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La Vice-Présidente vénézuélienne: "Aujourd'hui nous voyons deux blocs dans le monde"
Publié dans Le Maghreb le 05 - 03 - 2019

Le monde est divisé en deux blocs qui regroupent, d'une part, les pays dans le sillage de la politique de Washington et, d'autre part, ceux qui sont indépendants dans leurs décisions, a estimé la vice-présidente vénézuélienne Delcy Rodriguez, ajoutant que la plupart de ces derniers luttent pour le droit de les prendre en toute indépendance.
Le monde est divisé en deux blocs formés d'une part par les pays soumis à Washington et, de l'autre, par les pays qui œuvrent pour le droit de prendre des décisions indépendantes, a déclaré la vice-présidente vénézuélienne Delcy Rodriguez lors de sa rencontre avec la présidente du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe), Valentina Matvienko.
"Nous estimons que la Russie se trouve à l'avant-garde de la politique mondiale tandis que l'Occident exclu lui-même des relations internationales avec tous les autres pays. Aujourd'hui nous voyons deux blocs dans le monde. Le premier, ce sont les pays qui agissent en suivant les instructions de Washington auxquels ils sont subordonnés. L'autre, ce sont nos pays qui luttent pour le droit de prendre des décisions en toute indépendance et la plupart des peuples du globe appartiennent à ce second bloc", a déclaré Mme Rodriguez.
Elle a ajouté que la Russie jouait un rôle éminent dans la sauvegarde de la paix et de la stabilité et que Caracas souhaitait développer sa coopération avec Moscou.
"Nous avons toujours reconnu et nous continuons de reconnaître le rôle éminent de la Russie pour assurer la paix et la stabilité", a-t-elle précisé.
Delcy Rodriguez a fait savoir qu'elle remettra au Président Nicolas Maduro le texte d'une déclaration de la chambre haute du parlement russe sur la situation au Venezuela.
"Elle constitue un important élément de soutien pour nous, car elle contient la position de tous les pays du monde qui se prononcent pour le maintien du droit international et qui font face à l'hégémonie unipolaire", a affirmé la vice-présidente vénézuélienne.
"Conformément aux instructions données par le Président Maduro, nous devons étendre notre coopération avec la Russie dans le domaine de l'énergie, du commerce et des finances. Nous allons utiliser les forces de nos pays pour se compléter pour le bien de nos peuples", a-t-elle conclu.

Moscou fera tout pour empêcher une intervention US au Venezuela
Dans le contexte de la crise vénézuélienne, la présidente du Conseil de la fédération, Valentina Matvienko, a assuré que la Russie ferait tout pour empêcher une intervention militaire américaine au Venezuela. Selon elle, la crise dans ce pays est créée artificiellement par les États-Unis.
La Russie fera tout pour empêcher une intervention militaire au Venezuela et le renversement illégal du Président de ce pays, a déclaré la présidente du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement russe), Valentina Matvienko.
"Nous craignons fortement que les États-Unis ne se livrent à des provocations et que le sang ne coule pour trouver quelques prétextes d'intervention au Venezuela. Mais nous ferons tout notre possible pour que cela n'arrive pas", a-t-elle déclaré lors de sa rencontre avec la vice-Présidente vénézuélienne Delcy Rodriguez.
En outre, elle a expliqué que la crise avait été créée artificiellement par Washington.
"Nous sommes absolument convaincus que la crise créée artificiellement par les États-Unis au Venezuela ne pourra être résolue que de manière pacifique dans le cadre d'un dialogue de toutes les forces politiques, que seul le peuple vénézuélien a le droit de décider de son avenir", a-t-elle annoncé.
Elle a en outre souligné que la Russie était solidaire du peuple vénézuélien et soutenait le gouvernement légitime, lequel lutte pour la souveraineté et l'indépendance du Venezuela.
La Russie salue également la déclaration de Nicolas Maduro sur la volonté de mener un dialogue politique avec toutes les forces du pays sans conditions préalables, selon elle.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a déclaré de son côté samedi soir à son homologue américain Mike Pompeo que Moscou était prêt à engager des discussions avec Washington sur la question du Venezuela.
La situation dans ce pays a été le principal dossier évoqué lors de la conversation téléphonique qu'ont eu samedi les deux hommes, a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères.

"L'incitation et l'influence extérieure", contraires au processus démocratique
Lors d'une conversation téléphonique avec Mike Pompeo, Sergueï Lavrov a condamné les menaces de Washington à l'égard des autorités vénézuéliennes et a souligné que l'incitation et l'influence extérieure ne rimaient pas avec processus démocratique, selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.
Ce samedi 2 mars, le ministre russe des Affaires étrangères s'est entretenu par téléphone avec le secrétaire d'État américain pour aborder la situation du Venezuela, a annoncé la diplomatie russe dans un communiqué. Lors de la discussion, M.Lavrov a soulevé la question d'une ingérence dans les affaires de cet État latino-américain.
"L'incitation et l'influence extérieure destructrice, et même sous le prétexte hypocrite de fournir une aide humanitaire, n'ont rien à voir avec le processus démocratique", a notamment déclaré le diplomate russe.
Il a également dénoncé les menaces de Washington à l'égard des autorités légitimes de ce pays.
"Lavrov a condamné les menaces américaines à l'encontre de son [du Venezuela, ndlr] gouvernement légitime, ce qui est une ingérence flagrante dans les affaires d'un État souverain et une grave violation du droit international", annonce le document. "En ce qui concerne la proposition de Washington de tenir des consultations bilatérales sur les questions vénézuéliennes, il est indiqué que nous sommes prêts à cela, mais nous devons suivre strictement les principes de la Charte des Nations unies, car seuls les Vénézuéliens ont le droit de déterminer leur avenir", précise aussi le communiqué. Selon le ministère russe, la conversation téléphonique a eu lieu à l'initiative de la partie américaine.
Auparavant, Nicolas Maduro a dit être opposé à l'entrée dans le pays d'une aide humanitaire américaine qu'il qualifie de "show politique" et de "piège attrape-nigaud". Pour le gouvernement actuel, ce n'est qu'une étape avant une intervention militaire américaine.

