Synthèse de Saïd B. La célébration de la Journée internationale des travailleurs a été caractérisée par la poursuite de la contestation populaire pacifique auréolée dans le drap du Hirak populaire par la fusion de l'ensemble des catégories des travailleurs, à l'instar de toutes les franges de la société, pour l'édification d'une Algérie nouvelle, où doit être respectée la volonté du peuple souverain et consacrée la justice sociale. De l'UGTA, sans Sidi Saïd et ses collaborateurs, en passant par plusieurs organisations syndicales autonomes, à l'exemple du Conseil de l'union nationale des organisations des avocats algériens, le collectif des syndicats de la santé et les syndicats autonomes de l'Education nationale, tous, ont participé activement au mouvement populaire à travers des sit-in et des grèves nationales. Les syndicalistes de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) ont insisté et ce, d'ailleurs depuis le début du Hirak le 22 février dernier sur le rejet catégorique du maintien du Secrétaire général (SG), Abdelmadjid Sidi Saïd, à la tête de la Centrale syndicale. Ils veulent "se réapproprier l'UGTA et remettre cette centrale syndicale qui a perdu de sa " syndicalité " depuis les 22 ans de gérance de sidi Saïd sur la voie tracée par les défunts Aïssat Idir et Abdelhak Benhamouda". C'est-à-dire rendre ce " syndicat puissant " au service des travailleurs et non au service du patronat. Ainsi et c'est dans le véritable esprit du Hirak du 22 février dernier que ce ler mai 2019 est inédit avec cette contestation populaire pacifique qui vise, ni plus, ni moins que se poursuive la concrétisation de la rupture définitive avec le système et tous ses symboles. Cette dynamique qui se poursuit a vu l'adhésion totale de toutes les catégories de la société, et à leur tête la classe ouvrière C'est ainsi qu'on constate la présence, lors de cet anniversaire de la fête des travailleurs 2019 de 13 syndicats autonomes affiliés à la Confédération des syndicats algériens (CSA) qui, d'ailleurs, la veille ont appelé à des marches gigantesques, en célébration de la Journée internationale des travailleurs. Ce fut donc une occasion pour faire entendre la voix des forces travailleuses, réitérer leur attachement à opérer un changement global et répondre à la volonté du peuple souverain. A ce propos, la CSA a fait état, dans un communiqué, de "son attachement à l'option de la poursuite du mouvement populaire pacifique et à ses revendications pour la construction d'un nouvel Etat algérien", avec "le rejet des symboles du système". En solidarité avec le Hirak, le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP) avait appelé à une grève nationale de tous les secteurs relevant de la Fonction publique, les 29 et 30 avril, dans le cadre des mouvements de protestation organisés par les travailleurs des différents secteurs depuis le lancement des protestations. Dans le cadre de sa contribution à la recherche d'une approche de sortie de la crise que vit l'Algérie, ce syndicat s'était dit prêt à entamer des contacts avec les partis politiques, les associations, les personnalités nationales ainsi que l'institution de l'Armée nationale populaire (ANP) en vue de cristalliser des propositions à cet effet dans le but de préserver l'unité du pays. D'autre part, et dans ce contexte de la poursuite du but principal de " libérer " le pays de tous ceux qui l'ont mis dans cet état où la corruption et la lapidation des deniers publics règnent, des syndicats suivent les dernières décisions du conseil du gouvernement, réuni début avril, pour l'étude des dossiers déposés auprès du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale pour l'accréditation des syndicats. Ainsi, 13 syndicats ont entamé l'actualisation de leurs dossiers pour "consacrer la pluralité syndicale que possède le pays qui compte actuellement 109 organisations syndicales, dont 67 organisations des travailleurs et 42 autres des employeurs (patronat)". Cette pluralité syndicale "aura un impact positif dans le renforcement du dialogue social et l'instauration d'un climat social serein et stable qui permet de poursuivre les efforts de développement socio-économique du pays. Et dans cet ordre d'idées, le ministre du travail a rappelé, que son département avait procédé récemment à l'actualisation des dossiers relatifs à la création de syndicats, déposés auprès des services spécialisés de son département, ajoutant que les parties concernées ont été convoquées et seront accompagnées pour l'adaptation de leurs dossiers avec la législation en vigueur. Ces mesures permettront "d'insuffler une nouvelle dynamique à l'action syndicale et de renforcer le pluralisme syndical en place", a-t-il fait savoir.
