C'est aujourd'hui que s'ouvrira la 20e session du Sommet arabe dans la capitale syrienne, Damas, avec la participation de la majorité des présidents et chefs de gouvernemens des pays de la région. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en prévision de ce sommet dont les travaux se dérouleront aujourd'hui et demain, a rallié la capitale syrienne à l'instar de nombreux de ses homologues arabes. A l'ordre du jour de cette réunion, plusieurs questions, qui marquent l'actualité politique et géostratégique dans le monde arabe sont inscrites. A cet égard, il y a lieu de retenir, entre autres, la crise institutionnelle qui perdure au Liban depuis plusieurs mois, la question palestinienne qui est marquée actuellement par une nette recrudescence des agressions de l'armée israélienne sur les territoires occupés, ainsi que la problématique du processus de paix arabo-israélien dans sa globalité, et enfin, la crise du Darfour au Soudan. Tel qu'expliqué par le SG de la Ligue arabe, Amr Moussa, l'enjeu primordial de ce 20e Sommet est de rapprocher les visions des pays arabes sur ces dossiers clés, qui demeurent au centre de conflits profonds, et dont le règlement représente l'unique issue pour le progrès des pays de la région. En plus du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dont le souci prioritaire est d'exprimer la volonté de l'Algérie à contribuer au règlement définitif de tous les conflits qui rongent le monde arabe, plusieurs chefs d'Etat arabes ont déjà rallié la capitale syrienne, hier soir, entre autres, les présidents des Emirats arabes unis, cheikh Khalifa Ben Zayed Al-Nahyane, du Soudan, Omar El-Béchir, du Yémen, Ali Abdallah Saleh, de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, de Tunisie, Zine El Abidine Ben Ali, de Mauritanie, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, l'émir du Koweït, cheikh Sabah Al-Ahmed Al-Sabah et celui du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani. A la veille de l'ouverture des travaux de ce 20e Sommet qui regroupe les pays membres de la Ligue arabe, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, qui a pris part aux réunions préparatoires des chefs de la diplomatie arabes, entamées depuis mercredi dernier, a fait état d'une " évaluation positive des réunions qui est due, essentiellement, à la participation de tous les pays arabes, à l'exception du Liban, et à l'examen de toutes les questions qui figurent à l'ordre du jour élaboré par les délégués permanents et le Conseil économique et social (CES) arabe ". Toutefois, cette 20e Session du Sommet arabe sera marquée par quelques différends dus, principalement, par l'absence de certains chefs d'Etat et monarques de la région. D'emblée, il y a lieu de signaler que le Liban, qui demeure sans président depuis plusieurs mois, a décidé de boycotter carrément le sommet en question. Le roi de l'Arabie Saoudite, Cheikh Abdellah, lui, a décidé de bouder le sommet de Damas, eu égard à ces divergences, non moins profondes, avec la Syrie qu'il accuse d'être à l'origine de la crise libanaise. Le chef de l'Etat égyptien, Hosni Moubarak, à quelques jours seulement du rendez-vous d'aujourd'hui, a décidé de tourner le dos au sommet et l'Egypte s'est contentée de se faire représenter par une délégation de rang inférieur. En tout cas, jusqu'à hier dans la soirée, la présence de plusieurs autres chefs d'Etat arabes n'a pas été confirmée, notamment la présence des monarques marocain et jordanien. Ces divergences n'ont pas manqué, en conséquence, de susciter un certain pessimisme quant au succès de sommet qui est désormais qualifié de rendez-vous qui consacrera, plutôt, les divergences arabes au lieu de renforcer l'unité des pays de la région.