La célébration de la journée internationale des travailleurs est marquée, cette année en Algérie, par un Hirak populaire fusionnant l'ensemble des catégories des travailleurs, à l'instar de toutes les franges de la société, pour l'édification d'une Algérie nouvelle, où sera respectée la volonté du peuple souverain et consacrée à la justice sociale. En ce 1e mai inédit, la contestation populaire pacifique se poursuit depuis plus de deux mois, revendiquant la consécration d'une rupture définitive avec le système et tous ses symboles, une dynamique à laquelle se sont jointes toutes les catégories de la société, et à leur tête la classe ouvrière Dans ce contexte, les syndicalistes de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) ont affiché leur rejet catégorique du maintien du Secrétaire général (SG), Abdelmadjid Sidi Saïd, à la tête de la Centrale syndicale, estimant qu'il était temps de "se réapproprier l'UGTA et de la remettre sur la voie tracée par les défunts Aïssat Idir et Abdelhak Benhamouda". La décision de Sidi Saïd d'avancer la date du 13e congrès de l'UGTA (le mandat actuel prend fin le 10 janvier 2020) et son engagement à ne pas briguer un nouveau mandat n'ont pas suffit pour calmer la colère des travailleurs qui revendiquent son départ de la tête de la Centrale syndicale qui a "dévié de son chemin" et "qui est devenue, depuis qu'il est à sa tête, au service du patronat". D'autre part, plusieurs organisations syndicales autonomes, à l'exemple du Conseil de l'union nationale des organisations des avocats algériens, le collectif des syndicats de la santé et les syndicats autonomes de l'Education nationale, avaient adhéré, dès le début, au mouvement populaire à travers des sit-in et des grèves nationales. En effet, 13 syndicats autonomes affiliés à la Confédération des syndicats algériens (CSA) ont appelé à des marches gigantesques, mercredi, en célébration de la Journée internationale des travailleurs, qui sera une occasion pour faire entendre la voix des forces travailleuses, réitérer leur attachement à opérer un changement global et répondre à la volonté du peuple souverain. A ce propos, la CSA a fait état, dans un communiqué, de "son attachement à l'option de la poursuite du mouvement populaire pacifique et à ses revendications pour la construction d'un nouvel Etat algérien", avec "le rejet des symboles du système". En solidarité avec le Hirak, le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (SNAPAP) avait appelé à une grève nationale de tous les secteurs relevant de la fonction publique, les 29 et 30 avril, dans le cadre des mouvements de protestation organisés par les travailleurs des différents secteurs depuis le lancement des protestations.