Moscou continuera de faire transiter son gaz par l'Ukraine après la mise en place du gazoduc Nord Stream 2, a promis le chef du gouvernement russe, Dmitri Medvedev. Le gazoduc Nord Stream 2 n'est pas censé remplacer le transit de gaz russe via le territoire ukrainien, a assuré le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, dans un entretien accordé au journal Luxemburger Wort. "Nous tenons à notre réputation de partenaire fiable et voulons être sûrs de pouvoir continuer à remplir l'ensemble de nos obligations", a déclaré le chef du gouvernement. Il a rappelé que le gaz russe couvrait actuellement près de 30% de la consommation européenne, et que le Nord Stream 2 "[n'allait] pas changer cette situation radicalement". "Il ne fournira qu'une partie des importations nécessaires à l'Union européenne et d'ailleurs via un itinéraire plus stable et meilleur marché que les autres, ce qui sera directement bénéfique pour les consommateurs européens", a indiqué M. Medvedev.
La directive de l'UE ne touchera presque pas le projet, selon Gazprom Les amendements à la directive de l'Union européenne sur le gaz ne s'appliqueront qu'à un "tout petit tronçon" du gazoduc Nord Stream 2, "moins de 20 kilomètres", a déclaré Elena Bourmistrova, directrice de la société Gazprom export. Une partie seulement du projet Nord Stream 2 sera concernée par les amendements à la directive de l'Union européenne, a affirmé Ielena Bourmistrova, directrice de la société Gazprom export. "Il est question d'un tout petit tronçon de la conduite, moins de 20 kilomètres", a-t-elle indiqué. Toutefois, a-t-elle souligné, il est encore trop tôt pour évaluer l'influence des amendements à la directive gazière européenne, étant donné que la réunion du Conseil TTE (transports, télécommunications et énergie) prévue pour mars pourrait apporter des changements supplémentaires. C'est en 2017 que la Commission européenne a proposé d'y inclure des clauses de ce type, afin que certaines normes de la législation énergétique soient appliquées à tous les gazoducs de l'UE en direction comme en provenance de pays tiers. Il s'agit notamment de l'établissement de tarifs au pompage du gaz, de l'accès de tierces parties au transit et de la séparation de l'activité de vente du transport de gaz. Ces amendements frapperaient de plein fouet le projet Nord Stream 2, mais des exceptions sont prévues et les règles seront différemment appliquées, selon qu'il s'agisse d'une conduite nouvelle ou préexistante. Le projet Nord Stream 2 est réalisé par la société russe Gazprom en coopération avec les entreprises européennes Engie, OMV, Shell, Uniper et Wintershall. Ce programme prévoit la construction d'un gazoduc d'une capacité de transfert de 55 milliards de mètres cubes par an, depuis la Russie jusqu'en Allemagne en passant par la mer Baltique, soit une longueur de plus de 1.200 kilomètres. Des autorisations ont d'ores et déjà été délivrées par l'Allemagne, la Finlande et la Suède. Les États-Unis s'opposent énergiquement à ce projet dans l'espoir d'exporter leur GNL en Europe, tout comme l'Ukraine qui redoute de perdre les recettes issues du transit du gaz russe. Quant à la Lettonie, la Lituanie et la Pologne, elles ont déclaré qu'elles n'approuvaient pas le gazoduc, leurs dirigeants étant certains que c'était un projet politique. La Russie a déclaré plusieurs fois qu'il s'agissait d'un gazoduc purement commercial et compétitif, tandis que Vladimir Poutine a souligné que l'élaboration du Nord Stream 2 ne signifiait pas pour autant l'arrêt du transit de gaz russe via l'Ukraine.