Huit ans après son acquisition du complexe El-Hadjar, ArcelorMittal n'est jamais arrivé à produire les deux millions de tonnes d'acier prévus par an. Pire encore, la production a chuté d'un million de tonnes par an à 700 000 tonnes. Selon le syndicat, qui s'exprimait, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, les principales raisons de la baisse de la production sont les incidents techniques majeurs survenus ces dernières années, mais aussi la faiblesse du volume des investissements. Pour eux, ArcelorMittal, n'a pas respecté ses engagements dictés par le partenariat en 2001, en l'occurrence, ceux relatifs à la production, à l'investissement, et à la préservation des emplois. Les capacités installées du complexe sidérurgique, dès son installation à l'état neuf, parlent de deux millions de tonnes d'acier par an. Le complexe ne satisfait que 20% de la demande algérienne en rond à béton. Pour les responsables du complexe, à savoir le directeur général, Bernard Bousquet et le P-DG du complexe, ArcelorMittal a respecté ses engagements, ne serait-ce que par rapport la production qui a atteint les 1,6 millions de tonnes par an, et la préservation des emplois, et cela en dépit de la crise qu'a connu le groupe indien dans le monde. Concernant les investissements, le P-DG du complexe, Mohamed Belkacem, ne les a pas jugés utiles actuellement, "du moment ou tout fonctionne le plus normalement possible", d'autant plus que le groupe a déjà investi 12 millions de dollars pour renforcer les capacités de production de son complexe. Cet investissement porte sur l'acquisition de trois nouveaux convertisseurs d'une capacité totale de 230 tonnes. "On investira si la vie des machines arrivaient à terme" dira-t-il. Ce que les travailleurs et le syndicat n'entendent pas de cette oreilles. Ceux-ci estiment que les investissements du groupe, si investissements il y a, ne sont pas au niveau des engagements contractés dans le cadre des accords de partenariat. "Les accords prévoyaient un investissement de l'ordre de 175 M$ sur dix ans. A ce jour, le groupe n'a investi qu'entre 120 et 130 M$ alors qu'il en est à sa neuvième année de partenariat" disait un cadre en retraite actuellement. Pour ce cadre, qui travaillait dans le complexe dans les années 90, le fleuron de la sidérurgie algérienne a été bradé, très mal négocié. Le complexe a donc connu des hauts et des bas marqués notamment par les débrayages répétés des 7 200 travailleurs qui dénonçaient les conditions de travail. Le complexe sidérurgique d'El-Hadjar près d'Annaba, ancienne propriété de l'Etat algérien, avait été racheté, rappelons-le, à 70% en octobre 2001 par l'indien Ispat, une entreprise du groupe Mittal. Lotfi C.