Le Plan d'action du gouvernement, pour la poursuite de la mise en œuvre du programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a été adopté à la majorité par l'Assemblée populaire nationale (APN) lors d'une séance plénière présidée par le président de l'Assemblée, Said Bouhadja, en présence du Premier ministre, Ahmed Ouyahia et des membres du gouvernement. 341 députés ont voté oui, 64 ont voté non et 13 députés se sont abstenus lors de cette séance qui a enregistré la présence de 355 députés et 63 votes par procuration. Les députés ont procédé au vote du plan d'action après l'intervention de M. Ouyahia pour répondre à leurs interrogations.
La lutte contre la corruption Le Premier ministre a indiqué que la lutte contre la corruption a besoin "de persévérance et de plus de transparence", ajoutant que le Plan d'action du gouvernement "renforcera" la transparence dans la lutte contre ce fléau. Répondant aux remarques et interrogations soulevées par les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) lors du débat autour de ce plan d'action, M. Ouyahia a rappelé que l'Algérie était parmi les premiers pays à signer la convention internationale de lutte contre la corruption et qu'"elle l'applique quotidiennement au niveau de la Justice", ajoutant que la lutte contre ce fléau "n'a pas besoin de show mais nécessite de la persévérance et plus de transparence" et que le Plan d'action du gouvernement "vient promouvoir la transparence dans le cadre de la lutte contre la corruption". M. Ouyahia a indiqué, en outre, que la lutte contre la corruption nécessite "la contribution des citoyens en dénonçant les tentatives de corruption", rappelant que "la loi protège ceux qui dénoncent ces tentatives de corruption". Abordant la question de la décentralisation, le Premier ministre a exprimé le souci du gouvernement "de hisser les capacités et prérogatives de l'administration locale pour renforcer et consolider cette décentralisation". Il a indiqué que pour le gouvernement "le fait de ne pas avoir évoqué la promotion des daïras au rang de wilayas déléguées et des wilayas déléguées au rang de wilayas "ne veut pas dire qu'il a ignoré cette question", affirmant que l'exécutif "veut d'abord renforcer l'existant". "Quand nous décidons de créer de nouvelles wilayas déléguées ou wilayas, il faut mettre les moyens nécessaires", a-t-il dit, rappelant que "le découpage administratif de 1984 n'a été concrétisé totalement qu'en l'an 2000".
Les réserves de change à 103 milliards de dollars Les réserves de change de l`Algérie se sont établies à 103 milliards de dollars à fin août 2017 (contre 105 milliards de dollars en juillet 2017), a indiqué Ahmed Ouyahia. Le niveau des réserves de change devrait se chiffrer à 102 milliards de dollars en septembre en cours, a estimé M. Ouyahia dans sa réponse aux préoccupations des élus de l'Assemblée Populaire Nationale (APN). Pour rappel, le matelas de devises était à 114,1 milliards de dollars (mds usd) à fin décembre 2016 contre 144,1 mds usd à fin 2015, selon les chiffres de la Banque d'Algérie. Après de successives et considérables hausses, les réserves de change de l`Algérie ont commencé à connaître un fléchissement depuis 2014 sous l`effet combiné de la baisse des cours pétroliers et des exportations des hydrocarbures ainsi qu'une hausse fulgurante des importations.
Relancer le secteur du tourisme Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a appelé à un changement dans les mentalités et à un retour aux traditions touristiques qui caractérisaient l'Algérie lors des années précédentes. "Le développement du tourisme ne nécessite pas uniquement de l'investissement en hôtellerie, mais requiert surtout un changement dans les mentalités, la promotion du sens du civisme chez le citoyen et la garantie de la sécurité", a indiqué M. Ouyahia en réponse aux questions des députés. Rappelant le volume des investissements consacré par le gouvernement au secteur du tourisme depuis 2011 à juin 2017, il a précisé que 396 hôtels ont été réalisés par des opérateurs privés, offrant 30.500 lits outre l'ouverture de 5 établissements hôteliers publics garantissant 2.000 lits. Le Premier ministre a rappelé également les nombreux projets qui seront prochainement réalisés dans le secteur à savoir 582 hôtels qui seront construits par les opérateurs privés. En outre, le Premier a fait part de l'intention du gouvernement de revoir la législation relative aux agences de tourisme avec l'éventualité d'une hausse de l'impôt sur le voyage à l'étranger, ajoutant qu'elle ne sera pas inscrite dans la loi de finances 2018.
