La menace des sanctions américaines ne peut pas arrêter le projet Nord Stream 2, a déclaré le chef de la diplomatie allemande interrogé par l'agence DPA. Il estime que la Russie peut mettre en œuvre ce gazoduc même si les sociétés allemandes se retirent de ce projet. Le projet Nord Stream 2 sera achevé malgré la possibilité de sanctions américaines, a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas interrogé par l'agence DPA. "Personne ne peut arrêter [ce projet, ndlr]… Cela[les sanctions américaines, ndlr] ne peut pas arrêter la réalisation du projet", a-t-il précisé. Selon lui, la Russie pourra achever la construction du gazoduc même si les sociétés allemandes s'en retirent sous pression américaine. Auparavant, l'ambassadeur américain Richard Grenell avait émis des menaces à l'encontre des sociétés allemandes participant au projet gazier, rappelant le risque de sanctions qu'encouraient ces dernières. Un porte-parole du diplomate avait expliqué que cela ne devait pas être perçu comme une menace mais juste comme un "message clair" de Washington. Pour sa part, la porte-parole de la diplomatie allemande, Maria Adebahr, avait déclaré que l'Allemagne et les États-Unis avaient des positions différentes sur le Nord Stream 2. Plus tôt, le ministre allemand des Affaires étrangères avait déclaré que l'introduction de sanctions unilatérales à l'encontre du projet de gazoduc Nord Stream 2 n'était pas une "bonne voie". Ce programme prévoit la construction d'un gazoduc d'une capacité de transfert de 55 milliards de mètres cubes par an depuis la Russie jusqu'en Allemagne en passant par la mer Baltique, soit une longueur de plus de 1.200 kilomètres. Angela Merkel a souligné à maintes reprises que Berlin considérait ce projet comme commercial, tout en liant sa réalisation au maintien du transit de gaz russe via l'Ukraine. La Russie a également déclaré plusieurs fois qu'il s'agissait d'un gazoduc absolument commercial et compétitif. Par ailleurs, Vladimir Poutine a souligné que l'élaboration du Nord Stream 2 ne signifiait pas pour autant l'arrêt du transit de gaz russe via l'Ukraine.
La diplomatie russe commente les menaces des USA Selon la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, les menaces proférées par l'ambassadeur des États-Unis en Allemagne - à l'encontre des sociétés participant au projet de gazoduc Nord Stream 2 - représentent une partie du programme de dissuasion à l'encontre de la Russie. La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a considéré comme faisant partie de l'ensemble des mesures de dissuasion à l'égard de la Russie les menaces de l'ambassadeur des États-Unis en Allemagne. Il y est en effet question de frapper de sanctions les entreprises impliquées dans le projet de gazoduc Nord Stream 2. "C'est une partie d'un grand programme. Il existe un programme à long terme de dissuasion globale envers notre pays […] et il existe une partie à court terme. C'est certainement inadmissible", a-t-elle déclaré, à l'antenne de la chaîne de télévision nationale Rossiya 1. L'ambassadeur Richard Grenell avait émis des menaces à l'encontre de sociétés allemandes participant au projet gazier, rappelant le risque de sanctions qu'encouraient ces dernières. Un porte-parole du diplomate avait expliqué que cela ne devait pas être perçu comme une menace mais juste comme un "message clair" de Washington. Pour sa part, la porte-parole de la diplomatie allemande, Maria Adebahr, avait déclaré que l'Allemagne et les États-Unis avaient des positions différentes sur le Nord Stream 2. Effectivement, la chancelière allemande, Angela Merkel, avait, pour sa part, plus d'une fois noté que Berlin considérait ce projet comme commercial, tout en le conditionnant au maintien du transit de gaz russe via l'Ukraine. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, avait également appelé les États-Unis à ne pas s'immiscer dans la politique énergétique européenne. Il a rappelé que le projet de gazoduc ne concernait pas que la Russie et l'Allemagne, mais l'Europe entière. Heiko Maas avait critiqué les menaces de sanctions américaines en déclarant que "la politique énergétique européenne devrait être décidée en Europe, pas aux États-Unis". Le projet Nord Stream 2 est réalisé par la société russe Gazprom, en coopération avec les entreprises européennes Engie, OMV, Shell, Uniper et Wintershall. Le gazoduc reliant la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique devrait être mis en service d'ici à la fin 2019. Les États-Unis s'opposent énergiquement à ce projet.
La justice suisse dégèle les parts de Gazprom face à son concurrent ukrainien Après avoir gelé les parts du géant russe Gazprom dans les sociétés Nord Stream et Nord Stream 2, la justice suisse est revenue sur sa décision. L'affaire se déroule sur fond de litige qui oppose la compagnie gazière russe à son équivalent ukrainien Naftogaz dans le cadre de leur contrat sur le transit du gaz russe. La justice suisse a levé le gel des parts de Gazprom dans les sociétés Nord Stream et Nord Stream 2, a annoncé le géant gazier russe dans un communiqué. "Le 16 janvier, un tribunal du canton de Zoug (Suisse) a décidé d'annuler complètement sa décision du 29 mai 2018, imposant des mesures provisoires en Suisse à l'encontre des parts de Gazprom dans Nord Stream AG et Nord Stream 2 AG ainsi que des droits de plainte contre ces sociétés", a indiqué Gazprom jeudi. Les parts de Gazprom avaient été gelés dans le cadre du litige qui oppose le géant gazier russe à la compagnie gazière ukrainienne Naftogaz. En février dernier, la cour d'arbitrage de Stockholm avait rendu un verdict obligeant Gazprom à payer à Naftogaz 2,6 milliards de dollars (2,28 milliards d'euros) dans le cadre du litige concernant les contrats sur les livraisons et le transit du gaz russe. Le géant russe avait alors fait appel de cette décision auprès de la cour suédoise de Svea. La procédure est toujours en cours. Fin mai, la compagnie ukrainienne a entamé le recouvrement des créances par voie exécutoire. Gazprom a réussi à suspendre ce processus. Par la suite, la justice anglaise a annulé en septembre la décision de saisir les actifs de Gazprom en Angleterre et au pays de Galles.