Les principales Bourses européennes évoluent en hausse mercredi dans la matinée, la faiblesse de l'euro et la hausse des valeurs technologiques après les résultats d'Apple compensant la prudence de mise face aux développements sur le protectionnisme et avant les annonces de la Réserve fédérale (Fed). À Paris, l'indice CAC 40, qui était fermé mardi pour le 1er-Mai, avance de 0,22% à 5.532,46 points vers 08h15 GMT. À Francfort, le Dax progresse de 1,09% et à Londres, le FTSE prend 0,61%. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro gagne 0,45%, le FTSEurofirst 300 s'adjuge 0,6% et le Stoxx 600 prend 0,59%. L'annonce d'une prolongation d'un mois des exemptions de droits de douane sur l'acier et l'aluminium accordées aux pays de l'Union européenne par les Etats-Unis apporte un soulagement relatif au marché d'actions européen même si elle ne répond pas à la demande de Bruxelles, qui réclame une exemption permanente. Les investisseurs sont aussi attentifs aux négociations commerciales qui doivent débuter cette semaine entre Washington et Pékin, les deux pays s'étant mutuellement menacés début avril de milliards de dollars de tarifs douaniers. Le vice-Premier ministre chinois Liu He rencontrera jeudi et vendredi une délégation commerciale américaine pour échanger des points de vue sur une vaste série de sujets. En Europe, les indices boursiers trouvent du soutien avec la faiblesse de l'euro qui est tombé mardi sous 1,20 dollar pour la première fois depuis janvier. La devise unique évolue actuellement en légère hausse (+0,18%) à 1,2014 mais elle pourrait réagir à la publication à 09h00 GMT de la première estimation du produit intérieur brut (PIB) en zone euro. Les récents indicateurs ont montré un ralentissement de l'activité économique dans la région en début d'année, ce qui devrait être confirmé par les chiffres de la croissance. Les économistes interrogés par Reuters attendent une progression du PIB de 2,5% en rythme annuel, et de 0,4% par rapport au quatrième trimestre 2017.
En attendant la Fed Parallèlement, le dollar cède un peu de terrain mercredi face à un panier de devises de référence mais se maintient à un plus haut depuis le début janvier. Sa vive remontée depuis la mi-avril lui permet de repasser en territoire positif depuis le début de l'année. "Il est très probable que cette hausse va se poursuivre à moyen terme et la réunion de la Fed aujourd'hui ainsi que le rapport sur l'emploi américain cette semaine pourraient bien fournir un catalyseur supplémentaire", indique Michael Hewson, chez CMC Markets. Le billet vert profite notamment de la remontée des rendements obligataires; le rendement des Treasuries à 2 ans a ainsi touché mercredi un pic à 2,5165%, un plus haut depuis 2008. Celui des emprunts d'Etat américains à 10 ans revient vers le seuil de 3% - qu'il a franchi la semaine dernière pour la première fois depuis 2014 -, à 2,9944%. "La hausse des rendements et du dollar suggèrent que les marchés commencent à intégrer la probabilité réelle de quatre hausses de taux d'ici la fin de l'année", estime Michael Hewson. La Fed devrait annoncer mercredi à l'issue de sa réunion monétaire, qui ne sera pas accompagnée d'une actualisation des prévisions de la banque centrale ni suivie d'une conférence de presse, qu'elle maintient ses taux inchangés. Les investisseurs n'en étudieront pas moins attentivement son communiqué, attendu pour 18h00 GMT, à la recherche d'indices sur le rythme des relèvements de taux à venir. La déclaration de politique monétaire pourrait aussi montrer de quelle manière le FOMC (Federal Open Market Committee) a intégré certaines des évolutions récentes et si son analyse a évolué depuis sa réunion de mars, au terme de laquelle les taux avaient été relevés.
Apple rassure Aux valeurs, les annonces d'Apple mardi soir bénéficient aux fournisseurs européens de la marque à la pomme comme AMS (+6,75%), Dialog Semiconductor (+8,6%) et STMicroelectronics (+3,26%). D'autres fabricants de semi-conducteurs, à l'instar d'Infineon (+3,05%), en profitent. Le segment technologique (+1,14%) signe ainsi la plus forte hausse sectorielle en Europe. Le géant américain des produits d'électronique grand public a annoncé un chiffre d'affaires et des profits supérieurs aux attentes au premier trimestre. Il a notamment rassuré sur ses ventes d'iPhone, ressorties à peine en dessous des anticipations de Wall Street, ce qui montre la capacité de résistance du groupe face au tassement de la demande mondiale pour les smartphones. En tête du Stoxx 600, l'opérateur britannique de satellites Inmarsat bondit de 9,39% après avoir fait état d'une hausse de 5% de son chiffre d'affaires au premier trimestre. Cette annonce profite aussi à SES (+4,53%) et Eutelsat (+1,45%). Le britannique Ocado bondit de 3,49% après l'annonce d'un accord avec le suédois ICA qui suit d'autres partenariats signés à l'international, notamment avec Casino. Vivendi grimpe pour sa part de 3,47% dans un contexte de spéculation sur l'avenir de sa pépite Universal Music Group (UMG). Le groupe a indiqué que son conseil examinerait le 17 mai prochain, jour de la publication de ses résultats du premier trimestre, les différents scénarios concernant l'évolution du capital de sa filiale. Une possible introduction en Bourse d'UMG est envisagée. Dans les baisses, Veolia et Suez abandonnent respectivement 1,55% et 1,59% après une note de Barclays prudente sur le secteur des services aux collectivités en France. Veolia doit publier jeudi avant l'ouverture du marché ses résultats du premier trimestre. Parmi les plus fortes baisses du SBF 120, Spie (-1,71%) recule après une note défavorable de Jefferies qui juge optimistes les prévisions de résultats du groupe pour 2018 et 2019.
