Le 43ème anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) est célébré mercredi sur fond d'intensification des actions diplomatiques pour le règlement du conflit du Sahara occidental et la relance du processus de négociations entre le Front Polisario et le Maroc. Les Sahraouis, dont ceux ayant contribué à poser un 27 février 1976, le jalon constitutif de l'Etat sahraoui, commémorent cet anniversaire avec fierté et dignité, d'autant plus que la proclamation de la RASD à Bir Lahlou (territoires libérés), est intervenue au lendemain du départ du dernier soldat espagnol du territoire sahraoui et le début de lutte de libération contre l'occupant marocain. Une guerre soldée par la signature, en 1991, de l'accord de cessez-le-feu sur la base d'un plan de règlement pacifique afro-onusien du conflit du Sahara occidental. Après la proclamation de la République sahraouie, le premier gouvernement sahraoui avait été installé le 5 mars 1976 à Bir Lahlou, en dépit du manque de moyens et de l`exode de milliers de personnes ayant fui l'invasion marocaine de leurs terres. La RASD ne cesse depuis de réaliser des succès sur la scène internationale et attire les adhésions multiples à sa cause juste. En effet, cette célébration intervient dans un contexte marqué par des efforts diplomatiques continus et d'engagement politique, de reconnaissance internationale et régionale sans précédent. Dans le même sillage, l'intérêt pour la question du Sahara occidental au sein du Conseil de sécurité de l'ONU s'est traduit à travers la décision de reprendre les négociations entre les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario. A cette occasion, le président sahraoui, secrétaire général du Front Polisario, Ibrahim Ghali, a souligné que les acquis et les victoires obtenus par la cause sahraouie sont "la vertu de l'unité et de la fermeté du peuple sahraoui". M. Ghali a, à la même occasion, souligné la nécessité de maintenir ces acquis et de les préserver, d'autant plus que la période à venir nécessite - comme il l'a dit une adhésion et une vigilance totale.
Une célébration sur fond de victoires diplomatiques A la veille de la célébration, le Camp Chahid El-Hafedh des réfugiés sahraouis a vu la visite d'une importante délégation américaine conduite par le président du Comité des forces armées du Sénat des Etats-Unis d'Amérique, James Inhofe. Cette visite intervient également à quelques jours d'une deuxième rencontre prévue à Berlin (Allemagne) entre l'émissaire de l'ONU pour le Sahara occidental, Horst Kohler, le Front Polisario et le Maroc. Un agenda, qui reflète clairement la position de la communauté internationale et les Etats membres du Conseil de sécurité sur la nécessité de trouver une solution rapide au conflit du Sahara occidental sur la base de résolutions de légitimité internationale garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. La rencontre prévue la première semaine de mars s'inscrit dans le cadre des consultations bilatérales que l'ancien président allemand compte tenir avec les parties au conflit (le Front Polisario et le Maroc) et les pays voisins pour préparer la deuxième table ronde. En décembre, M. Kohler a organisé une première table ronde après six années de négociations sur le statut du Sahara occidental, la dernière fois que le Front Polisario et le Maroc se sont rencontrés lors de la même série de négociations jusqu'en mars 2012 à Manhasset (près de New York). Les peuples célèbrent le 43e anniversaire de la création de leur Etat dans une conjoncture marquée par le consolidation des acquis politiques et diplomatiques aux niveaux international et continental où la RASD était membre à part entière de l'ex Organisation de l'unité africaine (OUA) et devenir par la suite membre fondateur de l'Union africaine (UA). Dans ce contexte, l'UA a joué un rôle dans la dynamisation de la cause sahraouie, et le Maroc est contraint de s'asseoir à côté de l'Etat sahraoui dans toutes les assises tenues sous la houlette de l'organisation panafricaine ainsi que dans toutes les rencontres de l'UA avec ses partenaires, dont Afrique-Japon et Afrique-Union européenne. Ainsi, lors du Sommet de l'UA à Nouakchott, le Maroc a reconnu à quel point l'Union africaine adhérait au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance après la "décision historique" de mettre en place un mécanisme africain pour résoudre le conflit entre la RASD, marquant ainsi un tournant décisif dans le règlement de ce dossier et le début du "compte à rebours de l'occupation marocaine". Dans la même bataille juridique, les décisions de la Cour de justice européenne ont affirmé que le Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires séparées et distincts, rejetant la "prétendue souveraineté Maroc sur les ressources naturelles sahraouies. Il est notamment établi que les ressources naturelles appartiennent au peuple sahraoui dont le représentant unique et légitime est le Front Polisario. Le Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, est occupé par le Maroc depuis 1975 avec le soutien de la France. En 1966, il a été inscrit sur la liste des territoires non autonomes donc, éligible à l'application de la résolution onusienne 1514 pour l'indépendance des pays et peuples colonisés.