Les Bourses européennes ont terminé en hausse, dans le sillage de Wall Street, après l'annonce d'un nombre nettement supérieur aux attentes de créations d'emplois aux Etats-Unis au mois de janvier, bien que les statistiques moroses en zone euro, en particulier en Italie, aient limité la progression des indices. À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,53% à 5.019,26 points. Le Footsie britannique a pris 0,8% et le Dax allemand a gagné 0,07%, freiné par la chute de Wirecard. L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,37%, le FTSEurofirst 300 de 0,22% et le Stoxx 600 de 0,29%. La croissance de l'activité manufacturière dans la zone euro a été quasi nulle en janvier et l'activité du secteur manufacturier allemand s'est contractée pour la première fois en plus de quatre ans en janvier. L'indice PMI italien a pour sa part accusé sa plus forte baisse mensuelle depuis 2013, alors que le pays est techniquement entré en récession économique. "Il y a beaucoup de discussions sur la récession technique de l'Italie et sur ce que cela signifie pour le dérapage du déficit budgétaire", a déclaré Lyn Graham-Taylor, chargé de stratégie taux chez Rabobank. "Les PMI ajoutent à la morosité économique et font craindre que le déficit budgétaire ne soit pire que prévu, ce qui effraie le marché." Outre-Atlantique, le nombre de créations d'emplois a fortement augmenté, au plus haut depuis 11 mois, soulignant la vigueur sous-jacente de l'économie malgré des perspectives plus moroses qui incitent la Réserve fédérale à la prudence en matière de relèvement des taux. Sur le volet du commerce, Donald Trump a fait part de son optimisme au terme de deux jours de discussions entre son administration et des représentants chinois à Washington. Mais il a souligné qu'aucun accord définitif ne devrait être conclu avant sa rencontre, dans un proche avenir, avec son homologue chinois, Xi Jinping.
Valeurs L'indice Stoxx des banques a enregistré la plus forte baisse sectorielle avec un repli de 0,45%, les banques italiennes jouant sur la tendance (-2,1%) en réaction au PMI décevant. Les titres des banques espagnoles ont également été délaissés après les chutes de Banco de Sabadell (-9,08%) et de Caixabank (-7,22%), les investisseurs sanctionnant des résultats inférieurs aux attentes. Hors résultats, Wire Card a chuté de 25,02%, signant de loin la plus forte baisse du Stoxx 600, après des informations de presse selon lesquelles un cabinet d'avocats externe engagé par la société de paiement allemande aurait trouvé des preuves d'irrégularités financières. A l'inverse, Electrolux s'est hissé en tête du Stoxx avec un gain de 10,39% à la Bourse de Stockholm, le fabricant d'électroménager ayant annoncé coup sur coup la scission de son activité d'équipements aux professionnels, un bénéfice d'exploitation trimestriel supérieur aux attentes et la perspective d'une atténuation de ses coûts en 2019. JCDecaux a bondit de 5,49%, plus forte progression du SBF 120 et parmi les plus fortes hausses du Stoxx, après l'annonce par le groupe de mobilier urbain d'une activité plus forte qu'escompté au dernier trimestre de 2018.
Taux Les rendements des emprunts d'Etat italiens ont nettement reculé, l'entrée en récession économique de l'Italie relançant les craintes sur la soutenabilité de la dette du pays. Le rendement du BTP à dix ans a atteint un pic de deux semaines à 2,783% alors qu'il avait touché la veille un plus bas de six mois à 2,566%. Celui des obligations à deux et cinq ans ont pris près de 15 points de base, à respectivement 0,43% et 1,67%. "Certains investisseurs sont peut-être en train de réviser leurs attentes concernant les perspectives de croissance du PIB italien pour 2019", a fait savoir Cyril Regnat, chargé de stratégie chez Natixis. Le 10 ans américain grimpe de plus de quatre points de base autour de 2,7% en réaction aux données sur des créations d'emplois. Les obligations souveraines allemandes ont emboîté le pas aux Treasuries, le rendement à dix ans allemand remontant à 0,165%, après être brièvement tombé sous 0,15% en raison des statistiques décevantes en zone euro.
Les indicateurs du jour Outre les PMI et l'emploi américain, les investisseurs ont pris connaissance de l'accélération surprise de la croissance de l'activité manufacturière aux Etats-Unis, de la hausse plus forte que prévu des dépenses de construction et de la dégradation de la confiance des consommateurs.
L'emploi rassure Wall Street Les indices de Wall Street ont bien commencé le mois de février, portés vendredi par des chiffres de l'emploi rassurants pour la santé de l'économie américaine, avec un bémol pour le Nasdaq, pénalisé par Amazon, dont les prévisions ont déçu. L'indice Dow Jones a pris 64,22 points, soit 0,26%, à 25.063,89 et le S&P-500, plus large, a gagné 2,43 point (0,09%) à 2.706,53. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 17,87 points (0,25%) à 7.263,87. Sur l'ensemble de la semaine, le Dow a pris 1,32%, le S&P 1,58% et le Nasdaq 1,38%. Le nombre de créations d'emploi aux Etats-Unis a fortement augmenté en janvier, à son plus haut niveau depuis 11 mois, montrent les statistiques du département du Travail. D'autres indicateurs publiés vendredi, l'indice ISM manufacturier pour le mois de janvier et les dépenses de construction pour novembre, sont également supérieurs aux attentes et suggèrent que les fondamentaux de la première économie du monde demeurent robustes. Les traders ont réduit leurs paris sur une baisse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine après ces chiffres mais écartent toujours une hausse, deux jours après le discours accommodant du président de la Fed, Jerome Powell, qui a promis de faire preuve de patience sur la voie du resserrement monétaire.
Valeurs Le léger repli du Nasdaq s'explique en grande partie par un repli de 5,38% pour Amazon après la publication par le géant du commerce en ligne d'une prévision de chiffre d'affaires pour le premier trimestre inférieure aux attentes des analystes. Dans le sillage d'Amazon, l'ensemble du secteur de la distribution a souffert, à l'image de Walmart (-2,10%) et Macy's (-2,21%). A la hausse, Exxon Mobil (+3,60%) et Chevron (+3,26%) ont porté le Dow après avoir publié chacun un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes.
Taux Si les chiffre de l'emploi aux Etats-Unis ne modifient par radicalement les attentes des marchés en matière de politique monétaire, ils n'en ont pas moins un effet très net sur le marché obligataire puisque le rendement des Treasuries à 10 ans prend cinq points de base à 2,69%. En Europe, les rendements des emprunts d'Etat italiens ont nettement grimpé, l'entrée en récession économique de l'Italie relançant les craintes sur la soutenabilité de la dette du pays. Le rendement du BTP à dix ans a atteint un pic de deux semaines à 2,783% alors qu'il avait touché la veille un plus bas de six mois à 2,566%. Ceux des obligations à deux et cinq ans ont pris près de 15 points de base, à respectivement 0,43% et 1,67%. "Certains investisseurs sont peut-être en train de réviser leurs attentes concernant les perspectives de croissance du PIB italien pour 2019", commente Cyril Regnat, chargé de stratégie chez Natixis.
Changes Du côté des devises, le dollar est stable face à un panier de devises de référence, ce qui s'explique notamment par le fait que le salaire horaire moyen aux Etats-Unis a augmenté moins que prévu en janvier, un élément qui plaide en faveur de la patience dont veut faire preuve la Fed.