L'Algérie prendra part aux travaux de la 29e session du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), demain et après-demain à Addis Abeba en Ethiopie. Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, y participera en sa qualité de représentant officiel du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. L'Algérie prendra part aux travaux de la 29e session du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), demain et après-demain à Addis Abeba en Ethiopie. Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, y participera en sa qualité de représentant officiel du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. A cette occasion, il est chargé de présenter l'expérience algérienne en matière d'investissement dans la jeunesse, un sujet qui cadre parfaitement avec la rencontre, organisée sous le thème «Tirer profit du dividende démographique en investissant dans la jeunesse». L'exposé de Tebboune se fera sans difficulté aucune. Bien au contraire, ce sera avec quelque optimisme, voire satisfaction et fierté qu'il évoquera les réalisations en la matière devant les chefs d'Etat et de gouvernement des 54 autres pays de l'UA. C'est que les représentants de l'Etat algérien considèrent que le gouvernement a consacré beaucoup d'efforts pour cette frange de la société, notamment en matière d'éducation et d'emploi. Des efforts multipliés davantage à la faveur de la révision de la Constitution en février 2016. Un autre exposé, plutôt un mémorandum, y sera présenté par la partie algérienne et portera essentiellement sur la lutte contre le terrorisme. L'Algérie n'est pas à son premier exercice en la matière. Le chef de la diplomatie algérienne, Abdelkader Messahel, l'a annoncé hier, en marge des travaux de la 31e session du Conseil exécutif de l'UA. Messahel est à Addis Abeba depuis vendredi dernier et participe, avec ses partenaires africains, à la finalisation des projets de décisions et de déclarations devant être adoptés par les chefs d'Etat et de gouvernement lors des travaux de ce 29e sommet. Au premier jour de cette rencontre (de deux jours) il a été procédé à l'élection, à une écrasante majorité, de deux Algériens au sein des instances de l'organisation panafricaine. Il s'agit de Maya Sahli Fadel, réélue au poste de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (Cadhp) et de Hocine Ait Chaalal, élu au poste de membre du Conseil consultatif de l'Union africaine sur la corruption. Les deux Algériens seront nommés officiellement, lundi ou mardi, lors des travaux de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA. Il est à souligner que lors des travaux de la 31e session du Conseil exécutif de l'UA, l'autonomie financière de l'organisation panafricaine a été longuement abordée par ses membres, entre autres l'Algérie qui a insisté sur la nécessité d'imposer aux Etats membres le paiement de leurs cotisations. En effet, dans un compte rendu de la rencontre, il a été indiqué que le ministre des Affaires étrangères algérien a présidé la réunion du Comité ministériel sur le barème des contributions au sein de l'organisation. En sa qualité de président de cette réunion et de représentant d'un pays qui tient à la pérennité de cette organisation continentale, il a appelé à «favoriser une approche qui tienne compte des impératifs liés à l'équilibre, à la solidarité et au partage équitable des charges, afin d'éviter la concentration des risques quant à la tendance inquiétante du non-paiement, en temps utile, par les pays de l'UA de leurs contributions financières». Le chef de la diplomatie algérienne a affirmé que «la poursuite de la tendance inquiétante du non-paiement, en temps utile, par les Etats membres de leurs contributions financières et celle du cumul persistant des arriérés, avec tout leur impact négatif sur l'exécution des programmes de l'Union, y compris dans le cadre de l'agenda 2063, ont amené le Conseil exécutif de l'UA, en juillet 2006, à confier à notre Comité ministériel l'importante mission d'explorer les voies et moyens d'amener et de motiver les Etats membres à s'acquitter de leurs obligations financières statutaires à l'égard de l'organisation, y compris à travers la révision du régime des sanctions actuel afin de le rendre plus efficace et crédible». Messahel a également plaidé pour la révision de ce barème. Une question à débattre lors du sommet de janvier 2018 et une décision à rendre effective à partir de 2019. Par ailleurs, lors de cette même rencontre, il a été décidé de soumettre au 29e sommet de l'UA une proposition de «proclamer la Journée de l'Afrique, le 25 mai, également une Journée d'amnistie pour la remise et la collecte d'armes détenues illégalement aux organismes nationaux. Ce processus doit être accompagné de mesures positives, entre autres celle de ne pas procéder à l'arrestation ou d'engager des poursuites judiciaires contre les personnes qui remettent des armes détenues illégalement». Autre point sur lequel ont insisté les participants aux travaux de cette 31e session du Comité exécutif de l'UA, l'urgence de mettre en application la réforme de l'UA, adoptée lors du sommet de janvier 2017, dans la capitale éthiopienne. «La réforme de l'UA doit désormais être clarifiée et mise en œuvre. 2018 doit être, dans l'histoire de notre organisation, la date de sa renaissance», a affirmé Paul Kagamé, chargé justement de mettre en pratique le projet de réforme. K. M. Une zone africaine de libre-échange d'ici fin 2017 Une zone africaine de libre-échange sera créée d'ici la fin de l'année en cours, a annoncé, hier à Addis-Abeba, le Commissaire au Commerce et à l'Industrie de l'Union africaine (UA), Albert Muchanga. Animant une conférence de presse en marge de la 31e session du Conseil exécutif de l'UA, il s'est dit confiant dans la création de cette zone africaine de libre-échange, «un marché intégré et commercialement à la fin de cette année». Le responsable africain a expliqué que le continent africain est situé «au bon endroit et à la cible» pour réaliser les objectifs majeurs du Pacte phare de la zone de libre-échange, assurant que le bloc panafricain aspire à créer un marché continental unique pour les biens et services, avec la libre circulation des personnes et des capitaux. M. Muchanga a estimé que cette zone permettra de booster le commerce interafricain et d'offrir de «nouvelles opportunités» de progrès à l'Afrique, ajoutant que cette démarche est en train de s'accomplir grâce à la forte volonté politique des chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres de l'UA. Il a annoncé, par ailleurs, l'intention de l'Organisation panafricaine de doubler le volume actuel du commerce interafricain de 14 à 28% d'ici 2021, dans le cadre du projet de la zone de libre-échange continental (ZLE), qualifiant toutefois de «très bas» le volume commercial actuel entre les pays africains. Cette 31e session ordinaire du Conseil exécutif de l'UA a débuté ses travaux, vendredi, avec la participation des ministres des Affaire étrangères, préparatoire au 29e Sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA prévu les 3 et 4 juillet.