Dans le projet de parachèvement de l'édification nationale, l'Armée nationale populaire (ANP) a clairement signifié depuis le début du " Hirak " qu'elle se voulait autant acteur qu'arbitre, une autre façon de dire qu'elle était désormais dans une perspective de la démocratie par le peuple. Dans cette perspective, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP, lors de la visite de travail et d'inspection à la 1ère Région militaire (Blida) mardi, a en quelque sorte réaffirmé que l'Armée partage avec le peuple ses revendications de changement et les mêmes préoccupations et positionnements. "Le peuple algérien est souverain dans ses décisions, et c'est à lui qu'il appartient de trancher, lors de l'élection du nouveau président de la République, qui aura la légitimité requise pour satisfaire le reste des revendications populaires ". Il est de coutûme qu'à chaque intervention, déclaration ou message du vice-ministre de la Défense nationale, suivent des commentaires et des appréciations émanant de l'opinion publique. Cette fois-ci on laisse entendre que le chef d'état-major de l'ANP invite tout le monde, le peuple, la jeunesse en particulier et la classe politique de passer d'une posture d'immobilisme et de divergence d'idées sur les voies de sorties de crise à celle, plus dynamique, d'acteur, avec ce que cela suppose de mobilisation-vigilance et de créativité conceptuelle, c'est-à-dire une société de confiance, organisée autour de l'essentiel de sortie de crise. Cela suffira à convaincre certains blasés par les variations sémantiques des politiques et de donner corps à un consensus que personne n'est en mesure de contester et de fait, trace un chemin vers l'avenir solide de l'Algérie. Cela porte l'empreinte manifeste de l'ANP qui a choisi la voie prudente, pour ne pas dire des solutions mal taillées. Le chef d'état-major de l'ANP a appelé, dans ce contexte, à " mettre à profit toutes les opportunités pour aboutir à une convergence des visions et un rapprochement des points à même de permettre d'aboutir à une solution, voire plusieurs, à la crise dans les plus brefs délais, car si la situation perdure davantage elle aura des conséquences néfastes sur l'économie nationale et sur le pouvoir d'achat des citoyens, surtout que nous sommes à la veille du mois sacré de Ramadhan ". C'est du bon sens en quelque sorte de relever que le vice-ministre de la Défense nationale est ferme pour ne rien concéder aux adversaires de la volonté populaire, surtout ne pas offrir une occasion à la société algérienne de se diviser. Le Haut Commandement de l'ANP a donc fait son choix entre les inconvénients. Il fait la part des choses politiques, cela suppose son alignement direct avec les revendications du mouvement citoyen.qui compteront de manière déterminante dans la gestion de la transition et de la prochaine élection présidentielle. En rapport direct avec ce chaud débat, les contradictions en vogue, le vice-ministre de la Défense nationale que " cela confirme que ces voix et ces positions obstinées œuvrent à entraîner le pays vers le piège du vide constitutionnel et de le faire entrer dans la spirale de la violence et de l'anarchie, ce que refuse catégoriquement, à la fois, tout citoyen dévoué à sa patrie et l'Armée nationale populaire " La conviction de l'Armée faite en toute évidence depuis le début du mouvement citoyen en étant plus que jamais favorable à tous les changements à condition qu'ils soient conformes à la loi fondamentale du pays quelles que soient les hostilités, manœuvres et agitations, refusant notamment de mettre dans le même panier les attentes populaires légitimes et celles de certains parties, clans dont la raison d'être est de sauvegarder leurs intérêts étroits et pour balkaniser et asservir la nation. C'est que la stabilité du pays est, au contraire plus que jamais à l'ordre du jour, une priorité, moyen et objectif de sortie de crise ; sans pour autant négliger l'engagement de l'ANP aux côtés du peuple comme il faut réaffirmer que cet accompagnement a une valeur qui s'appuie sur la souveraineté du peuple qui, seule, garantira réellement, sérieusement, la translation vers une nouvelle ère républicaine. Les revendications de la rue, du peuple sont l'axe principal de l'engagement de l'ANP, elles sont la cause de sa présence dans le champ politique, face à cette grave crise et la présence d'ennemis internes et externes, elles sont le point où se cristalliseront les grands axes politiques, économiques et sociaux du pays mais aussi un front national contre les forces du mal qui subsistent encore, en direction desquelles, le chef d'état-major de l'ANP lance un message : " A tous ceux-là nous dirons que le peuple algérien est souverain dans ses décisions, et c'est à lui qu'il appartient de trancher la question lors de l'élection du nouveau président de la République, qui aura la légitimité requise pour satisfaire le reste des revendications populaires légitimes. Tout un chacun donc se trouve devant un choix, le seul en fait qui conditionne la pérennité de l'Etat républicain dont la légitimité émane directement du peuple et des revendications du mouvement citoyen : barrer la route aux manœuvres qui, sous prétexte du dépassement de la Constitution par les événements, tiennent à trahir la cohésion nationale, décourager certains politiques, tous ceux qui, parmi le champ politique et social, seraient tentés d'agir dans le sens inverse. Il ne s'agit ni de faire un amalgame ni de substituer une tutelle ou autre sur le peuple. Les uns et les autres doivent comprendre si ce "Hirak" populaire pour la démocratie est essentiellement une affaire qui concerne d'abord le peuple algérien, son issue est vitale pour le présent et le futur de la nation : aucun parti, aucune organisation de la société civile, aucun " leader ", quel qu'il soit, n'a un droit de tutelle quelconque sur le mouvement citoyen et ses revendications ou sur les propositions et perspectives de sortie de crise avancées par l'ANP. L'Armée semble dire sans équivoque à ce sujet que c'est au peuple, et à lui seul d'agir pour imposer, à travers sa mobilisation-vigilance, un changement profond à travers une démocratie réelle, qui permette de s'exprimer et de rejeter le pouvoir occulte et ses racines.