Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a affirmé jeudi à Alger, que l'économie nationale a continué, en dépit des difficultés financières, à se développer mais nécessitait encore "un redressement et des réformes". "Le processus de développement dans le pays ne s'est pas arrêté, en dépit du recul des cours de pétrole de 110 USD en 2014 à 30 USD en 2016 (...), mais nous ne sommes pas ici pour dire que nous avons atteint la perfection. Nous avons encore besoin de réformes et de redressement des certains aspects en économie" a indiqué M. Ouyahia en réponse aux préoccupations des membres de l'Assemblés populaire nationale (APN) dans le cadre du débat de la Déclaration de politique générale. A ce propos, il a estimé que la diversification économique a franchi de grands pas ces dernières années, précisant que le secteur des hydrocarbures ne représentait que 19,1% du PIB de l'année 2017 contre 27% pour le secteur tertiaire, 12% pour celui du BTP et 6% pour l'industrie. Cependant, a-t-il dit, ces niveau demeurent "insuffisants" ce qui requiert l'augmentation du taux de couverture des besoins du marché local par le produit national, soulignant l'importance des mesures relatives au droit additionnel provisoire de sauvegarde applicable aux importations de marchandises. Par ailleurs, M. Ouyahia a relevé que le secteur du tourisme connaissait une relance mais nécessitait "davantage de développement" pour la réalisation des objectifs escomptés. Selon les chiffres avancés par le Premier ministre, le nombre des établissements activant dans ce secteur est estimé à 1.300 d'une capacité globale de 115.000 lits. Ce parc, a-t-il ajouté, sera renforcés par 809 établissements en cours de réalisation d'une capacité de 103.000 lits, outre 1.037 autres projets (145.000 lits), dont les dossiers ont été approuvés. Evoquant la réhabilitation de 119 zones d'extension touristique (ZET) dans plusieurs wilayas, dont celles de l'Extrême Sud, M. Ouyahia a fait savoir que la réception de ces projets, dont la gestion sera décentralisée, est prévue avant fin 2020.
Le secteur économique public a bénéficié de 1.1000 mds de Da depuis 2011 Concernant la situation du secteur économique public, le Premier ministre a rappelé que les entreprises de ce secteur avaient bénéficié, depuis 2011, de crédits de réhabilitation s'élevant à 1.100 mds DA, ce qui confirme, a-t-il dit, qu'elles "ne sont nullement marginalisées par le gouvernement comme le prétendent certains". Dans ce cadre, il a précisé que le Complexe d'El Hadja (Annaba) a bénéficié, en 2018, d'un rééchelonnement de 122 Mds de Da de dettes, en sus de crédits à long terme de l'ordre de 23 mds de Da accordés par le Fonds national d'investissement (FNI) "en attendant la concrétisation effective du partenariat avec le groupe étranger". Le secteur privé, a bénéficié, quant à lui, de 4.200 mds Da sous forme de crédits bancaires subventionnés par l'Etat, dont 900 mds de Da en microcrédits. Ces chiffres confirment, a déclaré M. Ouyahia, "qu'il n'existe aucun monopole de crédits bancaires en faveur d'une partie au détriment d'une autre". Abordant les efforts consentis en matière de lutte contre la fraude, le Premier ministre a affirmé que cette lutte a désormais un caractère "global" en coordination avec les différents services concernés, en tête desquels, les services relevant du secteur du commerce, des impôts et des douanes à travers le recours au Numéro d'Identification Fiscale (NIF). Ce dispositif global de lutte contre la fraude inclura, à l'avenir, les acteurs de l'économie parallèle, après l'entrée en vigueur du Numéro d'Identification nationale électronique, ce à quoi, s'attèle actuellement le ministère de l'Intérieur, a indiqué le Premier ministre. Répondant aux préoccupations de nombre de députés sur la propagation de la fièvre aphteuse et de la peste des petits ruminants, M. Ouyahia a révélé que plus de 5 millions de têtes ont été vaccinées à ce jour, après la réception graduelle des vaccins, à savoir 2 millions de doses contre la fièvre aphteuse et 21 millions de doses contre la peste des petits ruminants. S'agissant des problèmes liés au développement local, M. Ouyahia a soutenu que le gouvernement accordait une égale importance à l'ensemble des wilayas et de manière équilibrée, soulignant qu'il a été procédé à la levée du gel sur 2.000 projets inscrits dans les différents programmes de développement local depuis septembre 2017 pour un montant global dépassant les 2.500 Mds Da. Répondant