Le gouvernement malien a réaffirmé lundi sa détermination à lutter contre le terrorisme après l'attaque survenue la veille contre un poste de l'armée à Dioura (centre du Mali), qui a fait une vingtaine de morts. "Le Mali et son peuple sont unis et déterminés contre ces actes ignominieux", a déclaré le président Ibrahim Boubacar Keïta sur le site de la présidence, rendant hommage aux soldats tombés "dans l'accomplissement de leur mission de sécurisation des biens et des personnes face à un ennemi lâche". De son côté, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a souligné que "le gouvernement du Mali et ses partenaires restaient déterminés à combattre les terroristes et l'extrémisme violent dans le Sahel". Selon des sources proches de l'état-major général des armées, les assaillants se sont divisés en trois groupes et ont lancé l'assaut sur le poste de Dioura à l'aide d'armes lourdes et automatiques. Encerclées par le feu nourri des terroristes, les forces armées maliennes (FAMa) ont "vaillamment riposté pour défendre le poste militaire" avant d'opter pour un repli tactique. "Les FAMa ont enregistré des dégâts matériels et des pertes en vies humaines", ont précisé les FAMa sur leur site officiel. Les observateurs mettent cette attaque meurtrière sur le compte d'une "défaillance des renseignements". "Les soldats stationnés dans une position fixe ne peuvent pas généralement savoir ce qui se prépare dans leur dos. Il y a donc des services spécialisés qui veillent à distance pour éviter ce genre de surprises désagréables. Une armée a beau être puissante, elle doit être épaulée par les bonnes informations en temps réel", a souligné un officier à la retraite, cité par des médias locaux. Pour de nombreux observateurs, les renseignements ont constitué le talon d'Achille des FAMa malgré leur montée en puissance ces derniers mois. Tout en exhortant le gouvernement à "mieux équiper nos Forces armées et de sécurité en vue du renforcement de leur dispositif de veille et de renseignements", l'Union pour la république et la démocratie (URD, opposition) a "renouvelé sa confiance aux forces armées et de sécurité du Mali" en les encourageant dans leur "combat combien difficile contre les forces du mal". Dans son communiqué, l'URD a également exhorté la communauté internationale à "intensifier ses efforts de sécurisation et de stabilisation du Mali" aux côtés de nos forces armées et de sécurité, et à les aider à "rechercher les auteurs, coauteurs et les éventuels complices de cet acte ignoble afin qu'ils soient punis". De son côté, le chef de la MINUSMA (Mission des Nations Unies au Mali), Mahamat Saleh Annadif, a, dans un communiqué, "condamné dans les termes les plus forts cette attaque contre les FAMa qui sans nul doute renforcera leur détermination dans l'accomplissement de leur mission". Au moins 16 militaires tués Au moins 16 militaires maliens ont été tués ce dimanche dans l'attaque contre leur camp à Dioura, au centre du pays, a-t-on appris de sources militaires concordantes. L'attaque a été menée, ce dimanche aux environs 06h00 du matin, par une quarantaine d'hommes non identifiés, lourdement armés. Selon des sources militaires, 16 éléments des forces armées maliennes ont été tués et huit autres portés disparus. D'autres sources locales ont cependant fait état de la mort d'entre 17 et 20 militaires, ajoutant que les assillants ont emporté aussi du matériel. Sur leur site, les forces armées maliennes ont confirmé l'attaque, sans donner de bilan précis. "Les combats ont causé des pertes des deux côtés. A l'heure actuelle, l'aviation militaire survole la localité et des renforts terrestres sont en mouvement", ont-elles déclaré.