Wall Street en ordre dispersé La Bourse de New York a fini en ordre dispersé mardi soutenue par les valeurs technologiques et des évolutions perçues comme positives sur le front des relations commerciales. Les résultats décevants du laboratoire pharmaceutique Pfizer, la chute des cours du pétrole et un regain d'inquiétudes sur les conséquences de la hausse des coûts sur les profits des entreprises ont en revanche pesé sur la tendance. Les valeurs américaines ont réduit leurs pertes initiales après des déclarations du représentant américain au commerce, Robert Lighthizer, selon lesquelles l'administration américaine ne souhaite pas changer le système économique chinois mais entend limiter les préjudices qu'il crée pour les Etats-Unis et ouvrir davantage la Chine à la concurrence étrangère. Le ministre mexicain de l'Economie, Ildefonso Guajardo, a de son côté déclaré que Mexico allait répondre aux propositions américaines concernant le secteur automobile dans le cadre de l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena) et qu'un accord était possible si les négociateurs font preuve de suffisamment de créativité et de flexibilité. Le président américain Donald Trump a par ailleurs décidé de prolonger d'un mois, au 1er juin, les exemptions accordées à l'Union européenne (UE), au Canada et au Mexique pour les droits de douane sur l'acier et l'aluminium. "Il y a un certain niveau d'inquiétude qui s'est diffusé dans ce marché", a dit Tim Ghriskey, responsable des investissements chez Inverness Counsel. "Mais il y a des perspectives positives sur le commerce." L'activité du secteur manufacturier américain a fléchi en avril, pour le deuxième mois consécutif, sous l'effet de la pénurie de main d'oeuvre qualifié et de contraintes croissantes sur les capacités de production, ont par ailleurs montré les résultats de l'enquête mensuelle de l'Institute for Supply Management (ISM) publiés mardi. L'enquête a aussi fait ressortir une hausse de la composante des prix acquittés par les entreprises notamment de matières premières comme l'acier ou l'aluminium, frappés de nouveaux droits de douanes par Washington. Les profits des entreprises devraient afficher cette année leur plus forte croissance au premier trimestre depuis sept ans, en grande partie grâce aux baisses d'impôts mais les investisseurs s'inquiètent de plus en plus de la hausse des coûts. La hausse des prix acquittés intervient alors qu'ils s'interrogent aussi sur une possible accélération du rythme de remontée des taux d'intérêt par la Réserve fédérale dont le comité de politique monétaire communiquera ses décisions mercredi à l'issue d'une réunion de deux jours. L'indice Dow Jones a cédé 64,10 points (0,27%) à 24.099,05. Le S&P-500, plus large, a pris 6,75 points, soit 0,25%, à 2.654,80. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 64,44 points (+0,91%) à 7.130,70. Quelque 6,56 milliards d'actions ont changé de mains sur les marchés américains, à comparer avec une moyenne de 6,54 milliards sur les 20 dernières séances. Sur le marché des changes, le dollar poursuit sa hausse et revient en territoire positif par rapport à son niveau de la fin de l'année dernière. Son indice contre un panier de six autres grandes devises internationales progresse de 0,69% à 92,47. Le billet vert a franchi plusieurs seuils techniques contre le dollar australien, la couronne suédoise, le franc suisse, la livre sterling mais aussi l'euro. La devise européenne est repassée sous le seuil 1,20 dollar pour la première fois depuis le 11 janvier, à 1,1991 dollar. L'appréciation de la devise américaine pénalise le pétrole en net repli en dépit de la menace des Etats-Unis de se retirer de l'accord sur le nucléaire iranien, une décision qui entraverait les capacités d'exportation de brut de l'Iran. Le contrat juin sur le baril de Brent cède 1,86% à 73,31 dollars et celui sur le baril de brut léger américain (WTI) recule de 1,63% à 67,46 dollars.