Un message de soutien de Poutine à Maduro
Le président russe Vladimir Poutine a dit qu'il soutient son "ami", le président vénézuélien Nicolas Maduro, qui est confronté à d'énormes pressions visant à le contraindre à lâcher les rênes du pouvoir. Vendredi, lors d'un entretien avec la vice-présidente vénézuélienne Delcy Rodriguez, en visite à Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a transmis un message de soutien et de solidarité de M. Poutine à l'égard de M. Maduro.
"Le Venezuela est un partenaire stratégique de la Russie (...) Nous travaillons en très étroite collaboration et coordonnons nos actions dans le cadre de l'ordre du jour international", a dit M. Lavrov à Mme Rodriguez.
Le Venezuela subit une "offensive frontale et des interférences honteuses" dans ses affaires intérieures, et la Russie s'oppose catégoriquement à de telles tentatives et défend les idéaux, les normes et les principes de la Charte de l'ONU, a dit M. Lavrov. "Nous soutenons les mesures prises par le gouvernement du président Nicolas Maduro dans le but de résoudre les problèmes sociaux et économiques", a dit le chef de la diplomatie russe. Le Venezuela va continuer à renforcer les relations avec la Russie et à développer la coopération bilatérale, a dit Mme Rodriguez lors d'une conférence de presse commune à l'issue de leur entretien.
Elle a dit que les deux pays devraient signer de nouveaux accords complétant les 264 accords existants lors d'une commission intergouvernementale Russie-Venezuela en avril prochain.
Plus tôt dans la journée de vendredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a dit que M. Poutine n'avait pas prévu de rencontrer Mme Rodriguez en raison de son calendrier serré.
Washington veut "une coalition" pour changer le pouvoir au Venezuela
La partie américaine veut créer "une coalition aussi large que possible" afin d'assurer le transfert de pouvoir de Nicolas Maduro à Juan Guaido, a reconnu John Bolton.
Les États-Unis souhaitent créer une coalition en vue de changer le pouvoir au Venezuela, a déclaré le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, John Bolton.
"Nous cherchons à recueillir un soutien pour le transfert pacifique du pouvoir de Nicolas Maduro à Juan Guaido, que nous reconnaissons comme Président par intérim […]. Je voudrais voir une coalition aussi large que possible pour changer Maduro et l'ensemble de son régime corrompu", a fait savoir M.Bolton dans un entretien accordé à CNN.
Fin janvier, l'opposant vénézuélien Juan Guaido s'est autoproclamé Président en exercice du pays et a prêté serment au cours d'une manifestation. Donald Trump l'a alors reconnu en tant que Président par intérim.
Une cinquantaine de pays, dont le Royaume-Uni et l'Allemagne, ont suivi l'exemple de Washington. La France a également reconnu M.Guaido comme "Président en charge". La Chine, la Russie, la Turquie et le Mexique ont apporté leur soutien au gouvernement en place.

Guaido engage des lobbyistes afin de promouvoir ses intérêts
Afin de promouvoir ses intérêts au sein du gouvernement américain, le chef de l'opposition vénézuélienne, Juan Guaido, a engagé deux avocats d'Arnold & Porter, cabinet juridique qui avait représenté Maduro devant les tribunaux au sujet de la restructuration de la dette publique, selon le rapport rendu public dans le cadre de la loi FARA.
Juan Guaido, chef de l'opposition de la République bolivarienne, qui s'est autoproclamé Président en exercice, a engagé un ex-employé de la Banque mondiale et un avocat dont la spécialisation est la finance internationale pour faire pression en faveur de ses intérêts au sein du gouvernement des États-Unis, comme l'indique le rapport rendu public dans le cadre de la loi sur les agents étrangers (FARA).
Selon le rapport, les avocats Eli Whitney Debevoise, directeur exécutif américain du Groupe de la Banque mondiale de 2007 à 2010, et Arturo Caraballo, spécialisé en finance internationale, sont devenus des lobbyistes au service de Juan Guaido. Tous les deux travaillent pour le cabinet d'avocats international Arnold & Porter.
Comme le relève la déclaration du Center for Responsive Policy (CRP), auparavant, la même société a représenté le gouvernement du Président du Venezuela, Nicolas Maduro, devant les tribunaux au sujet de la restructuration de la dette publique.
L'opposant Juan Guaido, renvoyé le 22 janvier du poste de président de l'Assemblée nationale vénézuélienne sur décision de la Cour suprême, s'est autoproclamé le lendemain "Président en exercice" du pays et a prêté serment au cours d'une manifestation. Donald Trump l'a reconnu comme "Président par intérim".
Une quarantaine de pays, dont le Royaume-Uni et l'Allemagne, en ont fait de même. La France l'a également reconnu comme "Président en charge". Le Président Nicolas Maduro a qualifié Juan Guaido de pantin des États-Unis.
La Russie, la Chine et plusieurs autres pays ont, quant à eux soutenu, Nicolas Maduro en tant que Président légitime du Venezuela. Le Kremlin a qualifié la décision de certains pays européens d'"ingérence dans les affaires intérieures du Venezuela".


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