Il n'y a pas si longtemps, la possibilité de ne plus recourir à la planche à billets en 2019 a été formulée par le Directeur général du Trésor, en raison peut être de l'envolée des cours du pétrole qui avaient dépassé la barre des 80 dollars US pour le brut de la mer du Nord. Les déclarations à propos de la création monétaire des différents responsables ne s'accordant pas sur les montants réels que la Banque d'Algérie a sollicité, pour permettre au Trésor public d'assainir la situation financière des entreprises publiques, et doter de liquidités le marché financier afin de fouetter l'économie nationale pour sortir de sa léthargie, dans le cadre du nouveau modèle de croissance économique. Aujourd'hui, nous en savons un peu plus sur l'évolution des tirages, ainsi que sur la masse monétaire en circulation, d'après les déclarations devant les parlementaires faites ce dimanche 23 et lundi 24 décembre 2018 dans l'Hémicycle de Zighout Youcef par M. Mohamed Loukal, gouverneur de la Banque d'Algérie, qui a affirmé que « la gestion du mécanisme de financement était assurée jusque-là «avec succès» en dépit des risques liés notamment aux pressions inflationnistes. Finalement, contrairement aux déclarations du Premier ministre A. Ouyahia qui a soutenu à maintes reprises que le financement non conventionnel n'aura aucune incidence inflationniste, contredisant les experts en économie, nous avons un autre son de cloche du gouverneur de la Banque d'Algérie qui n'exclut pas «des pressions inflationnistes qui seront la cause d'autres casse-têtes à l'avenir». Toujours est-il que le financement non conventionnel a été une décision politique louable, pour éluder les pressions parfois insoutenables des bailleurs de fonds, et du service de la dette. Sur l'évolution de la masse monétaire, M. Loukal a indiqué que la masse monétaire en circulation en dehors des banques était estimée à 30,8%, soit près de 5.000 milliards d'un total de 14.975 milliards (total de la masse monétaire à fin 2017). Ce chiffre est réparti sur 2.000 milliards thésaurisés par les agents économiques et les ménages et 3.000 milliards de DA circulant dans le marché parallèle. Pour drainer ces sommes vers le système bancaire, le gouverneur de la Banque d'Algérie a préconisé la mise en place de taux d'intérêts adéquats, la modernisation de la médiation bancaire et l'élargissement des prestations bancaires. Nous avons eu droit de la part de M. Loukal à des éclaircissements chiffrés sur les mouvements des capitaux issus des impressions de billets de banque. Selon le résumé de l'Agence officielle prêté au gouverneur de la Banque d'Algérie, «le montant des titres émis à fin septembre dernier (4.005 milliards DA) est réparti à hauteur de 1.470 milliards DA destinés à couvrir le déficit du Trésor public et à hauteur de 2.264 milliards DA pour le financement de la dette publique», spécifiant «que le mécanisme de financement non conventionnel est utilisé jusque-là pour la couverture des créances des groupes Sonatrach et Sonelgaz, la subvention du Fonds national d'investissement (FMI) pour contribuer dans certains projets, et le financement des logements AADL à l'arrêt, outre la couverture du déficit budgétaire, où un montant de 570 mds de DA a été attribué en 2017 et 1.848 mds de DA en 2018. Selon le Gouverneur , le montant des titres émis à fin septembre dernier (4.005 milliards DA) est reparti à hauteur de 1.470 milliards DA destinés à couvrir le déficit du Trésor public, et à hauteur de 2.264 milliards DA pour le financement de la dette publique. Dans ce cadre, il a souligné que le solde du Trésor s'est élevé à 1.475 mds de DA à la fin d'octobre, alors que 1.500 mds de DA ont été injectés dans le marché financier pour financer l'économie nationale.