Le complexe sidérurgique El-Hadjar enregistre le plus faible taux de production au niveau du groupe ArcelorMittal. Cependant, le directeur général de ce complexe sidérurgique, Bernard Bousquet, n'arrête pas de ce plaindre de cette situation. Selon lui, "le rendement d'un travailleur est de 150 tonnes d'acier par année, soit 70% de moins que la norme en Europe qui est de 500 t/an". Dans un entretien accordé au journal interne de l'entreprise, M. Bernard Bousquet a noté que les pannes au niveau du complexe sont l'une des causes qui justifient ce faible taux de productivité. En évoquant la faiblesse de la production, M. Bernard Bousquet lie ce déficit à la supériorité des effectifs par rapport aux normes. L'entreprise se préoccupe de la pléthore des effectifs considérée, selon la démarche de ArcelorMittal, comme étant un handicap majeur, si l'on tient compte des normes. Concernant le remplacement des retraitables, le DG dira : "certains spécialistes seront remplacés par du personnel qui sera formé. Nous avons un programme lourd de formation". Et d'ajouter que la baisse des effectifs est un élément important et le plan pré-retraite aura un impact positif. "On ne peut recruter pour remplacer poste par poste. Certes, cela va être difficile pour la prise en charge de toutes les tâches vacantes, mais c'est incontournable", argumente le même responsable. Bernard Bousquet avait demandé à son encadrement de faire de son mieux pour atténuer les difficultés qui seraient dues aux départs en retraite, tout en remplissant les missions de ceux qui sont partis et tenter toutes les adaptations possibles en procédant à des simplifications des processus de fabrication. Pourtant, 1 200 travailleurs devront bientôt quitter l'usine dans le cadre de la retraite. Leur remplacement avait été pourtant prévu dans le cadre du protocole d'accord qui avait été signé avec le syndicat lors du dernier conflit. Accord paraphé en présence de Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l'UGTA. Ledit accord annonçait le recours au recrutement d'universitaires dans le cadre du pré-emploi. Concernant l'aspect investissement, le DG préfère parler de l'objectif tracé, à savoir la réalisation de 1,3 million de tonnes d'acier liquide. Mais il n'écarte pas "l'existence d'une réflexion en matière d'investissement et des études ou approches qui restent à élaborer". Dans une récente rencontre avec l'encadrement de l'usine, M. Bernard Bousquet avait incité l'ensemble des travailleurs à œuvrer sans relâche, afin de hisser le complexe d'El-Hadjar au niveau du groupe selon des normes et paramètres pré-établis à l'échelle mondiale. Pour rappel, le complexe d'El-Hadjar, qui était la propriété de l'Etat algérien, avait été cédé à 70% en octobre 2001 au partenaire indien Ispat du groupe Mittal, avant de prendre le nom de Mittal Steel en 2005 et d'être intégré au sein du géant multinational de l'acier après la fusion entre Mittal et le Luxembourgeois Arcelor. Désormais, le numéro 1 mondial de l'acier, emploie 320 000 travailleurs dans 61 pays. ArcelorMittal Annaba constitue la plus grande usine sidérurgique intégrée et le plus grand site au Maghreb ; elle a une capacité sidérurgique de 20 millions de tonnes par an et a ses propres mines de fer captives situées à Ouenza et Boukhara.