à quelques députés au sujet d'accusation d'entrave aux activités d'un opérateur économique dans la wilaya de Béjaïa, le Premier ministre a fait savoir que les activités dudit opérateur ne cesse de s'élargir depuis le lancement de son groupe en 1998. "Ce groupe active dans les domaines de l'agroalimentaire, l'électroménager, la construction et les réseaux de distribution commerciale ... quand est-ce que ses activités ont été entravées?", s'est-il interrogé, ajoutant que "la résolution des problèmes administratifs et des contentieux liés au traitement des dossiers ne passe ni par la politisation ni par les manifestations". Concernant le financement non-conventionnel, M. Ouyahia a précisé que le montant des crédits accordés par la Banque d'Algérie au Trésor public a atteint 6.556 milliards de DA jusqu'au 31 janvier 2019, ajoutant que ce chiffre devrait augmenter d'environ 500 Mds Da supplémentaire durant les prochains mois. Ces montants se répartissent comme suit: 2.287 milliards de DA consacrés à l'assainissement des banques et entreprises et 2.470 milliards de DA au renforcement du Trésor public pour faire face au déficit budgétaire, outre 864 milliards de DA destinés à la Caisse nationale des retraites (CNR). Par ailleurs, 938 milliards de DA ont été affectés au Fonds national d'investissement (FNI) pour le financement de certains projets de développement, à l'instar de la réhabilitation des structures du Complexe de phosphate et le programme de logements AADL. Concernant le secteur de l'habitat, le Premier ministre a rappelé que plus de 4,7 millions logements ont été réalisés durant les deux dernières décennies, dont 1,1 million de logements et 653 000 autres unités respectivement durant les cinq et deux dernières années, ce qui témoigne de "l'accélération du rythme de réalisation et de distribution ces dernières années". Rappelant que 911 000 logements étaient en cours de réalisation à la fin 2018, le Premier ministre a indiqué que les projets de réalisation de 132 000 autres unités étaient en phase d'étude et le lancement de leurs chantiers est prévu dans les prochains mois. "Je rassure les citoyens que plus d'un (01) million de logements sont à venir et leur distribution se fera dès la finalisation des travaux", a-t-il fait savoir, soulignant le recensement de 400 000 unités réalisées dans le cadre du logement rural, outre le soutien financier au logement qui profitera aux citoyens du Sud bénéficiaires de terrains destinés à l'auto-construction. Revenant à la formule de logements AADL, M. Ouyahia a expliqué le retard accusé dans ce programme par la forte demande (600 000 demandes inscrites), et le manque de foncier destiné à la construction, outre le problème de financement, assurant que ces problèmes ont été résolus. "Le financement de ce programme devait se faire par voie de crédits auprès de banques publiques, notamment le Crédit populaire d'Algérie (CPA) pour une valeur de 1200 milliards de Da, cependant ces banques n'ont pas réussi à assurer le montant à cause d'un manque de liquidité et de la longue durée de remboursement fixée à 30 ans, notant que le recours au financement non conventionnel a permis de surmonter cette situation.
L'Etat renoncera certainement à la subvention directe des marchandises Concernant la politique de subvention, M. Ouyahia a affirmé que le gouvernement est sur le point de parachever le recensement social des citoyens nécessitant des subventions, indiquant que le ministère des Finances s'attelle avec des organismes internationaux spécialisés à l'examen de nouveaux dispositifs de soutien. "La subvention directe laissera inéluctablement place à des aides financières au profit de ceux qui en ont droit", a fait savoir M. Ouyahia, précisant que chaque citoyen bénéficiera de subventions en fonction de son revenu mensuel. Les subventions seront maintenues pour les démunies, les personnes à faibles revenus et "même la classe moyenne", a-t-il assuré. Le Premier ministre a apporté un démenti catégorique à "une quelconque décision de l'Etat d'annuler la gratuité des soins, qui demeure un principe "sacré" en Algérie, a-t-il soutenu. Les subventions directes par le Trésor s'élèvent à 300 milliards DA, alors que les subventions indirectes dépassent 2.600 milliards DA, selon les chiffres avancés. Le Premier ministre a présenté, lundi devant l'Assemblée populaire nationale (APN), la Déclaration de politique générale du gouvernement qui a été débattue ces trois derniers jours par les députés.
