Les Bourses européennes ont terminé la semaine en hausse, la rencontre prévue entre le président américain, Donald Trump, et le négociateur en chef chinois alimentant les espoirs d'apaisement du conflit commercial entre les deux premières puissances économiques mondiales. À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en hausse de 0,38% à 5.215,85 points. Le Footsie britannique a pris 0,16% et le Dax allemand a gagné 0,3%. L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,21%, le FTSEurofirst 300 de 0,3% et le Stoxx 600 de 0,22%. Sur la semaine, le Stoxx 600 a pris 0,62% et le CAC 40 a gagné 1,22%. Les discussions sur le commerce entre les négociateurs américains et chinois se poursuivent ce vendredi à Washington, à une semaine de la date limite fixée pour trouver un accord avant un reluèvement des douanes de douanes américains. Donald Trump doit s'entretenir dans la journée à la Maison blanche avec le vice-Premier ministre chinois Liu He, a annoncé jeudi la Maison blanche. D'après plusieurs sources, les grandes lignes de ce qui pourrait devenir un accord commercial commencent à émerger des discussions en cours. Sur le front du commerce entre les Etats-Unis et l'Europe cette fois, selon des informations de l'agence Bloomberg, l'Union européenne pourrait riposter en cas de relèvement des droits de douane américains sur l'automobile, en ciblant notamment les groupes Caterpillar et Xerox "Nous passons d'une guerre commerciale à une autre", résume Antoine Bouvet, chargé de stratégie chez Mizuho. "Alors que les pourparlers avec la Chine s'achèvent, la crainte sur le marché est que les États-Unis se tournent vers l'Union européenne", a-t-il ajouté.
Valeurs & indicateurs Avec un bond de 17,8%, l'action Sopra Steria a signé la plus forte progression du Stoxx 600, le groupe de services informatiques ayant publié des résultats et des prévisions supérieurs aux attentes. Egalement dans le secteur technologique, en hausse de 1,16%, le néerlandais ASM International a gagné 11,95% après avoir annoncé des commandes record au quatrième trimestre et un chiffre d'affaires meilleur que prévu. A l'inverse, le secteur de l'alimentaire (-0,82%) a été pénalisé par la chute de l'américain Kraft Heinz. AB Inbev a été le plus durement touché (-3,62%); Unilever, Danone et Nestle ont perdu entre 0,5% et 1,5%. Europcar Mobility (-7,98%) et Saint-Gobain (-1,64%) ont été sanctionnés après des publications décevantes. A Londres, le courtier en produits dérivés CMC Markets a dévissé de 22,81% après avoir dit prévoir une baisse plus forte que prévu de ses revenus trimestriels tirés des "contrats de différence" (CFD) en raison d'un durcissement réglementaire européen. Hors résultat, Eutelsat a cédé 4,73% en réaction à l'annonce par Bpifrance d'une cession d'actions dans l'opérateur européen de satellites pour environ 285 millions d'euros. Les rendements obligataires italiens ont évolué en nette hausse en attendant la revue de Fitch sur la note souveraine du pays, attendue dans la soirée. Les analystes estiment qu'il est prématuré d'attendre une dégradation de la notation même si la détérioration des perspectives économiques alimentent les inquiétudes. "Grâce à l'accord sur le projet de budget italien trouvé entre Bruxelles et Rome en décembre dernier, il y a assez de bonnes volontés pour ne pas dégrader l'Italie cette fois", a estimé Ross Hutchinson, gestionnaire de portefeuille de taux chez Aberdeen Standard Investments. "Mon scénario de base est que Fitch conserve leur notation [à BBB] avec une perspective "négative"", a-t-il ajouté. Le rendement du BTP italien à dix ans a fini à plus de 2,86% et le cinq ans a bondi de six points de base à 1,839%. Le Bund allemand à dix ans, valeur refuge par excellence, a creusé ses pertes, tombant sous 0,1%, en raison d'un indice Ifo moins bon que prévu et des inquiétudes sur les relations commerciales entre l'Europe et les Etats-Unis. Le rendement des Treasuries à dix ans recule sous 2,66% après avoir progressé la veille en réaction aux informations sur des avancées dans les négociations commerciales avec la Chine. Certains analystes indiquent par ailleurs que la baisse des rendements américains s'explique également par une série d'indicateurs américains décevants publiés jeudi. "Les investisseurs reprennent un peu ce qu'ils ont perdu la veille. Jeudi était une séance inhabituelle avec des statistiques faibles mais un courant de ventes de bons du Trésor. Cela était peut-être dû à des arbitrages sur la dette d'entreprises ou quelque chose comme cela", a dit Lou Brien chez DRW Trading. L'inflation dans la zone euro a ralenti pour le troisième mois d'affilée en janvier en raison d'une forte décélération des prix de l'énergie mais elle a légèrement progressé hors éléments volatils, l'évolution la plus étroitement suivie par la Banque centrale européenne (BCE).
