelé au maintien du caractère volontaire de ce mécanisme. Les questions de la gestion administrative et financière étant également à l'ordre du jour du sommet, M. Ouyahia a indiqué que "l'Union africaine doit accorder une grande importance à la rationalisation des dépenses, surtout que nous voulions affirmer l'autonomie financière de notre Union". Il a, dans le même ordre d'idées, appelé à la révision du barème des contributions des Etats membres en soutenant que "l'Algérie qui a toujours donné l'exemple par sa disponibilité et sa régularité en la matière, considère qu'une répartition plus équitable des contributions financières entre les Etats membres est aussi un élément important dans le cadre de la réforme de l'Union africaine ". Enfin, M. Ouyahia a déclaré que l'Algérie partage la nécessité de consolider le rôle de la commission. Cependant, elle insiste sur la préservation des Missions du Comité des Représentants permanents (COREP) qui est l'organe du contrôle permanent de l'Union africaine par ses Etats membres. M. Ouyahia est accompagné de M. Abdelkader Messahel, ministres des Affaires étrangères.