Versement des salaires des fonctionnaires Le Premier ministre, a indiqué dans ses réponses aux questions et préoccupations des députés que les fonds de la fiscalité recouvrée au 14 septembre en cours, permettront de verser les salaires des fonctionnaires pour les prochains trois mois. En explication de ses récentes déclarations sur "la non capacité du gouvernement à verser les salaires du mois de novembre prochain", M. Ouyahia a précisé que l'augmentation de la masse monétaire à la Banque centrale, au mois de septembre en cours, a permis un changement des prévisions. Détaillant les données financières, M. Ouyahia a révélé que jusqu'au 31 août dernier, la masse monétaire à la Banque centrale était de l'ordre de 50 milliards de DA, tandis qu'elle a atteint le 14 septembre en cours, 360 milliards de DA, et ce, grâce aux fonds de la fiscalité recouvrée. Le Premier ministre a, en outre, affirmé que l'étape difficile requiert l'intensification des efforts de tous les acteurs, d'autant plus que le pays a besoin d'une moyenne de 200 milliards de dinars pour la gestion d'un seul mois".
La politique de subvention maintenue en 2018 M. Ahmed Ouyahia, a affirmé que le gouvernement préservera les acquis sociaux, notamment la politique de subvention actuelle qui sera maintenue l'année prochaine. Dans la loi de finances 2018, le gouvernement n'envisage pas de renoncer à la politique de subvention actuelle, particulièrement pour ce qui est des produits de large consommation subventionnés comme l'huile, le sucre et le lait, a indiqué M. Ouyahia en réponse aux questions des députés Le Premier ministre a laissé entendre l'éventualité d'imposer une nouvelle taxe pour les voyages à l'étranger, écartant toutefois l'application de cette mesure en 2018. Une telle mesure serait de nature à rationaliser le comportement du consommateur algérien de manière à promouvoir le tourisme interne, a-t-il dit ajoutant que ces fonds pourraient être destinés au financement des cantines scolaires.
Conjoncture financière Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia a, par ailleurs, présenté des données précises sur la situation financière du pays, à travers lesquelles il a répondu aux préoccupations des députés soulevées lors des séances de débat autour du Plan d'action du Gouvernement, appelant à l'intensification des efforts pour surmonter la conjoncture difficile. Le Premier ministre a accordé un intérêt particulier au financement non conventionnel en exposant les données financières et économiques de cette mesure, soulignant que le "gouvernement n'a rien inventé", réfutant toutes les rumeurs relayées au sujet des conséquences du recours au financement non conventionnel à l'instar de l'augmentation de l'inflation à des niveaux élevés, le recul du pouvoir d'achat du citoyen et la dépréciation de la valeur de la monnaie nationale. M. Ouyahia n'a pas défini la valeur effective de la masse monétaire qui sera injectée dans l'économie nationale à travers le financement non conventionnel, soulignant dans ce sens: "ce financement est une affaire de gestion économique pour une période de cinq ans maximum qui dépend de données purement économiques, loin des calculs politiciens". Il a fait savoir à ce propos que le recours du gouvernement au financement non conventionnel évitera au pays une crise financière aiguë, précisant que "le temps prouvera si le gouvernement avait raison ou tort d'adopter cette mesure, d'autant que les experts et les membres du gouvernement procéderont à l'étude de l'efficacité de cette mesure au cours des six prochains mois". M. Ouyahia a indiqué que le gouvernement se dirigera, d'année en année, et jusqu'en 2022 vers la réduction de la valeur de ce financement par la Banque centrale, pour assurer la gestion et réaliser l'équilibre budgétaire. Il a insisté par ailleurs que le gouvernement se base sur les données officielles de la Banque centrale concernant la valeur du dinar par rapport aux prix du dollar et de l'euro au niveau du marché international, expliquant que la rumeur faisant état d'une éventuelle inflation et dépréciation du dinar ont favorisé l'augmentation de la valeur de la devise sur la marché informel. S'agissant des appréhensions concernant le recours du gouvernement à l'impression des billets de banques, ce qui induira une inflation de la masse monétaire, M. Ouyahia, a rassuré que "la masse monétaire dont dispose le pays n'équivaut pas à la valeur