Le développement local et la problématique de l'investissement font l'objet d'un large débat, depuis hier, à l'occasion du 1er Forum sur l'investissement et le développement local qui se tient depuis mercredi à l'Institut national des techniques hôtelières de Tizi Ouzou, sous le haut patronage du président de la République et dont les travaux se poursuivront jusqu'à aujourd'hui (samedi). D'emblée, c'est l'intervention du ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal, qui a attiré l'attention de l'assistance. Le ministre, en fait, a insisté sur la nécessité de "mettre en valeur les potentialités, tant naturelles qu'humaines" de chaque région du pays afin de parvenir à mettre en branle la machine de développement en harmonie avec le programme de développement lancé à l'échelle nationale. Le ministre des Ressources en eau, évoquant son secteur, a souligné devant l'assistance, composée principalement d'universitaires et d'opérateurs économiques de la région, les contraintes qui persistent, notamment l'épineux problème d'extraction de sable au niveau des lits des oueds, qui présente une menace sérieuse à la nappe phréatique, particulièrement dans la wilaya de Tizi Ouzou. "Récemment, le gouvernement a pris difficilement la décision de proroger de deux ans le délai d'exploitation du sable naturel des oueds comme matériau de construction. Cette décision a été prise eu égard au " déficit énorme en matière de carrières d'agrégats et de stations de concassage qui devront, à l'avenir, approvisionner les chantiers de construction à la place du sable naturel", a expliqué le ministre avant d'inviter les promoteurs de projets d'investissement d'exploiter ce créneau qui est particulièrement porteur, notamment dans la wilaya de Tizi Ouzou, qui renferme des gisements riches et importants sans, pour autant, qu'ils ne soient exploités d'une manière rationnelle. "Tizi Ouzou, avec son fort potentiel économique, doit, non seulement assurer son propre développement, mais aussi contribuer d'une façon effective au plan de développement national", a déclaré le ministre des Ressources en eau. Le représentant du gouvernement, en suite, a invité les opérateurs économiques locaux autant que les responsables de l'administration à axer leurs efforts dans le sens de faire de Tizi Ouzou un pôle d'excellence en matière de développement économique. Pour ce faire, "il suffit de mettre en synergie l'intelligence dont dispose la wilaya en l'occurrence les compétences formées par l'université de Tizi Ouzou, les ressources naturelles et les ambitions de la région qui sont connues de tous", a expliqué le membre du gouvernement. Pour ce qui est des objectifs tracés à moyen terme, le ministre a fait savoir, qu'au niveau du gouvernement, un nouveau plan de développement économique de dimension nationale est actuellement en gestation. Ce programme s'étalera sur la période 2009-2015, selon le ministre. Le forum, premier du genre qu'abrite la région de Tizi Ouzou, a été aussi une occasion pour remettre sur la table de discussion l'ensemble des contraintes auxquelles sont confrontés les investisseurs porteurs de projets dans les différents secteurs d'activité. Ainsi, le ministre a reconnu que des investisseurs potentiels, qu'ils soient nationaux ou étrangers, continuent à faire face à des mesures bureaucratiques le long de leur parcours de concrétisation de leurs projets. Le forum a été également une occasion pour soulever les différentes questions liées à la problématique de développement local en Algérie. Dans ce sillage, l'ancien ministre des Finances, Abdelkrim Harchaoui, actuellement député RND à l'Assemblée nationale, a présenté une communication qui a été suivie avec une attention singulière sur "les finances locales et le rôle des collectivités". A cet égard, M. Harchaoui, connaissant la réalité du terrain, a plaidé en faveur d'une large décentralisation dans la gestion des affaires des collectivités locales, notamment les communes, dont une grande partie, à l'heure actuelle, est confrontée à des difficultés immenses en matière de financement. Les problèmes d'accès au foncier industriel, l'accès aux crédits bancaires, à l'information et au soutien de l'Etat auxquels font face les investisseurs ont été également soulevés par les participants au forum sur l'investissement qui se tient à Tizi Ouzou.