Le ministre souligne la priorité de son secteur Présidant une rencontre organisée au siège du ministère, à l'occasion de la fête internationale des travailleurs, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tidjani Hassan Haddam a indiqué que cette journée "constitue une occasion propice pour réunir les meilleures conditions pour assurer un travail décent et garantir les droits matériels et moraux", estimant que l'investissement dans la ressource humaine "est la véritable richesse pour toute institution". Le ministre a indiqué avoir donné de "fermes instructions" aux responsables au niveau de l'administration centrale et aux directeurs généraux des instances sous tutelle quant à l'impératif d'améliorer les conditions de travail des employés et de les traiter au même pied d'égalité sans exclusive", assurant qu'il veillera "à leur application et concrétisation". Cependant, a-t-il poursuivi, "tout comme il a des droits, le travailleur a aussi des obligations à honorer". Le ministre a saisi l'occasion pour appeler l'ensemble des partenaires économiques et sociaux "à poursuivre le processus de dialogue et de concertation dans le cadre de la tripartite et à œuvrer pour la stabilité du monde du travail en faisant prévaloir l'intérêt suprême du pays". Mais, il y a lieu de poser la question de savoir de quelle tripartite parle le ministre dans le contexte actuel de la crise de confiance entre les responsables du système et les citoyens qui leur demandent simplement de quitter leurs fonctions. M. Haddam a ajouté que "les portes du ministère ont été ouvertes à tous pour prendre en charge les préoccupations des travailleurs et des partenaires dans la mesure du possible et dans le cadre de la loi". Le droit syndical et le pluralisme syndical "sont des acquis, voire des facteurs de force et des principes inaliénables", a-t-il fait remarquer, ajoutant que "la liberté syndicale, la diversité d'opinions et l'échange d'idées dans les cadres institutionnels constituent le meilleur moyen de parvenir à un consensus et de réaliser les intérêts communs". A cette occasion, le ministre a écouté les préoccupations des travailleurs, annonçant le lancement de plans d'action et la formulation de nouvelles propositions pour renforcer et promouvoir les services aux niveaux des instances relevant du secteur".
Le chef de l'Etat veut instaurer un climat d'entente Pour sa part, le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah a appelé à instaurer un climat d'entente et à associer toutes les forces vives du pays à la recherche de solutions consensuelles, en concrétisation de la volonté du peuple souverain et la satisfaction de ses revendications légitimes. Dans un message à l'occasion de cette Journée internationale des Travailleurs, le chef de l'Etat a considéré impératif "d'instaurer un climat de sérénité et d'entente et d'associer toutes les forces vives du pays pour la recherche de solutions consensuelles, en concrétisation de la volonté du peuple souverain, la satisfaction de ses revendications légitimes à une vie décente et son aspiration résolue à un changement radical avec le régime, les pratiques et symboles. La conjoncture difficile que traverse notre pays exige de chacun de nous d'être au rendez-vous de l'histoire, en mettant de côté nos différends et en focalisant notre effort sur notre volonté commune de préserver les fondements de notre nation et les acquis de notre Etat, fruits de plusieurs générations, a-t-il ajouté. Affirmant, à ce propos, que la construction de la patrie est une entreprise à mener par tous, sans marginalisation ni exclusive, sans sélectivité ni règlement de compte, M. Bensalah a estimé que c'est là une démarche à même de décanter les biens intentionnés des malveillants, qui ont mis et mettent en péril les intérêts suprêmes du pays. Il a rappelé que la célébration cette année intervient dans un contexte particulier, marqué par le sursaut salutaire de notre peuple, qui a capté les regards du monde entier. "Notre peuple a renouvelé, ainsi, son serment à nos glorieux Chouhada de bâtir un Etat consacrant la vertu et le mérite et respectant l'effort et l'abnégation ainsi que son appel aux loyaux enfants de la patrie à unifier les efforts pour la hisser aux rangs des pays développés", a-t-il ajouté. La voix des Algériennes et Algériens a retenti, haut et fort, à travers toutes les contrées de notre pays sous un seul et même étendard rassemblant tous les courants de la société et traduisant leur attachement à l'unité nationale sacrée. Un écho résonnant de par le monde, impressionné par le pacifisme, la régularité et le civisme de ses manifestations qui ont donné une image éloquente de l'immunité de notre patrie face à tout éventuel danger, a souligné le chef de l'Etat. Appelant à réhabiliter la valeur et la sacralité du travail et à moraliser et assainir la vie publique, il a déclaré que "notre pari de gagner la bataille de la moralisation de la vie publique et la création d'une économie productive de richesses, et non rentière, ne peut être remporté qu'à travers la participation de tout un chacun, sans exclusion ni préférence, et dans un cadre participatif où règne la confiance mutuelle, se complètent les idées et rivalise les projets.