Wall Street portée par l'espoir La Bourse de New York a fini vendredi en hausse dans le sillage des marchés européens, portée par l'optimisme affiché par Donald Trump et le vice-Premier ministre chinois Liu He sur les chances de parvenir à un accord commercial entre les deux premières puissances économiques mondiales. L'indice Dow Jones a gagné 181,18 points, soit 0,70%, à 26.031,81 points, passant la barre des 26.000 pour la première fois depuis le 9 novembre Le S&P-500, plus large, a pris 17,79 points, soit 0,64%, à 2.792,67, son plus haut niveau de clôture depuis le 8 novembre. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 67,84 points (0,91%) à 7.527,55 points. Sur la semaine, le S&P a pris 0,62%, le Dow 0,57% et le Nasdaq 0,74%. Les indices ont réduit légèrement leurs gains à l'annonce qu'il restait des points importants à régler alors qu'approche la date limite du 1er mars après laquelle Washington menace d'imposer de nouveaux droits de douane à Pékin. Recevant le négociateur en chef chinois à la Maison blanche, le président américain a estimé qu'il y avait "une très bonne chance" qu'un accord soit conclu et s'est dit ouvert à un report de la date limite qu'il a lui-même fixée, à condition que celui-ci ne soit "pas trop long". Faute d'accord à cette date, Washington menace d'augmenter les droits de douane de 10% à 25% sur un volume de 200 milliards de dollars d'importations en provenance de Chine. Les négociations, qui ont repris jeudi à Washington et devaient initialement s'achever vendredi, ont été prolongées de deux jours jusqu'à dimanche, a annoncé Donald Trump, qui a dit envisager la tenue d'un sommet avec Xi Jinping à Mar-a-Lago, en Floride, en mars ou en tout cas "dans un futur pas trop lointain".
Valeurs & indicateurs Les compartiments exposés à la thématique commerciale ont grimpé, à commencer par la technologie, dont l'indice S&P a pris 1,3%. Aux valeurs individuelles, Kraft Heinz a chuté de 27,46%, de loin la plus forte baisse du S&P-500, les investisseurs sanctionnant les 15,8 milliards de dollars de dépréciations d'actifs passées par le géant américain de l'agroalimentaire, perçues comme le reflet d'une érosion de la valeur de ses marques. Les rendements obligataires italiens ont grimpé en attendant la revue de Fitch, qui a confirmé après la clôture la note souveraine de l'Italie à "BBB" avec perspective négative. Le rendement du BTP italien à dix ans a fini à plus de 2,86% et le cinq ans a bondi de six points de base à 1,839%. Le Bund allemand à dix ans, valeur refuge par excellence, a creusé ses pertes, tombant sous 0,1%, en raison d'un indice Ifo moins bon que prévu et des inquiétudes sur les relations commerciales entre l'Europe et les Etats-Unis. Le rendement des Treasuries à dix ans recule sous 2,66% après avoir progressé la veille en réaction aux informations sur des avancées dans les négociations commerciales.
Changes Le dollar recule légèrement face à un panier de devises de référence et l'euro cède un peu de terrain, autour de 1,333 dollar. L'euro remonte à 1,134 dollar après avoir reculé sous 1,132 en réaction à la publication de l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne, en baisse pour le sixième mois d'affilée en février. "C'est principalement la perspective d'une croissance saccadée en Allemagne, pays moteur de l'Europe, qui contribue à l'incertitude concernant les perspectives sur l'euro", a déclaré Esther Reichelt, chargée de stratégie changes chez Commerzbank. L'indice dollar cède environ 0,1% face à un panier de devises internationales. L'espoir d'un accord commercial a porté les cours du pétrole à des pics de trois mois sur le marché new-yorkais Nymex. Le contrat avril sur le Brent a atteint en séance un plus haut depuis mi-novembre à 67,73 dollars le baril avant de s'apaiser pour finir en hausse de cinq cents (0,07%) à 67,12 dollars. Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de même échéance a gagné 30 cents, soit 0,53%, à 57,26 dollars le baril. La progression des cours a été freinée par une annonce de la hausse de la production de brut aux Etats-Unis.