Le financement non conventionnel a atteint 6.556 milliards de DA jusqu'au 31 janvier 2019 Le montant des crédits accordés par la Banque d'Algérie au Trésor public a atteint 6.556 milliards de DA jusqu'au 31 janvier 2019, a indiqué, jeudi, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Répondant aux interrogations posées par les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN), dans le cadre du débat de la déclaration de politique générale, M. Ouyahia a précisé que le volume du financement non conventionnel avait atteint 2.185 milliards de DA en 2017, puis 3.471 milliards de DA en 2018 et près de 1.000 milliards de DA en janvier 2019. Ces montants se répartissent comme suit: 2.287 milliards de DA consacrés à l'assainissement des banques et des sociétés et 2.470 milliards de DA au renforcement du Trésor public pour faire face au déficit budgétaire, outre 864 milliards de DA destinés à la Caisse nationale des retraites (CNR). Par ailleurs, 938 milliards de DA ont été affectés au Fonds national d'investissement (FNI), pour le financement de certains projets de développement, à l'instar de la réhabilitation des structures du complexe de phosphate et le programme de logements de l'AADL. Dans ce contexte, le premier ministre a affirmé que le financement non conventionnel n'induira aucune hausse de l'inflation, comme l'ont prédit certains experts. A cet effet, M. Ouyahia s'est référé à la courbe descendante de l'inflation, ces dernières années, ayant atteint 6,5% fin 2016, pour passer à 5,5% fin 2017 puis à 4,3% fin 2018. "Ces chiffres viennent réfuter les prévisions des experts ayant prédit une inflation à quatre chiffres, en raison du recours au financement non conventionnel", a estimé M. Ouyahia. "En recourant à ce mécanisme, le niveau de la dette publique interne a atteint 36% du PIB de l'Algérie, un chiffre appelé à baisser, au regard du recul progressif du déficit prévu dans le budget de l'Etat jusqu'en 2022", a-t-il expliqué. "L'essentiel est que nous avons préservé la souveraineté de l'Etat sur la prise de décision conomique, grâce au financement non conventionnel. Nous aurions pu perdre notre souveraineté économique, si nous avions eu recours au FMI", a fait savoir M. Ouyahia.
Levée du gel sur 2.000 projets de développement depuis septembre 2017 Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia a fait part, jeudi à Alger, de la levée du gel sur deux mille projets (2.000) inscrits aux différents programmes publics de développement, depuis septembre 2017, à travers l'affectation d'une enveloppe de plus de 2.500 milliards de Da. Répondant aux préoccupations des membres de l'Assemblée populaire nationale (APN), dans le cadre du débat de la Déclaration de politique générale du gouvernement, M. Ouyahia a précisé que la levée du gel s'est effectuée en fonction des priorités du développement du pays, touchant essentiellement les secteurs de l'éducation, l'enseignement supérieur, la santé et les ressources en eau. Selon le bilan présenté par le Premier ministre, la levée du gel a concerné 1.500 projets relevant du secteur de l'éducation nationale avec un total de 1.200 mds Da, 250 projets du secteur de la santé d'un montant de 70 mds Da, 110 projets du secteur des ressources en eau d'une valeur de 120 mds Da, ainsi que 60 projets du secteur de l'enseignement supérieur, avec 10 mds Da. A cette occasion, M. Ouyahia a assuré que "le processus de levée du gel se poursuivra, durant les prochaines années, en fonction des moyens financiers du pays". Le total des programmes inscrits actuellement et qui sont en cours de réalisation s'élève à près de 13.000 mds de Da, tandis que les opérations de financement des projets restants seront progressivement débloquées, "tranche par tranche", a-t-il poursuivi. Dans ce contexte, le Premier ministre a appelé à maîtriser le rythme de réalisation et à éviter les retards pour ne pas tomber dans la problématique de la réévaluation, ayant induit le déboursement de montants supplémentaires importants atteignant les 500 mds Da, au titre de la loi de finances 2019 (LF 2019). Le gouvernement, rappelle-t-on, a eu recours au gel des projets publics pour faire face à la baisse des revenus du pays, en raison de la chute des cours du pétrole, à partir de 2014, avant qu'il ne procède à la levée du gel progressif, à partir de fin 2017.