des réserves de change, qui est estimée à 14.500 milliards de dinars". Détaillant les données financières, M. Ouyahia a révélé que jusqu'au 31 août dernier, la masse monétaire à la Banque centrale était de l'ordre de 50 milliards de DA, tandis qu'elle a atteint le 14 septembre en cours, 360 milliards de DA, et ce, grâce aux fonds de la fiscalité recouvrée. Concernant la valeur de la fiscalité non recouvrée et les amendes, le Premier ministre a indiqué que la vraie valeur de la fiscalité non recouvrée était de 2.500 milliards de dinars, contrairement au chiffre avancé de 12.000 milliards de dinars qui représente la valeur de la fiscalité qui devait être payée par les entreprises dissoutes, estimée à 1900 milliards de dinars et 7000 milliards de dinars d'amendes prononcées par les tribunaux tout au long des années précédentes. Le Premier ministre a assuré que le recouvrement du montant de cette fiscalité était en cours à travers les démarches menées par les services du ministère des Finances. Quant au total des crédits octroyés par les banques, le ministre a dit qu'il s'élève à 8.467 milliards de dinars dont 4000 milliards aux entreprises publiques et 700 milliards aux petites entreprises, le reste chez le privé. Tandis que les crédits bancaires non recouvrés représentent 11% du montant total des crédits alloués par l'Etat soit 800 milliards de dinars dont 100 milliards de crédits Ansej. Concernant l'effacement des dettes de certaines micro-entreprises, le Premier ministre a déclaré que " le gouvernement est déterminé à aider les jeunes", soulignant que 27 milliards de DA de dettes ont été effacés récemment par les banques au profit d'entreprises de l'ANSEJ tandis que d'autres entreprises ont bénéficié d'un rééchelonnement de leurs dettes. Au sujet des mesures prévues dans le cadre du projet de loi de finances 2018, le Premier ministre a dit que le budget de fonctionnement prévu ne sera pas augmenté contrairement au budget d'équipement qui sera revu à la hausse, en raison de la hausse du coût des projets de développement des communes et des crédits du Fonds spécial du Sud et des Hauts-plateaux, outre l'assainissement des dettes envers les entrepreneurs. Le gouvernement prévoit l'introduction de chèques islamiques dans le Trésor de l'Etat, au titre du projet de loi de finance 2018, ainsi que l'introduction avant la fin de l'année 2017 de la finance islamique dans le domaine bancaire pour deux banques publiques contre quatre autres banques publiques en 2018. S'agissant des fonds de l'économie parallèle, le premier ministre a indiqué que les chiffres présentés par le gouverneur de la Banque centrale montrent que l'Algérie disposait jusqu'à juillet 2017 de 14.500 milliards de dinars dont 2700 mds de dinars en circulation sur le marché parallèle. Le gouvernement préservera les acquis sociaux, notamment la politique de subvention actuelle particulièrement pour ce qui est des produits de large consommation subventionnés, qui sera maintenue l'année prochaine, a rassuré M. Ouyahia. Après l'adoption du projet de loi sur la monnaie et le crédit le financement des logements AADL de type location-vente devrait être assuré par le Fonds national d'Investissement (FNI) à travers l'injection de 250 milliards de DA sous forme de crédits remboursables sur une durée de 30 ans. Concernant la lutte contre la corruption, le chef de l'exécutif a rappelé que l'Algérie était parmi les premiers pays à signer la convention internationale de lutte contre la corruption et qu'"elle l'applique quotidiennement au niveau de la Justice, ajoutant que la lutte contre ce fléau "nécessite la conjugaison des efforts de toutes les parties concernées". Pour ce qui est de la réactivation du contrôle des mécanismes d'application du Plan d'action du gouvernement, le Premier ministre a indiqué qu'une instance indépendante chargée du contrôle de la mise en œuvre du plan d'action du gouvernement et du processus de financement non conventionnel prévu dans ce programme, sera instituée par voie de décret présidentiel. Placée sous la tutelle du Président Abdelaziz Bouteflika, l'instance présentera des rapports trimestriels (trois mois) au président de la République pour le suivi et l'évaluation de tout ce qui est réalisé. Le Plan d'action du gouvernement a été adopté jeudi à la majorité par l'APN. Les députés ont voté le plan d'action après l'intervention de M. Ouyahia pour répondre à leurs interrogations.