Le forum sur l'investissement et le développement local, qui se tient depuis mercredi dernier à l'Institut national des techniques hôtelières et touristiques (INTHT) de Tizi Ouzou, a fini par prendre une dimension plutôt politique qu'économique. Organisée par deux associations, l'Association pour le développement économique, social et culturel (Adesc) et l'Espace pour l'investissement (Epi), la manifestation s'est avérée un espace élargi aux cercles connus sur la scène locale pour leur adhésion à la démarche et au programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Ceci au moment où d'aucuns s'attendaient à une rencontre entre les opérateurs, l'administration et les élus locaux pour débattre des véritables facteurs de blocage qui empêchent la relance de l'activité économique au niveau de cette région du pays depuis plusieurs années. Avec des portraits officiels du chef de l'Etat soigneusement mis en évidence et un parrainage de « Son Excellence le président de la République » bien mis en valeur durant plusieurs jours de spots publicitaires à l'Entv, aussitôt ouvert, le forum a été une occasion pour « les retrouvailles » des représentants des associations acquises à la politique présidentielle ou qui fussent dans les comités de soutien de Bouteflika. Hormis le responsable de la communication de Cevital, qui a relaté l'expérience de ce groupe en matière d'investissement, et le professeur Mohand Ouamar Oussalem de l'université de Tizi Ouzou, qui s'est penché sur le développement local en contexte de mondialisation, les interventions ont été marquées beaucoup plus par la nécessité d'encourager ce genre d'« initiatives citoyennes » qui émanent de la « société civile » et le rappel de la bonne volonté du chef de l'Etat à soutenir le développement. C'est d'ailleurs dans ce sens que le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, ayant représenté le gouvernement à ce forum, a abondé en faisant état d'« un nouveau programme de développement pour la période 2009-2015 qui est actuellement en préparation au niveau du gouvernement » avant de reconnaître que, pour ce qui est de son secteur, l'extraction de sable, dont l'autorisation a été prorogée pour un délai de deux ans, porte sérieusement atteinte à la nappe phréatique.