Les pouvoirs publics sont déterminés à booster les exportations des produits agricoles dans le cadre de la stratégie nationale de la diversification des exportations justement. Dans cet ordre d'idées, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, M. Abdelkader Bouazghui a annoncé, au mois de septembre dernier la mise en place d'un dispositif permettant de déceler à temps les contraintes pouvant toucher les acteurs des filières agricoles. Parmi les objectifs de ce dispositif, il est important de signaler que celui-ci permettra de déceler à temps les contraintes auxquelles peuvent être confrontés les différents acteurs afin de pouvoir les prendre en charge dans les meilleurs délais. Tout ceci devrait se faire avant même que ces derniers n'aient eu un impact sur le fonctionnement de la filière, a précisé un communiqué du ministère. De son côté et , toujours dans le cadre de la stratégie nationale de diversification des exportations des produits agricoles, le ministre du Commerce, Saïd Djellab, a annoncé au mois d'octobre dernier que "Nous sommes en train de travailler, sur un plan d'action national pour la promotion des exportations des produits agricoles et agro-alimentaires, inspiré de la stratégie nationale des exportations". Cela s'est passé lors d'un Forum sur la filière fruits et légumes à l'export, organisé en marge du Salon de l'élevage et de l'agroéquipement. Ainsi, d'ici la fin de l'année en cours, "deux instruments seront fin prêts pour la promotion des exportations hors hydrocarbures notamment agricoles à savoir un plan d'action pour la promotion des exportations des produits agricoles et une stratégie nationale de diversification des exportations", a-t-il ajouté. Selon lui, ces deux instruments devraient consolider la politique commerciale engagée par les pouvoirs publics en faveur des exportations. Cela fait partie du déclanchement d'une nouvelle dynamique en matière d'exportation hors hydrocarbure. D'ailleurs, pour s'en convaincre, il est important de rappeler que durant les huit (8) premiers mois de l'année 2017, les exportations algériennes hors hydrocarbures avaient atteint 1,2 milliard de dollars pour passer à deux (2) milliards de dollars durant la même période de 2018.
Les cinq axes de promotion des exportations agricoles Là, il est d'importance capitale d'indiquer que le plan d'action vise à promouvoir les exportations des produits agricoles, en s'articulant sur cinq (5) axes à savoir : la mise en place d'une cartographie des produits agricoles, la certification de l'ensemble des laboratoires de certification et de normalisation des produits agricoles, la compétitivité du produit agricole, la mise en place d'une logistique facilitant l'exportation de ces produits et enfin l'accompagnement de l'exportateur à l'étranger. Concernant la cartographie des produits agricoles, il est utile de noter que l'offre agricole existait, mais il faut nécessairement que ces produits agricoles devraient être "exportables". Et pour ce faire, il faut qu'ils soient bien "certifiés" pour réussir à les placer sur les marchés internationaux. Pour ce qui est de la certification de l'ensemble des laboratoires de certification et de normalisation des produits agricoles, il y a lieu de noter qu'un travail était en cours avec les producteurs agricoles et notamment avec les exportateurs avec l'implication du ministère de l'Agriculture et d'autres ministères pour faire un diagnostic de tous les laboratoires de certification et de normalisation. Le ministère du Commerce travaille en concertation avec l'Organisme algérien d'accréditation (ALGERAC) pour accréditer tous les laboratoires de certification publics et privés à l'effet de renforcer la certification des produits agricoles. Pour le troisième axe du plan d'action en question, il s'agit de la compétitivité. Et là, il est important, le secteur de l'agriculture aurait besoin beaucoup plus de l'innovation et de transferts technologiques, éléments clés pour que les produits algériens deviennent compétitifs. Ceci, sans oublier bien sûr la logistique et c'est pourquoi le ministère du Commerce et celui des Travaux publics et des Transports travaillent en collaboration pour l'élaboration d'une cartographie de plates-formes logistiques. Ainsi, dans le cadre de l'intégration continentale, un travail est en cours d'élaboration pour la mise en place de deux plates-formes logistiques: la première à Tindouf et la seconde à Tamanrasset, a- t-il fait savoir. Enfin, il faut nécessairement souligner l'absence d'un système de financement adapté à l'exportation. Ce qui veut dire qu'il faut donc mettre l'accent sur la nécessité d'encadrer les opérations d'exportation des produits notamment agricoles. C'est pourquoi des réformes sont prévues pour qu'il y ait une adaptation des instruments de financement, y compris les systèmes bancaires et les services de soutien et d'aides à l'exportation. D'autre part, il y a lieu de relever le rôle du Fonds de soutien pour la promotion des exportations. Il est donc logique qu'on examine la possibilité d'introduire le fret terrestre, au titre du soutien accordé aux exportateurs par ce fonds. "Pour le moment, le Fonds de soutien pour la promotion des exportations subventionne le fret international maritime et aérien. Le ministère du Commerce a donc pris l'initiative d'introduire également le fret terrestre. Et toujours dans ce même cadre de la promotion des exportations notamment des produits agricoles, il y a lieu de citer l'introduction d'une prime à l'exportation basée sur la valeur ajoutée, la mise en place d'un agrément devant faciliter les exportations, la promotion du métier de l'exportateur et l'élaboration d'un guide au profit de l'exportateur.