Les travaux du Forum sur le renforcement des capacités de gouvernance se poursuivaient mardi à Alger en ateliers où les participants ont recommandé de permettre aux écoles et établissements d'enseignement et de formation de renforcer leur capacité à produire une ressource humaine "hautement qualifiée" au service de la gouvernance. Au cours de ce forum de deux jours (mardi et mercredi), organisé par le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, en partenariat avec l'Académie nationale chinoise de la gouvernance (CNAG), les participants ont mis l'accent sur la nécessité de concevoir une stratégie de formation intégrée convergeant vers la réalisation des objectifs de gouvernance. Le premier atelier portant sur le thème de l'amélioration du service public à travers le renforcement du double rôle des écoles de gouvernance dans le domaine de la recherche scientifique et du conseil pour la prise de décision, a relevé que les écoles de la gouvernance à travers le monde convergent toutes vers un seul objectif, à savoir la formation des cadres appelés à occuper des fonctions de responsabilité ayant un impact direct sur la prise en charge des services publics. Toutefois, les experts de ce panel ont relevé que d'autres fonctions comme la recherche scientifique et la consultation décisionnelle, d'importance équivalente, doivent être mises en exergue dans la mesure où elles permettent à ces institutions de rayonner tant au plan national et régional qu'international par leurs contributions au renforcement des capacités dans la gestion du service public. En ce sens, l'objectif de cet atelier consiste à identifier les modalités et les voies et moyens qui permettent aux écoles de gouvernance de renforcer leur rôle d'expertise à travers le développement de la recherche. Dans le cas de l'Algérie, c'est l'exemple de l'Ecole nationale d'administration (ENA) qui a été débattu. Le deuxième atelier a traité du thème relatif aux tendances mondiales en matière de renforcement des capacités de gouvernance. En ce sens, les participants ont relevé que les cadres supérieurs jouent un rôle prépondérant dans la conception et la mise en œuvre des politiques et programmes de développement de chaque pays. Ils ont estimé que le renforcement des aptitudes de ces cadres permettrait d'accroître leur habilité à définir et atteindre des objectifs et à résoudre des problèmes à exercer efficacement les fonctions dont ils ont la charge. En outre, cet atelier a planché sur les démarches à entreprendre pour mettre en place une politique et des programmes efficaces en matière de renforcement des capacités des gestionnaires publics en Algérie, à travers l'échange des expériences réussies de par le monde, citant les partenaires de l'Algérie, notamment la Chine, la France, le Canada et les Pays-Bas. Enfin, le troisième atelier a appelé à une coopération internationale plus étroite dans le renforcement des capacités de gouvernance afin de créer une communauté d'avenir partagée pour l'humanité. Il est attendu des participants à cet atelier de développer une "vision élargie" en matière de normes internationales sur le renforcement des capacités de gouvernance, des recommandations sur l'amélioration de l'offre internationale pour le renforcement des capacités et un plan de mobilisation de la coopération internationale en matière de gouvernance. Les travaux en ateliers se poursuivront mercredi, au deuxième et dernier jour de ce forum. La séance de clôture sera marquée par la lecture en plénière des rapports des trois ateliers. Pour rappel, le Forum international sur le renforcement des capacités de gouvernance est organisé par le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement en partenariat avec l'Académie nationale chinoise de la gouvernance (CNAG). Il a pour objet de bâtir un réseau mondial de partenariat et d'identifier et explorer les prochaines étapes de la coopération bilatérale et multilatérale en matière de partage de connaissances et de renforcement des capacités de gouvernance.
Nécessité de fonder la bonne gouvernance sur une action publique de qualité Les participants au Forum international sur le Renforcement des capacités de gouvernance ont souligné mardi à Alger la "nécessité" de fonder la bonne gouvernance sur une action publique de qualité, tout en mettant l'accent sur l'implication de toutes les parties prenantes. Dans son intervention à l'occasion de ce forum de deux jours ayant réuni des experts algériens et étrangers, le vice-président Europe de l'Association internationale des écoles et instituts d'administration (AIEIA), Vincent Poitier, a souligné la nécessité de fonder la bonne gouvernance sur une action publique de "qualité", tout en mettant l'accent sur l'implication de toutes les parties prenantes, aussi bien au sein du pouvoir que de la société civile. Pour M. Poitier, également directeur général du Centre national de la Fonction publique territoriale (CNFPT, France), l'action publique de qualité permet de mettre en place une stratégie à même d'améliorer constamment la gouvernance et répondre ainsi aux attentes des citoyens. A cet effet, il a souligné l'importance d'assurer une formation de qualité à l'agent public lequel est, a-t-il précisé, le premier à veiller à une action publique à la hauteur des attentes des citoyens. Soulignant que la bonne gouvernance est perçue comme "une garantie d'une stabilité sociale à même de cimenter la force d'une nation", M. Poitier a mis l'accent sur la formation et le facteur humain, à savoir assurer une formation appropriée à l'agent public qui a un contact direct avec les citoyens. De son côté, M. Pieter Mein, professeur à Maastricht school of management (Pays-Bas), a abondé dans le même sens quand il a appelé à renforcer les capacités de gouvernance pour améliorer les prestations du service public, expliquant qu'il était impératif et nécessaire de trouver des solutions auxquelles sont confrontés quotidiennement les citoyens comme l'emploi, la santé, la justice, l'approvisionnement en eau. Il a également appelé à lutter contre les nombreux fléaux qui gangrènent les sociétés de par le monde, telles que la corruption et la bureaucratie, estimant que l'amélioration de la qualité du service public passe par l'esprit de responsabilité que doivent prôner les fonctionnaires et les agents publics. Pour sa part, le directeur général-adjoint et professeur à la l'Académie nationale chinoise de la gouvernance (CNAG), Shiming Song a évoqué le rôle de conseil de l'Académie dans la prise de décisions en Chine, mettant ainsi en exergue "les acquis de la bonne gouvernance" dans son pays. Pour rappel, le Forum international sur le Renforcement des capacités de gouvernance, organisé par le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire en partenariat l'Académie nationale chinoise de la gouvernance (CNAG) se déroule à Alger mardi et mercredi. Il a pour objet de bâtir un réseau mondial de partenariat et à identifier et explorer les prochaines étapes de la coopération bilatérale et multilatérale en matière de partage de connaissances et de renforcement des capacités de gouvernance, a-t-on indiqué auprès du ministère de l'Intérieur. Considéré comme une occasion pour le développement des liens de partenariat avec des partenaires nationaux et étrangers, ce forum permettra aussi de riches échanges autour de la gouvernance, dans le cadre du renforcement du partenariat algéro-chinois.